Back to bourgeoisie (Rue Saint-Gilles)
The sale of the farm was the first step in the project to buy a plot of land on the Basque coast to set up a campsite, or bungalow park, specially dedicated to English customers.
A camp with a view of the sea
The sale of Maupoey and the purchase of the plot of land in Saint-Pée sur Nivelle
Scraps to be re-used
François Mauriac : Les chemins de la mer (1939)
Interrogations de Pierre Costadot, 18 ans, en 1910, après l’assassinat de Landin, ancien clerc de son père.
Edition de Poche, pp. 255sq.
Le journal pour deux sous livrait à tout venant, sans crainte de désespérer à jamais les êtres trop purs, la clef d’une des innombrables portes de l’enfer humain, de l’enfer d’ici-bas, de ce royaume qui est, comme l’autre, au-dedans de nous.
Ce qui avait toujours été pour Pierre au centre même de son angoisse, se fixait, s’incarnait. Mammon ne serait qu’un médiocre monstre s’il n’était au service d’un autre plus puissant. A quoi bon parler de réformes, de révolutions ? Tout échouera toujours : la faim et la soif de justice se heurtent à une autre soif, à une autre faim, à cet appétit abominable (…) L’enfer éternel commence ici-bas, dès leur naissance pour ceux que les théologiens damnent, et dès avant leur naissance. Le chemin que l’enfant-poète avait suivi débouchait tout à coup sur la destinée de Landin, sur cette mer Morte.
(…) Pierre découvrait à la fois cette puissance irrésistible de tout le créé sur son être, et sa propre impuissance à s’y conformer sans désespoir. Les autres, autour de lui, suivaient leur loi et il n’existait rien de tragique pour eux dans l’assouvissement. La sensation de la chute leur était épargnée, l’excès de leurs délices ne les dégradait pas. Mais lui, il se sentait couler. Aucun raisonnement ne prévalait contre cette certitude que sa joie tendait à la mort… Il ne pouvait supporter de vivre, et pourtant il n’était pas question de mourir. La joie d’être vivant l’étouffait… Mais il avait peur de ce qui est au-delà de la mort. Il croyait à tout ce qu’on lui avait fait croire. Les autres s’en étaient déchargés d’un mouvement d’épaules, mais la moindre graine avait germé en lui…. La mort au monde n’en faisait pas moins horreur à cet adolescent païen. Il avait toujours fui les prêtres, bien qu’il les aimât. Il redoutait ces rabatteurs de Dieu et leurs filets où se prennent les belles âmes… Vinrent les jours où il lut par hasard un livre récemment paru, [1910] du petit-fils de Renan, et Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc, de Péguy.
Au déclin, nous avons peine à croire que notre destinée ait pu être infléchie par un livre. Cela est vrai pourtant, d’une vérité quotidienne. Pierre se persuada qu’il recevait du dehors cette croix et cette épée confondues, alors qu’il les portait en lui à son insu, comme presque tous les garçons de son temps et de sa race : il n’eut pas à creuser beaucoup…
Il allait au plus simple. A cet âge, il est enivrant de résoudre les conflits de la vie avec une signature. Il signait et c’était fini, - fini de Paris, de sa maîtresse, de cette existence, fini de sa famille (il partirait sans dire adieu à personne, pas même à sa mère). Il signait, et rien ne dépendait plus que des autres et que de l’Autre – de Celui qui l’avait poussé au hasard, une nuit, dans le promenoir de l’Olympia, qui ne l’avait pas sans dessein posté au dernier tournant sur la route de ce condamné à mort. [il s’agit de la dernière rencontre avec Landin]. […] Quelle paix de se dire qu’il n’avait plus qu’à se laisser faire ! Oui, jusqu’à la fin de l’épreuve… jusqu’à ce printemps de 1915 où il aurait 23 ans et où, libéré, il détiendrait enfin, croyait-il, l’ayant chèrement acheté, le secret de la joie en ce monde.
