Bafoussam 19



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(Bastos)

Ekoudou est une destination quasi-inconnue des habitants de Yaoundé. Tout le monde parle, par contre, plus aisément de Bastos. Dans la réalité, les deux appellations renvoient au même quartier. Tout commence 1943 (ou 1936, selon les sources), lorsque le Français Jean Basos crée une usine de fabrication et de commercialisation de tabac qui porte son nom au village Ekoudou. C’est une zone de savane que quelques uns nomment «quartier désert » et ses habitants les «désertiques». « On y voyait même des animaux sauvages se balader», se souvient aujourd’hui Pierre Ekobena.

La société de tabac devient rapidement un pôle industriel. Ainsi, bien que ses cadres soient des expatriés l’entreprise recrute de nombreux jeunes. La moyenne d’âge de ses quelques 200 employés est de 32 ans en 1950, et sera déterminante pour l’installation de nouvelles populations. Elle attire des personnes venues d’horizons à la recherche comme l’a chanté André Marie Talla, «d’une vie meilleure».

Ce mouvement de personne entraîne l’émergence de plusieurs activités. Le commerce prend pied avec deux bars dont «Parapluie où le jeune Pierre Ekobena exerce alors comme serveur en période de vacances scolaires. Il y a aussi une boulangerie, tenue par un Grec qui prétend cacher du pain dans son ventre pour expliquer son obésité.

Le commerce du sexe voit égale ment le jour. La nuit tombée, de jeunes filles flânent dans la zone de l’actuel Carrefour Bastos à la recherche de «clients». Progressivement, «la savane» s’urbanise. Les autochtones, expropriés pour les besoins de la cause, sont dirigés vers d’autres sites tels que Nlongkak, Ntougou, Tsinga, Djoungolo...

Les premières missions diplomatiques s’installent au lendemain de l’indépendance (vers 1965). Pierre Ekobena explique ce phénomène par le fait que des résidences avaient été construites dans la zone pour les dirigeants de l’usine Bastos. L’implantation des premiers Occidentaux a un effet d’entraînement. A telle enseigne que les autres «Blancs» qui arrivent au Cameroun, à la faveur de l’établissement de relations diplomatiques avec le nouvel Etat, sont orientés vers Ekoudou qui devient, rapidement, le quartier des ambassades qui, à ce jour, serait le seul où l’on retrouve autant de représentations diplomatiques en Afrique centrale.

Le coin continue d’attirer des populations, ces ambassades ayant de plus en plus besoin de main d’œuvre. Progressivement aussi, l’usage fait que le nom «Bastos», qui désigne au départ la seule usine du même nom, est élargi aux résidences des cadres, à celles des diplomates, aux ambassades et plus tard à tout le quartier. Ekoudou s’éclipse ainsi au profit de Bastos : la savane cède la place à la ville.

Bastos est un quartier multiculturel, multiethnique et multiracial dans lequel cohabitent des populations venues de tous les horizons. Initialement rattaché à Nlongkak, Bastos n’existe comme chefferie autonome que depuis 1965. Pierre Ekobena estime que les relations entre les habitants se déroulent en bonne intelligence. Il en veut pour preuve le fait que certains de ses notables ne sont pas Tsinga (originaires d’ Ekounou).

L’usine qui a donné son nom à Bastos n’existe plus, mais ses locaux sont occupés par une autre entreprise de tabac. Les résidences des cadres ont été rachetées par privés, et certaines servent de siège à l’organisation non gouvernementale World Wild Fund for Nature (Wwf).

A coté des ambassades et autres résidences cossues qui font sa renommée, Bastos est aussi connu pour ses restaurants chinois. Par ailleurs, l’inflation immobilière atteint des sommets à Bastos il arrive que le mètre carré y plafonne à 50 000 francs, voire plus. Pierre Ekobena. relativise l’opinion qui voudrait que les autochtones de Bastos soient riches car, par le passé, les terrains n’étaient pas vendus mais cédés en échange de nourriture et de boissons. Aujourd’hui, le terrain est certes coûteux mais, malheureusement, il est aussi rare. Celui qui veut s’enrichir doit désormais vendre sa propre portion ou sa maison. En ce qui le concerne, le chef désigné il n’est pas officiellement installé) confie n’avoir jamais participé à me transaction de vente de terrain «A 48 ans, je n’ai même jamais assisté à une négociation. J’ai toujours les problèmes fonciers de parce qu’ils sont la source de grandes querelles.»

