6.1.1.3Le développement de Drones et de dirigeables: une idée intéressante?
Avions sans pilote tournant à 20.000 mètres d'altitude au-dessus des grandes agglomérations et permettant "d'arroser une zone de 120km de diamètre pour un coût très inférieur aux satellites (6 millions de dollars par an pour 3 avions). Proteus (Angel Technologies www.angeltechnologies.com ),un des pionniers, a été présenté en 2001 au Bourget
Les américains ont développé des avions à hélice ultralégerscomme Pathfinder plus puis Helios. Ce dernier, avion solaire, volant à 30km d'altitude, doté de 14 moteurs, ne pèse qu'une tonne pour l'envergure d'un boeing 747: il devait être capable de voler en continu pendant 6 mois. Il s'est malheureusement abimé en mer lors d'essais en juillet 2003
Des projets concernent également avec le même principe des dirigeables,
SkyLinc, www.skylinc.co.uk , petite société anglaise (elle emploie une dizaine de personnes), propose une solution basée sur des aérostats surnommé Libra (Low cost integrated broadband radio access. Des ballons sustentés en l'air par de l'hélium forment un engin long d'une trentaine de mètres, se maintenant à 1,5 km d'altitude et sont reliés à une base située au sol, par un câble renfermant la fibre optique, (la diffusion vers les clients se fait par ondes radio et sans doute à terme aussi par WiFi).
Selon l'entreprise les tests étant concluants (un aérostat couvre une surface de 2000 miles carré et peut arroser de connexion internet haut-débit, 2 Mbps, jusqu'à 30 000 clients), la technologie pourrait être commercialisée dès 2004: il suffirait de 18 aérostats pour connecter les sièges sociaux de 87% des PME anglaises. Pour le moment, la dispose de douze unités volantes. Elle maintient en fonctionnement deux aérostats dans le Yorkshire, là où se trouve son siège.
D'après SkyLinc cette technologie pourrait diviser par 10 le prix d'une connexion haut-débit www.transfert.net/a9150
Ces projets ne paraissent toutefois pas compétitifs avec la fibre optique ou le cuivre (avec la technologie ADSL) maintenant que la concurrence a permi de faire chuter les prix et multiplier les investissements
6.1.1.4Les technologies ATM (voix, vidéo ou données): une technologie intermédiaire?,
Avec cette technologie ATM (Asynchronous Transfert Mode www.atmforum.com), les données sont découpées en petits paquets (commutation de paquet) qui partent dès qu'il y a une place libre :
Ceci permet un meilleur remplissage des lignes de transmission que la réservation d'une ligne pour une transaction (commutation de circuit). Cette technologie garantit néanmoins une certaine qualité de service statistique en s'assurant, avant d'accepter d'établir la liaison, que la bande passante disponible est suffisante
Actuellement les réseaux sont la plupart du temps "IP sur ATM" : c'est à dire que les paquets IP sont à leur tour découpés en paquets ATM. Chacun des paquets, IP comme ATM, devant comporter un volume non négligeable d'informations (notamment sur son adresse de départ et d'arrivée : les headers) cette superposition entraîne un gaspillage très significatif de ressources
Pour ce qui concerne le transfert de la voix, la polémique fait rage aujourd'hui sur le fait de savoir si le protocole IP permettra d'atteindre la qualité de service que procure le protocole ATM, en effet le protocole IP, beaucoup plus simple que le protocole ATM, ne s'assure pas que la bande passante est suffisante pour émettre un message : les paquets passent quand il y a de la place, chacun d'entre eux pouvant emprunter un chemin différent.(IP ne "s'engage" qu'à faire de son mieux : "best effort")
Ceci ne pose aucun problème quand la transaction n'exige pas le temps réel (mail, consultation d'une page web), cela est plus gênant pour une conversation téléphonique qui ne supporte ni les délais de transmission (100ms maxi), ni les blancs que peuvent entraîner les paquets mal reçus qui ne peuvent être utilement réémis
6.1.1.5Les réseaux conçus directement autour de la norme IP semblent être la voie d'avenir
Pour la voix une qualité équivalente aux réseaux sous protocole ATM devrait être atteinte avec l'augmentation de la bande passante (comme c'est déjà le cas dans les Intranet disposant en général de hauts débits)
En tout état de cause la quasi gratuité pour la voix ainsi obtenue pourrait inciter certains à accepter une petite perte de qualité (analogue à celle des téléphones portables qui semblent avoir atteint un certain niveau d'acceptation par les utilisateurs)
Colin William patron de Level3, comme beaucoup d'économistes américains (Forrester Research www.forrester.com par exemple, Chris Mines séminaire Aftel NY nov98) prévoient d'ailleurs, après une phase de regroupement des opérateurs historiques de télécommunication et d'apogée de leurs résultats vers 2002, leur désintégration entre :
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L'industrie lourde : "Telecom Railroads for the networks" les réseaux internationaux à très haut débit qui vendront leurs secondes de télécom comme des "commodities" sur le modèle du maïs ou des lingots d'aluminium: il n'y aura de la place que pour un nombre d'opérateurs mondiaux très limités comme dans les microprocesseurs ou les mémoires de masse aujourd'hui par exemple.
