Sous la direction d’Alphonse Maindo, Richard Banégas, Guillaume Girard



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56. DE MENTHON Jean, Ibid., page 114.

57. Cité par Comi Toulabor dans Le Togo sous Eyadéma, Paris, Karthala, « Les Afriques », 1986, page 242.

58. Camille Lawson-Body, au cours de l’entretien, précisait par exemple qu’il n’avait finalement pas obtenu de bourse parce qu’un des membres de la famille Lawson avait participé à une tentative de coup d’Etat contre Eyadéma. Cf. Entretien enregistré. De plus, Hilaire Dossouvi Logo parle ainsi de l'Amicale des Ressortissants de la Circonscription Administrative de Tabligbo (ARCAT), de l'Amicale des Ressortissants du Yoto à Lomé (AYELO) et de l'Amicale des Élèves, Étudiants, Stagiaires du Yoto (AMEESY) , trois associations créées pour soudoyer les responsables chargés des bourses et des stages et obtenir des places à Lomé sans être du RPT. DOSSOUVI LOGO Hilaire, Lutter pour ses droits au Togo, Paris, L'Harmattan, " Mémoires africaines ", 2004, page 20.

59. Cf. Entretien enregistré.

60. TOULABOR Comi, op. cit., page 243.

61. TOULABOR COMI, Ibid., page 242.

62. FALL Marc, Le destin des Africains noirs en France, Discriminations, Assimilation, Repli Communautaire, Paris, L'Harmattan, " Sociétés africaines et diaspora ", 2005, page 120.

63. D'après une étude de Alain Coulon et Saeed Paivandi pour l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) menée en 2003, on ne comptait pas plus de 2 000 étudiants togolais qui étaient inscrits hors du Togo, soit environ 17% des étudiants inscrits dans les universités togolaises.

64. En Introduction du numéro 109 de Politique Africaine intitulé « Migrants ouest-africains : miséreux, aventuriers ou notables ? »

65. Comme l'indique Jean Yaovi Dégli dans son texte sur l'expatriation des jeunes Togolais : « A cet effet, les yeux se sont donc tournés vers l’Occident. En dehors du phénomène de mode et des médias (surtout le cinéma) qui montrent toujours les pays occidentaux comme le monde où coule le lait et le miel, cet appétit du monde occidental a été aiguisé par les résultats et images laissées par les premiers émigrés qui donnent toujours une impression du mieux être pendant leur court retour au pays. L’envi de départ est également décuplé par que le fait d’avoir désormais, par le biais de ceux qui sont déjà partis, des relations à l’étranger. L’étranger cesse ainsi d’être l’inconnu et un univers de dangers pour devenir un lieu vers où l’aventure prend un sens moins risqué alors que la tentation d’y trouver du bonheur est de plus en plus grande. »

66. BRASSIER Tido, « La diaspora togolaise: Comment s'organise-t-elle? Quelles sont ses projets ? », Le Togolais.com, 23 mai 2006.

67. D'après une étude de Alain Coulon et Saeed Paivandi pour l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) menée en 2003, on ne comptait pas plus de 2000 étudiants togolais qui étaient inscrits hors du Togo, soit environ 17% des étudiants inscrits dans les universités togolaises.

