États-unis d'AMÉrique le territoire et les hommes Géographie



Download 336.34 Kb.
Page10/18
Date02.02.2017
Size336.34 Kb.
#15665
1   ...   6   7   8   9   10   11   12   13   ...   18

IV - Forêts et prairies



La forêt boréale (souvent appelée « forêt canadienne ») constitue la végétation typique du pays, dont elle reflète la devise : « A mari usque ad mare ». Haute et dense, elle est dominée par les épinettes (Picea) et les sapins (Abies), sous lesquels poussent peu de plantes ligneuses – quelques sorbiers, cornouillers, vergnes, bleuets (airelles) –, des plantes herbacées en touffes dispersées et un tapis continu de mousses (Hypnum, Pleurozium, Hylocomium). Les bassins fermés constituent des tourbières. Ce paysage constitue le « muskeg ».

Plus au nord, dans la zone subarctique, les tourbières occupent un espace de plus en plus vaste. Sur les terres bien drainées, les arbres forment plutôt un parc ou une savane, qui contraste avec la forêt boréale. Les épinettes, sapins et pins gris sont isolés ou forment des médaillons ou des bosquets entre lesquels un fourré bas et de larges plaques de lichens occupent les espaces bien dégagés.

L'orignal (élan d'Amérique), le castor, le lynx, l'ours noir, l'écureuil roux, la « bête-puante », le siffleux (marmotte), le geai du Canada sont des animaux typiques de la forêt boréale. Ce sont le caribou, le carcajou, le loup , le lagopède qui caractérisent la savane subarctique. Dans les deux zones, les insectes pullulent, les moustiques notamment.

La toundra


Les limites souvent indécises du subarctique et de la toundra sont marquées par la baisse concomitante des températures et des précipitations, la continuité et la profondeur du pergélisol qui rendent impossible la croissance des arbres, bien que plusieurs espèces y persistent à l'état rabougri. Au-delà du timberline, on rencontre des espèces naines ou rampantes de bouleaux, de saules, d'Ericacées ; des tapis de camarine et des coussins de silène acaule, de Diapensia. Cette toundra, parfois assez dense, se réfugie souvent dans les interstices du felsenmeer, découpé par l'érosion en vastes dalles tapissées de lichens et bordées de mousses. Ailleurs, lorsque le drainage est déficient, c'est plutôt une pelouse rase de laîches, de rouches et de joncs qui prédomine.

La toundra est le domaine du bœuf musqué, du caribou arctique, de l'ours polaire , et dans les mers vivent de vastes troupeaux de phoques ; les lemmings, minuscules rongeurs, sont la nourriture de l'hermine, du renard arctique et même du loup (qui préfère le caribou). Le cas des oiseaux est plus remarquable : outre les populations résidentes de manchots (exterminés au XIXe siècle) et de lagopèdes, des millions de canards et d'oies viennent se reproduire dans l'Arctique, de même que de nombreux passereaux, des échassiers, ainsi que le hibou des neiges.

Ours polaire, CanadaUn ours polaire (Ursus thalarctos maritimus), au Canada.

Zones alpines


La végétation des zones alpines des Rocheuses et des hauts sommets laurentiens et appalachiens ressemble beaucoup, surtout au voisinage des glaciers, à la toundra arctique. Elle bénéficie toutefois de températures plus variables, de pluies plus abondantes et de sols généralement plus profonds. Dans les Rocheuses, les pelouses sont souvent des prairies.

Le mouflon, la chèvre de montagne y remplacent le bœuf musqué et le caribou.



Les forêts du Pacifique


Les forêts pacifiques, où dominent les conifères sempervirents, conservent une allure boréale : vers le nord, l'épinette de Sitka, le sapin de Douglas et, vers le sud surtout, la pruche (Tsuga heterophylla) et le thuya (Thuja plicata). La forte humidité de l'atmosphère favorise une végétation sempervirente d'arbustes latifoliés comme le shallon (Gaultheria shallon), l'épine-vinette (Mahonia), de fougères comme le Polystichum munitum, qu'accompagnent, sur le sol et les troncs d'arbres, des mousses épiphytes et de gros lichens foliacés.