Des marchés de gros et des marchés spot où s'achètent et se vendent des minutes de télécommunication, ont déjà fait leur apparition www.band-x.com, www.ratexchange.com, www.arbinet.com
Finacor, courtier en produits financiers a lancé Finphone pour le courtage de minutes. Alain Beluche, responsable de cette nouvelle activité précisait récemment au Monde "il n'y a pas encore de contrats standards ni de produits dérivés pour acheter à terme de la capacité téléphoniques pour spéculer à la hausse ou à la baisse des prix, mais ce n'est qu'une question de temps". En 2000 la start-up néerlandaise Interxion s'est installée sur ce créneau à Aubervilliers
Il existe même des endroits facilitant sur le plan technique ces transactions :Telehouse héberge sur 1000m²au centre de Paris des machines appartenant à la plupart des opérateurs présents en France: "toutes ces machines sont connectées, ce qui permet des échanges de minutes sans lignes spécialisées très coûteuses" James Shibduth directeur de Telehouse France, filiale d'un groupe qui opère déjà à Londres (60.000m²) et aux USA. "ce marché est apparu il y a 5 ans" précise Pierre-José Billotte, président de son concurrent Executive Telecom
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les services de proximité "eau, gaz, électricité et Téléphone à tous les étages" ou l'essentiel est la relation client, la facturation et les travaux de voirie, ce que les américains appellent les "Téléconcierges for retail" (terme qui n'a là-bas aucun caractère péjoratif, le "concierge" y désignant un personnage important dans un hôtel de grand standing)
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Les services innovants, "Application Hothouses for innovation" qui achètent des "secondes" aux premiers pour revendre des services à travers les seconds :
Il s'agit typiquement de fournisseurs d'accès internet gratuits, de téléphonie mobile, cartes prépayées, call-back, passerelle IP, portails, TV à la demande, pager, entrepôt de données (data warehouses), annuaires…:
c'est ce domaine qui devrait voir éclore les nouvelles entreprises
Ces prévisions semblent être en voie de se réaliser quand on voit ATT, l'opérateur historique américain, qui après s'être séparé de ses laboratoires (Lucent, lui même aujourd'hui en grave difficulté avec une capitalisation divisée par 6 en un an) vient de décider d'éclater en 4 entreprises indépendante, l'ancienne "vache à lait", la téléphonie fixe, victime de l'Electronic Strategy Business, ayant en particulier un avenir très incertain. La situation de British télécom, évolue dans le même sens et la transformation progressive en holdings financières de France Télécom, Deutch Télécom et NTT participent de la même évolution. Quant à l'opérateur historique néerlandais, KPN, un commentateur employait à son propos une expression roumaine "la situation est bonne, mais pas désespérée"
(C'est la même évolution qui est prévisible pour l'électricité, l'eau, le gaz ou les banques)
"Les sociétés de télécommunications européennes se concentrent sur l'ingénierie financière au lieu de s'attaquer à leurs véritables problèmes: le manque d'innovation et les occasions manquées. Elles ne se rendent pas compte, que la cause de leur malaise est le modèle d'intégration vertical qu'elles suivent depuis un siècle. Dans une industrie en crise, les fusions, acquisitions et restructurations classiques ne sont pas une solution. Les telcos doivent adopter une structure horizontale qui favorise l'innovation et accélère les processus organisationnels". Forrester. http://www.forrester.com aout 2001
Dans ce domaine, la voix qui ne croit que de quelques pourcents par an, alors que les autres applications connaissent une croissance de 10à15% par mois devrait être progressivement marginalisée (3% en 2005 d'après Ovum),
"le prix d'un simple coup de fil sera trop bas pour justifier une facturation" Stephen Young Cabinet Ovum. Pour les liaisons intercontinentales le trafic internet a dépassé le trafic téléphonique en 1999, il semble l'avoir dépassé sur l'ensemble des réseaux en 2000 (Datamonitor) " à ce moment là, la voix depuis un poste fixe sera devenue tellement marginale qu'elle sera gratuite" John Chambers, président de Cisco www.cisco.com.
Elle représentait encore en 1999 75% du chiffre d'affaire des opérateurs historiques
Aussi pour rester compétitifs les opérateurs devront être capables de transporter à un coût compétitif des térabits de données. Ils ne vendront plus à la durée et à la distance mais au débit instantané disponible, au volume transporté et à la qualité de service.