[Pierre s’engage à ce moment dans les Chasseurs d’Afrique]
Sur les inégalités sociales
(page 174) (Simon) avait résisté longtemps à me recevoir (chez lui) : incroyable distance qui s’établit entre les classes avec le consentement des pauvres et souvent contre la volonté des riches honteux de leur richesse, comme je l’étais ;
Sur les sources d’un récit, romancé ou non
La Pharisienne (1941)
Quelqu’un me demande : « Comment connaissez-vous tous ces événements auxquels vous n’avez pas assisté ? De quel droit reproduisez-vous des conversations que vous n’avez pas entendues ? » Au vrai, j’ai survécu à la plupart de mes héros dont plusieurs ont tenu dans ma vie une grande place. Et puis, je suis paperassier de nature et détiens, outre un journal intime (celui de M. Puybaraud) les agendas que Mirbel avait trouvés dans la succession de M. Calou [variante : et aussi de vieilles correspondances]. Par exemple, ‘j’ai en ce moment sous les yeux la lettre que l’abbé relisait, tandis que Jean, dans la salle à manger, rôdait autour de la table… [ …] Sans doute ai-je usé de mon droit d’ordonner cette matière, d’orchestrer ce réel, cette vie subsistante, qui ne mourra qu’avec moi et qui demeure malgré les années, tant qu’il me rester la force de me souvenir. Si je mets en forme les conversations, du moins ne changerai-je pas une syllabe à cette lettre…. » page 734 (éd. Pléiade). Une note explique que Mauriac avait été interpellé par des récents écrits de Sartre sur le roman, critiquant l’invention apparemment gratuite de la fiction.
Sur le pharisianisme
Aux dégâts qui s’accumulent autour de ce que nous croyons être notre apostolat, nous devons mesurer ce qui s’y mêle d’intérêt inavoués, de secrètes convoitises dont nous n’avons d’ailleurs qu’une conscience sourde » (p. 859)
(en conclusion d’une longue analyse de la stratégie de Brigitte pour discréditer la première Mme Pian, en exploitant le scandale causé par sa fille). « ainsi, Brigitte Pian coloriait le plaisir qu’elle goûtait par avance. C’était une logicienne, fidèle à la route droite, jalonnée de principes évidents et où elle ne faisait un pas qui ne reçût à l’instant même sa justification. Plus tard, elle céderait à ces inquiétudes obscures qu’elle refoulait encore sans trop de peine : elle quitterait la route rassurante et battrait les buissons dans le maquis des motifs inavouables. Un jour viendrait où ses actes accomplis à jamais la harcèleraient, en tournant vers elle un visage inconnu et horrible. Mais elle en était encore bien éloignée et il fallait que beaucoup d’autres souffrissent encore par sa faute, avant que cette femme eût la révélation de l’amour qu’elle croyait servir et qu’elle ne connaissait pas. (p. 768) » (note dans la Pléiade: ici le recul permet au narrateur de faire allusion à des événements à venir; c’est à la fois le moyen de pousser plus loin l’analyse du personnage de Brigitte, en nous montrant comment elle évoluera; mais c’est aussi, semble-t-il la possibilité de l’excuser…”
[En racontant une histoire conclue depuis longtemps, on a la chance de connaître dénouement, ce qui est précisément le cas de mon projet.]