68. Si l'on en croit les rapports établis depuis 2005 par des associations comme la Ligue Togolaise des Droits de l'Homme (LTDH), Amnesty International ou Survie-France, la seule période allant du 5 février au 5 mai 2005 aurait provoqué « 811 morts et 4508 blessés, soit au total 5 319 victimes » suite à « la répression organisée par le gouvernement Faure Essozimna Gnassingbé » [SURVIE, Avril 2005, le choix volé des Togolais, op. cit., page 82. ou AMNESTY INTERNATIONAL, Togo : « je veux savoir pourquoi on a tué mon fils », 18 janvier 2007. Source : http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AFR57/001/2007/fr/291f2e95-d3ba-11dd-a329-2f46302a8cc6/afr570012007fr.pdf]. Ce chiffre est confirmé par un rapport de mission de la LTDH qui donne l'estimation, un peu plus haute, de « 900 à 1000 morts » suite à l'élection présidentielle [Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), Drame dans le camp des réfugiés togolais à Agamé au Bénin : la LDTH interpelle les gouvernements togolais et béninois et le HCR, 22-23 février 2006. Source : http://www.ufctogo.com/Refugies-togolais-La-LTDH-1401.html]. De plus, il faut ajouter à ces victimes, les mouvements de population vers le Bénin et le Ghana. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) mentionne ainsi pas moins de 40 700 départs suite aux « explosions de violences », d’après les communiqués de presse de l'UNHCR. Enfin, ces exils politiques ont donné lieu à des demandes d'asile nombreuses. Ainsi, entre 1994 et 2005, on compte 33 076 demandeurs d'asile togolais dans le monde, d'abord au Ghana, en Allemagne, en Belgique, en France, en Suisse et plus tardivement aux États-Unis [d'après les données annuelles des Statistical Yearbooks de 2003 à 2005 du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés].

69. On en comptait près de 300 000 en 1993. Ajouter réf du HCR et petit topo peut être

70. Cette croyance a été rencontrée à plusieurs reprises dans des écrits, ou notamment dans l'entretien avec Joël Viana : « généralement l'Africain, le Togolais en particulier, il n'aime pas partir de chez lui. On serait restés chez nous, si y'avait pas eu un certain nombre de contraintes quoi. Moi je serais resté. Partir c'est envisageable en dernier recours ». Quant à Jean Yaovi Dégli, il parle dans son livre, A quand l'alternance politique au Togo ?, des Togolais comme d'un idéal-type, d'un « individu qui voyage peu et aime rester chez lui ».

71. DOSSOUVI LOGO Hilaire, Lutter pour ses droits au Togo, op.cit., page 15. A propos de son frère journaliste inquiété par le pouvoir, il écrit également page 30 : « partir en exil : nombre de Togolais, face à des situations similaires, ont abandonné familles, biens, affaires courantes et amis chers pour décamper du pays et sauver leur peau ».

72. Ainsi, l'article 2, alinéa 3 de l'APG stipulait : « Les Parties prenantes au Dialogue, conscientes de la nécessité de créer un environnement politique et institutionnel rassurants pour les réfugiés et personnes déplacées conviennent de la nécessité d'aboutir à un Accord Politique Global, ainsi que de l'urgence de tout mettre en œuvre pour favoriser le retour et la réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées. Les Parties prenantes au Dialogue conviennent de la mise en place d'un comité ad hoc pour appuyer les efforts du Haut Commissariat chargé des Rapatriés et à l'Action Humanitaire dans sa mission d'organisation et de coordination du processus de rapatriement et de réinsertion des réfugiés et des personnes déplacées. Ce comité prendra attache avec les réfugiés dans les pays d'accueil respectifs en vue d'examiner avec eux les voies et moyens susceptibles d'accélérer leur retour. »

73. Ce fut le cas de « Jeanne » Afigéné Crimetz citée en introduction. D’autres cas peuvent être connus à la suite d’une arrestation, comme ce fut le cas d’un Togolais candidat à l’asile en Autriche et à l’immigration en Irlande arrêté par la police aux frontières. Source : http://www.cherbourg.maville.com/actualite/2005/08/18/cherbourg/un-clandestin-togolais-condamne-pour-avoir-donne-une-fausse-identite-a-68707464.html De plus, certains cas sont clairement affichés, comme le jeune Tito, artiste togolais sans-papiers qui a exposé en avril 2009 à la Galerie Amtares-Montmartre. Source : http://www.educationsansfrontieres.org/article19047.html

74. DANIEL Serge, Les routes clandestines, L'Afrique des immigrés et des passeurs, Paris, Hachette Editions, " Les Docs ", 2008, 279 pages.