Le puma (ou lion de montagne), qui autrefois peuplait, comme d'ailleurs le wapiti (cerf du Canada), tout le Canada boréal, trouve refuge dans ces forêts.

L'aire de répartition du puma (Felis concolor), appelé aussi couguar ou lion des montagnes, s'étend du Canada à la Patagonie, du désert à la forêt tropicale. Ce solitaire est un redoutable prédateur qui n'hésite pas à attaquer de gros cervidés. Quelques populations sont sérieusement menacées de disparition (malgré leur statut d'espèce protégée), notamment en Floride …

Les prairies


Les prairies canadiennes ne sont ni assez chaudes ni assez humides pour atteindre la luxuriance de la tall-grass, prairie de l'Illinois et de l'Iowa. Les Stipa, Agropyron et Festuca y dominent ; les lupins et les pulsatilles, tout comme diverses Composées, y jouent un rôle saisonnier. Les cours d'eau sont bordés de peupliers et de saules.

Le bison, en quantité innombrable, parcourait jadis la prairie, la réduisant périodiquement à l'état de steppe. L'antilope s'y montrait aussi, et les spermophiles (gophers) contribuaient au rajeunissement des sols en creusant leurs terriers. La poule de prairie, les alouettes, le gros-bec doré y séjournent en permanence, tandis que les grèbes, les canards et les oies en migration y trouvent une nourriture abondante.



La forêt décidue


Un vaste croissant de tremblaie forme un parc semblable à celui qui, en Russie, assure la transition entre la forêt sibérienne et la steppe. À l'est, la forêt boréale rejoint la forêt décidue (ou forêt à feuilles caduques). La péninsule de Niagara et le sud-ouest de l'Ontario, de même que les basses terres du Saint-Laurent sont occupés par l'érablière laurentienne, forêt à rythme saisonnier très marqué : la phase printanière comporte une vague de plantes héliophiles à bulbes ou à rhizomes dont les fleurs et les feuilles éclosent avant la feuillaison de la strate arborescente (érable à sucre, hêtre, chêne rouge, tilleul, cerisier d'automne). À ces plantes printanières, devenues « dormantes », succède une strate herbacée estivale plus haute et plus éparse. Les cours d'eau sont bordés d'une riche forêt alluviale qui occupe toute la plaine (orme, érable rouge et argenté, frêne noir, saule noir) avec, en sous-bois, une strate herbacée luxuriante de fougères et de rares graminées. Les marécages de quenouille, de calamagrostide et d'herbe-à-liens, les fourrés d'aulnes et de cornouillers sont fréquents, ainsi que de vastes tourbières, souvent superficielles (blanket-bogs). Sur les crêtes exposées et les régions sableuses très perméables poussent des forêts de pins blancs et, parfois, de pins rouges.

L'érablière est le séjour préféré du chevreuil (cerf de Virginie) ; on y rencontre aussi le raton laveur (Procyon lotor), l'écureuil gris, le renard roux, la perdrix (gélinotte à fraise), le geai bleu.

Sur les contreforts et les montagnes, voisins de la forêt boréale, les bois-francs nordiques remplacent l'érablière laurentienne dont ils diffèrent surtout par l'abondance de la pruche (Tsuga canadensis) et du bouleau jaune, ainsi que par la persistance du pin blanc. L'if du Canada, petit conifère rampant forme une strate inférieure. Les pinèdes sont plus stables, les tourbières plus nombreuses, tandis que les forêts inondées et les marais se raréfient.