Autres citations : « Ainsi Brigitte Pian prêtait-elle au Père qui est au ciel, les complications et les détours de sa propre nature »
« Durant la première semaine du séjour de M. Puybaraud, Brigitte Pian ne n’ennuya pas à Larjuzon : les journées étaient trop courtes pour épuiser le bonheur d’aider un homme à débrouiller l’écheveau de sa vie intérieure ; elle n’avait plus le sentiment de perdre son temps ni d’aller contre sa vocation qui était de révéler aux autres les vues que Dieu avait sur eux, du fond de son éternité. M. Puybaraud venait lui proposer à domicile un cas privilégié où elle était assurée de donner toute sa mesure, bien qu’elle se dissimulât pas le péril : elle y trouvait une satisfaction trop vive, non certes coupable, même de loin, mais elle ressentit d’abord trop de joie d’être écoutée comme un oracle par M. Puybaraud… La tendance de Brigitte Pian était de pousser les âmes vers les sommets, comme elle disait, et elle s’efforçait d’ouvrir les yeux de M. Puybaraud sur les ruses du malin, qui est de retourner contre une âme chrétienne l’humble idée qu’elle se fait d’elle-même. »
Sa victime Octavie (fiancée de M. Puybaraud) se défend bien dans son humilité ; elle écrit :
«même une personne très supérieure à nous par la vertu, par l’expérience et par les inspirations, ne peut suppléer à cette connaissance personnelle du vouloir divin qui est le fruit de la vertu d’abandon… » (p.752)
La défaite de la pharisienne transformée en victoire :
(quand une « victime » finit par refuser son conseil) « Mais Mme Brigitte ne voulait rien entendre. Elle était blessée et pardonnait l’injure reçue. C’était cette même réaction qu’elle opposait toujours aux personnes qui croyaient devoir l’avertir d’un tort qu’elle avait eu ou d’une injustice qu’elle avait commise : bien loin de le reconnaître et de se frapper la poitrine, elle tendait la joue gauche, protestait qu’il était excellent qu’elle fût ainsi méconnue et calomniée, et ajoutait une maille à ce tissu serré de perfection et de mérite dont elle s’enveloppait tout entière et à quoi elle ne s’interrompait jamais de travailler. (p. 758) »
Three themes from the work of François Mauriac that help understand dilemmas confronting the young Guy.
- the call of religion: importance of making one’s salvation, the place of grace,
- social order: justification of social inequalities, how to behave in front of poor people
- the place of woman: there is no recognition of feminism in his works, and women rarely conform to the image we now have, and are often very dominant, especially mothers.
The position of women in the old society
Génitrix, one of Mauriac’s shortest but most stark novels, shows how women can dominate in the home by the education they give their children, sons in particular. He was, according to the critics, speaking from personal experience.
It is the pendant of the power-seeking men who only live to accumulate property, for its own sake.
Fernand is brought up to hate women, he only recognises two categories, the first of those who are trying to catch a wealthy husband, the second are those from whom diseases are caught. Apart from his mother “toutes les femmes sont des étrangères” (p.613). His mother smothers him in love (coaxing him constantly to eat, or dress properly) and when he finally gets married, discredits the wife by showing that her son is not properly looked after. Fernand only see through the ruse once his wife has died.
On the other hand, there is greatness in the love of a woman for her children, which Mauriac paints stronger than any other tie. In this case, it is clearly excessive and makes the mother’s life hell.
The plight of the woman dying shortly after childbirth/miscarriage
Described at the beginning of Genitrix. She is confined to her room in a house which overlooks the railway track Bordeaux-Sète
She dies two days after a miscarriage, because her heart does not sustain the fever. Apparently this would have been too early for a real case of puerperal fever, and this gives her relatives use as an excuse for not having anticipated the need to keep watch overnight. We learn that such cases could be protracted, up to one month, though also shortened but not less than three days (p. 598 Pléiade). Yvonne died on 9 February, after giving birth on 22 January (2 weeks and a half).
Other useful details of the old way of life
- ‘Marie de Lados’: the author feels the need to explain this regional custom of designating people by adding to the Christian name the name of their place of origin (rather than use their family name). The explanation is necessary as the name ends up looking like a title (particule) to contemporary readers.
-social: About his wife who was poor before marriage: “Les plus exigeantes sont toujours celles qui avant le mariage crevaient de faim.” Guy used to say that about people criticising food dished out by collective institutions, such as canteens.
- the anxiety of the very old person dependant on the care of their children, once they have turned over their assets. The example given is that of the Landes farmer starved to death by his son or daughter in law.
- the difficulty of applying the Code Civil which instituted the equality of heirs: Fernand’s father had disinherited him in favour of his wife Félicité. Fernand never thought of questioning this unlawful will. (p.632)
- in general, in those days death was more present in life.