Il leur reste, heureusement pour eux, encore quelques belles années pour s'adapter mais
"les prix baissent mais restent encore très largement au dessus des coûts. Sur les grandes artères où il y aura une véritable compétition ils pourraient chuter de 60 à 80% par an" Stephen Young Cabinet Ovum
Par ailleurs "la convergence des réseaux rend brutalement obsolète une grande partie des infrastructures existantes des opérateurs historiques" Hubert Tardieu directeur général de Sema group-Télécom, analyse confirmée par Gerald Thames patron de GTS
"à service équivalent un réseau construit sur le modèle internet est 4 fois moins coûteux qu'un réseau traditionnel" Russel Daggat Pdg de Teledesic
"Les opérateurs traditionnels se trouvent pris en porte-à-faux par des investissements élevés et des offres inadaptées, une opportunité stratégique apparaît pour les opérateurs qui s'appuient sur une unification autour d'IP" Rapport de Jean-François Abramatic http://mission-dti.inria.fr/index.html
Ces trois types d'activité ayant des besoins en capitaux très différents (en volume comme en nature), nécessitant des profil de gestionnaires très dissemblables il paraît peu probable au yeux de certains analystes, qu'une fois la concurrence établie et les "rentes de situation" résorbées le modèle intégré actuel soit encore viable (d'autant plus qu'un client acceptera difficilement quand il aura le choix que son fournisseur soit également son concurrent, le mettant à la merci d'un manque de fair-play, qualité qui n'est pas toujours au rendez-vous dans les périodes où la survie est en jeu)
Aussi Level3 qui vise rien moins que 60% du marché des communications longues distances se dit prêt à investir 10 milliard de dollars sur un réseau totalement IP permettant de réduire de 50%, à très court terme, les coûts facturés aux opérateurs, puis de casser à nouveau les prix en 2001
De même Worldcom, Global Crossing, Teleglobe, GTS-Hermès, Equant, BT-ATT, Williams, Teligent, Winstar, Flag, GTE, Frontier, Viatel-Circe, IXG, Qwest associé à KPN, Iaxis, LD Com (groupe Dreyfus), Telia, Interoute… qui nourrissaient des ambitions de même nature et construisaient des réseaux IP intercontinentaux : les mouvements de concentration devraient continuer à se produire (comme le rachat de Eunet par MCI, lui même absorbé e 1998 par Worldcom lors d'une OPA de 30 Milliards de dollars, suivie en octobre 1999 par la plus importante OPE historique : le rachat de Sprint pour 129 Milliards de $ (bloquée depuis en raison de la réglementation anti trust) avant que Woldcom ne sombre lui-même dans une retentissante faillite frauduleuse, ou le rachat plus modeste, pour 5 Milliards de dollars, du réseau d'IBM par ATT)
En France 2003 a vu la concentration se faire autour de LDCom (groupe Louis Dreyfus) qui a racheté nombre de sociétés (Squadran, Kertel, Belgacom France, Kaptech, 9Telecom, Jet Multimedia, Firstmark, Ventelo et T-System Siris,…) et dans une moindre mesure Interoute (famille Sandoz)
Chacun d'entre eux prévoyait qu'il n'y aurait que trois ou quatre survivants au niveau mondial dans ce métier
l'année 2001 a déjà vu la faillite de Teligent et 2002 la faillite de flag, Global Crossing , KPNQwest et celle record de Worldcom avec un passif de plusieurs dizaines de milliards de $
Les récentes OPA et OPE ont mobilisé 600 Milliards de dollars depuis 1996, date de l'adoption du nouveau cadre réglementaire américain
Il est peu douteux qu'il en sortira à terme des réseaux plus performants et avec des structures de coût et de frais généraux nettement moins élevés que des opérateurs historiques comme ATT aux USA ou NTT au Japon, mais dans un premier temps les acquisitions financières faites pour atteindre la taille mondiale sans regarder le prix de celles-ci à conduit à des situations financières extrêmement tendues qui amènent les opérateurs à geler leurs investissements et à maintenir des tarifs anormalement élevés
La vitesse de réaction de ces nouveaux groupes est évidemment sans commune mesure avec celle des consortiums internationaux qui sont soumis à de délicates règles pour les prises de décision
Notons par ailleurs que British télécom a annoncé la construction d'un réseau entièrement IP (réalisation Nortel Networks à partir de la technologie Bay Networks)…en Espagne, pour attaquer l'opérateur historique local : cela lui permettra d'avoir un seul réseau voix et données au lieu de 2
"d'ici 2 à 3 ans les réseaux n'auront plus d'éléments de commutation traditionnelle de circuit… notre objectif est de réduire par 10 dans les 5 ans les couts de transport" Pascal Debon, Nortel aux Echos le 1/3/00
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