75. Dominique, Togolais devenu guide à Togoville et rencontré en août 2008, avait par exemple décrit son parcours de migrant clandestin qui l'avait mené pendant dix ans dans toute l'Afrique de l'Ouest. Après plusieurs tentatives vaines de passage en Europe, par l'Espagne, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, il avait poursuivi selon ses mots son « errance » avant de revenir à Togoville.

76. Par exemple, dans son introduction à la deuxième conférence de Synergie-Togo, Camille Lawson-Body décrivait les Togolais de l’extérieur comme vivant hors du Togo « temporairement ». De plus, lors de sa synthèse de la même conférence, il concluait en disant que les violences du pouvoir poussaient « 20% de la population sur les routes du monde », sous entendant ainsi que tous les émigrés étaient des réfugiés politiques.

77. Ainsi, Joël Viana confessait : « moi j'ai vécu au Togo dans les années 1990, ma période jusqu'à l'université, je peux pas dire que j'ai beaucoup souffert, j'ai souffert de la dictature certes, dans les universités on pouvait pas toujours prononcer son nom ou faire des choses mais j'ai pas souffert, j'ai pas mal vécu, même si mon papa a été arrêté pour des raisons politiques, c'était pas ça quoi, enfin moi j'ai pas une impression de terreur et tout ça. ». Cf. Entretien enregistré.

78. Ces profils sont souvent ceux qui sont retenus dans les analyses de l'immigration togolaise, c'est le cas chez Jean Yaovi Dégli dans Togo : à quand l'alternance politique ?. Toutefois, l'auteur y regroupe ces différents cas dans deux grandes catégories : les « réfugiés politiques » et les « réfugiés économiques ».

79. Cf. Annexe 6 sur les nationalités d’Afrique francophone les plus représentées en France en 1990 et Annexe 7 sur l’évolution de l’immigration africaine et togolaise en France sur la période 1994-2004. De plus, à titre de comparaison, on compte selon le ministère des Affaires étrangères près de 900 000 algériens en France dont 450 000 binationaux, 800 000 marocains dont 350 000 binationaux, entre 250 000 et 300 000 tunisiens dont 165 000 titulaires d'une autorisation de séjour, 120 000 maliens dont 45 500 avec un titre de séjour [selon les données du ministère de l'Intérieur.], 52 473 sénégalais, 30 000 capverdiens et 30 000 camerounais et 13 549 mauritaniens [Marc Fall parle lui en 1990 de 4735 camerounais, 4003 malgaches, 3002 ivoiriens, 2827 congolais, 2722 sénégalais, 2053 zaïrois et 592 maliens. FALL Marc, Le destin des Africains noirs en France, Discriminations, Assimilation, Repli Communautaire, op. cit., page 120.]. La communauté togolaise en France ne fait donc pas partie des groupes majoritaires et reste somme toute assez limitée. Si l'on s'en tient au chiffre de l'INSEE, le Togo est au dixième rang des nationalités africaines présentes en France et les Togolais en France représentent 3% de la population immigrée africaine subsaharienne.

80. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/togo_358/presentation-du-togo_1312/donnees-generales_5905.html

81. Dans le rapport n° 336 6 1996/1197 de 1993 par Serge Vinçon, sénateur, membre de la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées - Projet de loi autorisant l'approbation de la convention entre le gouvernement de la République française et la République du Niger relative à la circulation et au séjour des personnes.

82. Marc Fall parle lui de 6009 togolais présents en France en 1990, tout comme Catherine Quiminal (voir plus haut). FALL Marc, Le destin des Africains noirs en France, Discriminations, Assimilation, Repli Communautaire, op. cit., page 120.