In Bétaille in 1767, the parish records list nearly only deaths, and in great number, probably during an epidemic, comparatively few births
- the harsh treatment of servants is illustrated by the master’s forbidding their maids to sit down during the day, and even in the evenings only on condition that they would spin or sew. They would sleep in the attic, like the character Marie whose room is a “soupente”. In Carennac, the maid’s bed was just under the tiles, with no protection or insulation at all in winter against the freezing temperatures. The short bed was still there when we moved in in 1986, where the upstairs bathroom now stands.
- the use of patois by the servants. The first sign of social upgrade was giving up the use of patois in the home, except to communicate with servants.
- the general harshness of poor people: Marie’s daughter is a “Landaise édentée et noire, elle trahissait par l’oeil et le bec, une férocité de poule.”
- washing habits : Fernard’s young wife criticises her in-laws’ habit of not washing at night, « because it was useless, you had to start again in the morningé
Le Baiser au Lépreux
Reference to Nietsche les deux morales in Beyond Good and Evil.
Peasant habits, like "faire chabrot"
See La robe prétexte
Also Oyler
The value of family and children
Perhaps as a spin-off from their catholic upbringing, and also because it was in the spirit of the times, after the war, my parents held high the bringing of children into the world. Guy used to treat his aunt Hélène cruelly, telling her she was a dead end, or deadwood, even to her face.
This position was probably voiced with more emphasis once the children numbered four, though this was not uncommon in the 60's. You could say that Guy was most proud of having raised four children, and was worried that his children would not follow the same path.
The dangers of life in Paris
Guy and Beryl shared the view that life in Paris, or in any major city for that, held no attraction, but was fundamentally unhealthy.
They had little positive to say about Parisian life, and Guy, having probably inherited some Orthez prejudice, would see the capital as a vortex into which blood lines would be absorbed and evaporated.
This is reminiscent of F. Mauriac's notes on the topic: "Paris est une ville d'individus, d'individus accouplés; il consume les familles. La Province nourrit encore la Famille (pour combien de temps?"
Growing up is when you no longer think that what you did the year before was stupid. See for that letter to Judy, 12 February 1949
How does a somewhat strict Catholic view Protestants:
"Le protestantisme, vase poreux, laisse tout fuir, tout s'évaporer: la divinité de Jésus, la présence réelle,; il ne détient plus, dans ses flancs, qu'un résidu méconnaissable de révélation."213 (this is not Mauriac's own view).
- "Le paysan de la famille " P 569
- "piston" p.574
Liste de documents familiaux
Fonds provenant de Georgette Gratias
Lettre de Pierre Bouyssonie, le 7 juillet 1914, des troupes d’occupation du Maroc occidental à son oncle, Victor Gratias, receveur des contributions indirectes à Eymoutiers, racontant la campagne.
Lettre de Victoria Bouyssonie, Pierrefort, 28 juin 1914. « Baptiste et Hélène sont partis pour l’Angleterre la veille de l’Ascension. Depuis 4 ans cette enfant ne parlait que de cela. Elle était tout le temps à correspondre à chercher quelque chose. Elle a trouvé plusieurs postes, mais ça ne convenait pas. Enfin, elle s’est décidée à aller dans un établissement à demi heure de Londres…. »
Tony Barker's story
In 2010, the old friend Tony Barker found our trace and got back in touch with the family. This is how he told the story to members of a history club in Sydney.
"I'd lost touch with Guy. Decades went by and I often wondered what had happened to him and his family. In the intervening years, computers had become available. Eventually I acquired one. On day in 2003, I Googled "Montin family" and one of the websites that appeared was an introduction to the historic village of Carennac, in French, written by Charles Montin. Aha ! I thought. Guy's son was named Charles. There was an email link to this Charles Montin who was president of The Friends of Carennac, so I clicked on the name and in my best schoolboy French asked him if he was the son of Guy and Beryl who used to live in Sydney. The next morning there was a reply waiting in my inbox. It wasn't from Carennac but from NATO headquarters in Brussels, but the writer was indeed the son of Guy and Beryl."
Favorite references of Guy
- Preface to Back to Mathuselah (1950 letter to Hélène)
- exercices spirituels by Ignace de Loyola, for the search for the worst possible motivation or intent;
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