· Pierre DANSEREAU




Bibliographie sélective

· H. BAULIG, L'Amérique septentrionale, t. XIII : Géographie universelle, Armand Colin, 1935

· R. BLANCHARD, Le Canada français, coll. Que sais-je ?, no 1098, P.U.F., Paris, 1964

· P. GEORGE, La Géographie du Canada, Presses univ. de Bordeaux, 1986

· L.-E. HAMELIN, Le Canada, coll. Magellan, P.U.F., 1969 ; Canada, a Geographical Perspective, Wiley, Toronto, 1969

· D. INNIS, Canada : a Geographical Study, McGraw-Hill, Toronto, 1966

· J. PELLETIER, Le Canada, Masson, Paris, 1976

· J.-L. ROBINSON, Concepts and Themes in the Regional Geography of Canada, Talonbooks, Vancouver, 1983

· H. ROUGIER, Espaces et Régions du Canada, Ellipses, Paris, 1987

· STATISTIQUES DU CANADA, Annuaire 1992

· G. TOMKINS & T. HILLS, Canada : a Regional Geography, Gage, Toronto, 1970

· J. WREFORD WATSON, Canada : it's Problems ans Prospects, Longmans, Toronto, 1968.

· C. BEATY, The Landscapes of Southern Alberta : a Regional Geormorphology, Univ. of Lethbridge, 1978

· C.-L. BLAIR & R.-I. SIMPSON, The Canadian Landscape : Map and Air photo Interpretation, Copp Clark, Toronto, 1967

· L.-E. HAMELIN, Nordicité canadienne, Hurtubise H.M.H., Montréal, 1975

· F.-K. HARE & M. THOMAS, Climate Canada, Wiley, Toronto, 1979

· A. & J. MCPHERSON, The Natural Environment of Newfoundland St. John's, Dept. of Georgr., Memorial University, 1981

· G. NELSON, Man's Impact on the Western Canadian Landscape, McClelland & Stewart, Toronto, 1976

· A. E. ROLAND, Geological Background and Physiography of Nova Scotia, Nova Scotian Institute of Science, Halifax, 1982

· H. ROUGIER, Le Nord canadien est-il un défi à la géographie ?, vol. I, Cahiers de l'Ouest, Winnipeg, 1991.


88888888888888888888888888_


CANADA - Réalités socio-économiques

Article écrit par Ludger BEAUREGARD, Alain PAQUET, Henri ROUGIER
Le Canada est un immense pays nordique, le plus vaste d'Amérique. Il est non seulement riche en espace mais aussi en ressources naturelles et, paradoxalement, il est très peu peuplé : c'est le plus grand pays le moins peuplé du monde. Son trait géographique le plus marquant demeure cependant le fait qu'il soit voisin de la première grande puissance mondiale, les États-Unis d'Amérique.

Le Canada apparaît comme un pays jeune à bien des égards. Son peuplement colonial d'origine européenne remonte au début du XVIIe siècle, et son organisation spatiale et politique ainsi que son accession à l'indépendance sont encore plus récents. L'État fédéral, constitué en 1867, n'obtient la souveraineté internationale qu'en 1931 et ne rapatriera sa Constitution qu'en 1982. L'espace habitable se trouve encore incomplètement occupé et mis en valeur malgré une forte immigration. Par ailleurs, l'histoire canadienne, tissée de conflits ethniques, de rivalités provinciales et d'influences étrangères, montre bien que le pays est imparfaitement intégré et manque encore d'unité, sinon d'union nationale.

Les réalités géographiques y sont nourries de contrastes. Le Canada s'étend vers le nord mais c'est le Sud qui est peuplé. Minuscule à l'échelle canadienne, son œkoumène a exigé des infrastructures démesurément développées. Son entité géopolitique s'est formée à l'encontre des orientations physiographiques. Son aménagement doit concilier l'abondance et l'éloignement des richesses avec la faiblesse de la population. La notion de distance entre dans l'essence même du Canada. Malgré tout, le pays s'est doté d'une économie enviable.

Profitant d'un milieu bilingue et multiculturel, la littérature et les arts reflètent la difficile expérience canadienne. L'immensité, la forêt, le froid ainsi que le choc des langues et des cultures offrent de nombreuses sources d'inspiration. La vie culturelle traduit les mille facettes d'un pluralisme que le Canada respecte, dans une société en quête d'identité.

· Ludger BEAUREGARD



Download 336.34 Kb.

Share with your friends:
1   ...   6   7   8   9   10   11   12   13   ...   18




The database is protected by copyright ©ininet.org 2024
send message

    Main page