83. Ces profils sont souvent ceux qui sont retenus dans les analyses de l'immigration togolaise, c'est le cas chez Jean Yaovi Dégli dans Togo : à quand l'alternance politique ?. Toutefois, l'auteur y regroupe ces différents cas dans deux grandes catégories : les « réfugiés politiques » et les « réfugiés économiques ».

84 Dans l'entretien enregistré, Joël Viana abordait notamment les procédés utilisés par les étudiants togolais pour prolonger leur séjour. Outre le cas des mariages blancs, il expliquait que les études pouvaient en elles-mêmes servir de prétexte : « parce que le système des études en Allemagne est assez compliqué, il est différent du système français. Donc pour s'intégrer... C'est un système de semestres en fait, plus tôt tu termines et plus tôt on va te demander de rentrer chez toi. Donc en fait, on s'arrangeait pour passer les modules importants, mais pas tous en même temps, histoire de prolonger le séjour, parce que c'est ça le but du jeu. »

85 BRASSIER Tido, op. cit.

86. Cf. Annexe 8 sur les motifs d’admission des Togolais en France entre 1994 et 2004.

87. Cf. Annexe 9 sur la répartition des migrants togolais par sexe entre 1994 et 2004.

88. Cf. Annexe 10 sur la répartition des migrants togolais selon l’âge entre 1994 et 2004.

89. SOHLER Karin, " Pratiques de la politique transnationale : une étude de cas des organisations et des mobilisations des migrants togolais en France ", op. cit.

90. Parmi les 116 associations recensées en 2007 par Karin Sohler.

91. Le consulat du Togo en France, qui est pourtant le service diplomatique chargé du suivi administratif des ressortissants togolais en France, a expliqué qu'il ne pouvait répondre à cette question. Dans le mail reçu le 20 octobre 2008, le consulat stipule : « Nous ne sommes pas compétents pour répondre à votre demande. » Quant à l'ambassade du Togo en France, leur réponse a été presque similaire, tout en précisant que des projets étaient engagés dans le sens d'une meilleure connaissance de la population togolaise en France. Dans le mail du 21 novembre 2008 : « Nous ne sommes pas compétents pour répondre à vos questions. A notre connaissance il n’existe pas de telles données. Nous avons mis en place un système d'information nous permettant de recenser la communauté togolaise dépendante de notre ambassade mais il est encore trop tôt pour disposer des données exploitables. » En revanche, Monsieur Aléky B. Badjili, chargé d'affaires ad interim à l'ambassade du Togo à Berlin, a été plus précis dans sa réponse, malgré une exagération rhétorique importante quant à la dispersion de la diaspora togolaise. Dans le mail reçu le 19 novembre 2008 : « En réponse à votre double question nous dirons qu'on trouve des Togolais dans la plupart des pays du monde, donc jusqu'au Groenland. En ce qui concerne leur nombre, nous nous limiterons au cas de l'Allemagne que nous connaissons bien. Le nombre de Togolais séjournant actuellement en République Fédérale d'Allemagne se situe entre 12.000 et 13.000 personnes. »

92. Les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères donnent ainsi des estimations numériques des communautés étrangères en France, mais également des expulsions et des naturalisations. D'autres données statistiques peuvent être trouvées dans les recensements effectués par l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) et dans les mesures des flux migratoires opérées par l'Institut National d'Etudes Démographiques (INED). A ces chiffres on peut ajouter les statistiques fournies par les organisations internationales comme l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) ou Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). Mais ce travail statistique reste complexe. Par exemple, les statistiques en France ne peuvent faire mention de « l'origine ethnique ».

93. Cf. Entretien enregistré.

94. D'après l'idée développée par Stéphane Dufoix dans son livre Les diasporas. Il parle ainsi d'une illusion de continuité qui fait que la diaspora existe par le chiffre et n'est pas remise en question.

95. « La masse de la diaspora va être multipliée par 10 tous les cinq ans entre 1990 et 2006 pour devenir la sixième région du Togo. En l'absence de chiffre officiel, il est difficile de quantifier cette masse humaine, certains avancent le chiffre de 1.500.000 personnes au maximum, l'effectif total de nos compatriotes en Afrique, en Europe, aux USA et au Canada, et d’autres, un minimum de 900.000, soit un chiffre supérieur ou égal au nombre d'habitant de la ville de Lomé la capitale du Togo, chiffre à confirmer, mais il est énorme ! » [BRASSIER Tido, op. cit.]. Selon les estimations de l'ONU pour 2007, le Togo compterait 6 585 000 habitants. Chiffre difficile à confirmer ou infirmer puisqu’aucun recensement n’a été réalisé depuis des années.

96. Dans sa présentation de la diaspora, lors de la deuxième conférence de Synergie-Togo, Camille Lawson-Body indiquait qu’on comptait un million de Togolais hors du Togo, soit un sixième de la population.

97. Cf. Entretien avec Joël Viana (DTF) : « 15 000, même un peu plus. Chiffres officiels, officieux (rires), on ne sait pas trop. »

98. Batoulim Sebabe expliquait ainsi : « donc je savais très bien que j'arrivais dans une terre neutre pour moi et que je devais accepter tout... enfin pas tout mais que je devais accepter en termes de vie, d'acclimatation, d'habitudes, que tout n'allait pas être la même chose. Donc j'avais déjà cette ouverture d'esprit en me disant bah c'est à moi de me faire à la vie ici et non pas l'inverse, c'est à moi de m'adapter. » Cf. Entretien enregistré.

99. « Donc j'ai appris, je me suis adapté, j'ai pas fini de m'adapter, je continue. […] Je dirais pas bien intégré parce que c'est un processus, donc je suis en train de m'intégrer. Je pourrais pas prétendre à l'intégration totale donc... ».Cf. Entretien enregistré avec Batoulim Sebabe.

100. DAUM Christophe, " Migrations, lien au pays d'origine et développement ", in DEWITTE Philippe, Immigration et intégration : l'état des savoirs, Paris, La Découverte, 1999, pages 385 à 390.

101. Cf. Annexes.

102. Chapeau de l'entretien avec Yves Ekoué Amaïzo, réalisé par le groupe de réflexion Afrology et intitulé « La diaspora ne se considère plus comme un élément d'ajustement ».

103. « C'est une expérience, c'est un aventure, on était heureux d'être partis, de découvrir l'Europe qui a toujours été notre rêve, il faut le dire... du moment qu'on a été conditionnés à tel point que l'Europe était devenue le paradis à atteindre, voilà tu es au paradis. C'est après que tu commences à découvrir la réalité de la vie, mais dans un premier temps t'es arrivé, c'est l'euphorie, t'as réussi quoi... » Cf. Entretien enregistré avec Joël Viana.

104. Pendant son enfance, il entre à l'école de la mission du Père Dauphin, y prend le nom de Martin Yamgnane, et obtient une bourse d'étude de l'État français en 1957 pour étudier au collège et au lycée Saint-Joseph à Lomé. Par la suite, il décroche une bourse pour une classe de Mathématiques Supérieures à Brest avant d'entrer à la faculté.

105. D'après Hervé Quemener, auteur de Kofi, maire de Saint-Coulitz : histoire d'une intégration, dans le reportage de Pierrick Guinard « Togo or not to go... Kofi, histoire d'un singulier aller-retour ».

106. FALL Marc, Le destin des Africains noirs en France, op. cit., page 34.

107. Batoulim Sebabe expliquait par exemple : « Mais c'est bien enrichissant de pouvoir voir la culture française, depuis le temps qu'on en entendait parler, qu'on a vu dans les histoires, ça n'a rien à voir avec la réalité du terrain quoi. » Joël Viana était encore plus précis : « Bien, pourquoi la France. La France c'est tout à fait logique, comme les pays anglophones ils vont tous en Angleterre ou dans les pays anglophones, c'est parce qu'on a quand même une culture française. Moi j'ai grandi parmi... j'ai eu tout le temps... j'ai grandi au milieu de la communauté francophone et français donc on a une culture française, on a acquis avec le temps, vue l'éducation qu'on a eu, une culture française. C'est comme si on était en train de nous modeler pour être français donc forcément, la question ne se pose même plus, où il faut aller ou pas. C'était évident, donc on allait tous en France. Aussi parce que on se sentait proche, on était pas ici mais on était là. On avait toutes les infos qu'il fallait, on savait comment ça fonctionnait, donc c'était pour nous plus facile en fait. On sait pas comment l'expliquer, mais c'était évident, il fallait venir en France. […] En fait, y'avait que la France... les récitations, tout faisait référence à la France, à Paris, à ci, à ça, aux auteurs français, donc la France était quelque part notre pays. On avait enlevé de nous la culture togolaise et on nous avait injecté la culture française donc... […] Dans l'école, oui. Et même au début on nous interdisait par exemple de parler les langues locales, sinon on avait autour du coup ce qu'on appelle un signal, c'est à dire qu'en fait tu étais doigté, comme un petit mauvais, parce que tu respectais pas les consignes, donc fallait parler français. Et puis pour nous aussi, nous sommes arrivés au point où nous aimions plus la culture française que notre propre culture, puisque notre propre culture on ne nous l'inculquait plus. Donc c'était qui pouvait mieux parler français, qui pouvait mieux citer les auteurs français, qui pouvait mieux dire qu'il avait lu tel et tel bouquin. Donc forcément, au bout du tunnel, c'est clair hein. » Cf. Entretiens enregistrés.

108. Dans ce modèle républicain, l'on dévalorise les expériences communautaires pour y préférer une politique inclusive d'intégration des populations immigrées. Au contraire, l'Allemagne est vue comme un pays qui refuse toute assimilation des étrangers au sein de son propre corps de citoyens. Le modèle allemand, hérité de la conception objective de la nation, favorise les liens du sang comme fondateurs de la société. Il est donc jugé impossible de devenir allemand, alors que la France pratique, elle, la nationalisation ou la naturalisation. Toutefois, ce modèle allemand a été assoupli par les politiques migratoires adoptées par Gerard Schröder. Quant au Canada ou aux États-Unis, ces pays sont décrits comme des modèles multiculturalistes au sein desquels la coexistence des communautés est possible. Dans l'entretien enregistré avec Emile Djakpah, ce dernier précisait en parlant des associations de la diaspora au Canada : « il faut dire qu'ils sont en avance sur nous, lié au cadre et à l'environnement aussi... ils ont moins d'obstacles, ils ont moins de freins là-bas que nous en ayons ici. Et ils sont mieux structurés là-bas. […] Ils ont moins de difficultés que nous et aux États-Unis également. »

Mihaela Nedelcu écrit en outre : « la société canadienne offre l'environnement sociopolitique permissif au particularisme, et donc propice au développement d'une culture de diaspora » et « encourage la préservation d'une identité d'origine, individuelle et collective »[ NEDELCU Mihaela, « Les nouvelles technologies, creuset d'une nouvelle dynamique diasporique des Roumains », in BERTHOMIERE William, CHIVALLON Christine (dir.), Les diasporas dans le monde contemporain, Un état des lieux, Paris, Karthala, MSHA, " Hommes et sociétés ", 2006, page 166]. La nature de la société d'accueil favoriserait donc, ou non, l'intégration des populations allochtones. Mais bien entendu, ce schéma reste un idéal-type que certains auteurs ont d'ailleurs largement replacé dans un contexte socio-historique national. C'est le cas de Rogers Brubaker dans Citoyenneté et nationalité en France et en Allemagne, Paris, Belin, « Socio-histoires », 1997, 320 pages.



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