Les problèmes, le quartier résidentiel le plus connu de Yaoundé et même du Cameroun en connaît. A coté des litiges fonciers souvent s à la double vente de terrains par des familles divisées, l’anarchie dans les constructions a poussé, il ya quelques semaines, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine à procéder à une campagne de déguerpissement. Les constructions dans les bas-fonds ont également entraîné une «verticalisation» du quartier, exposant les populations aux inondations et aux éboulements de terrain, en même temps qu’elles portent un coup au plan d’urbanisation du quartier.

Les résidents commencent aussi à se plaindre de l’insécurité grandissante, qu’ils expliquent par les nombreux débits de boisson qui attirent toutes sortes d’individus. Pierre Ekobena, par ailleurs juriste et chargé d’études assistant au ministère de l’administration territoriale, espère que l’œuvre de déguerpissement du gué Gilbert Tsimi Evouna permettra d’embellir le quartier et de le débarrasser de certaines personnes à la moralité douteuse.

Il émet néanmoins des réserves quant aux modalités et mécanismes de cette opération : « Demander à des gens de partir après 30 ans, pour certains, sans leur proposer des solutions de rechange peut être dangereux pour la paix sociale ». Pierre Ekobena souhaite qu’un dialogue soit engagé entre les pouvoirs publics et les populations. Au plan personnel, « Peco » dit sa volonté de connaître physiquement des administrés, de savoir qui est qui et d’inviter les uns et les autres à des discussions visant à entreprendre des activités d’éveil de la communauté. Il projette de répartir Bastos en blocs avec des responsables en charge de recueillir les attentes des populations.

Au rang de ses besoins, le chef Ekobena déplore le manque d’aires de jeu ou de loisirs, dont l’inexistence favorise le vice au détriment de l’émulsion culturelle. Parlant de culture, le destin de Bastos semble désormais lié au gigantesque projet de construction d’un centre multiculturel au nom d’Africréa, engagé il y a 9 ans et qui est le symbole même de l’éclectisme du quartier. Son initiateur, Malet ma Njami (Mal Jam), originaire de la Sanaga Maritime, est un notable de bastos et un ami du chef, qu’il soutient dans ses efforts de dialogue et de cohabitation pacifique des communautés. Il se dit convaincu que Bastos, avec Pierre Ekobena comme chef et des patriarches tels que Philibert Edzoa et Antangana balla en appui, a son avenir devant lui.

Ghislain Ayina

Tsinga, une histoire de migration

Les Tsinga, comme plusieurs autres communautés du Cameroun, apparaissent comme un peuple migratoire. Ce clan, explique Pierre Ekobena, vient de la région du Mbam (on en retrouve encore à Mbangassina). La légende parle d’une histoire de serpent, sur le dos duquel les Tsinga ont pu traverser le fleuve Mbam pour migrer vers d’autres régions du pays. Ils iront s’établir sur la route de Mbalmayo, ou encore dans les actuels quartiers Nlongkak, Ekoudou et Tsinga.

A propos de Tsinga, deux versions s’affrontent concernant l’installation des populations. Le chef désigné de Bastos pense que l’implantation de ses ancêtres dans le quartier du même nom résulterait de mouvements partis du Mbam. D’un autre côté, dans ses recherches répertoriées dans le site HYPERLINK http://www.ongola.com www.ongola.com, Dominique Obama estime que ce sont les populations d’Ekoudou, expropriées pour des besoins d’urbanisation, qui ont migré vers le village voisin Ntougou où elles s’installent au détriment des autochtones, les Mvog Ekoussou, de sorte que Ntougou change d’appellation et rend le toponyme Tsinga, correspondant à celui des nouveaux habitants.

Quoi qu’il en soit, pierre Ekobena considère Tsinga comme un prolongement de Bastos, où son lignage fut le premier à s’installer. Mais, autant les Tsinga investissement des terres libres ou occupées par d’autres peuples, autant d’autres populations s’installent dans leur village au point ou eux-mêmes s’y retrouvent aujourd’hui minoritaires.

Toujours jeune …

Jusqu’au milieu des années 90, il était courant d’entendre dire d’une personne qu’elle est «bastos». Cela ne signifiait nullement que le concerné résidait ou était originaire du quartier Bastos. Par là, il fallait juste comprendre que la personne était jeune ou, malgré son âge plus ou moins avancé, gardait l’allure d’un jouvenceau.

L’explication est à chercher du coté de l’usine de cigarettes qui a donné son nom au quartier. La société recrutait en effet beaucoup de jeunes, et la grande majorité des employés était constituée de cette catégorie sociale. A l’époque, la moyenne d’âge des quelque 200 salariés était de 32 ans Ce profil dans les recrutements a fait de l’entreprise se le symbole de la jeunesse. Il fut même un temps où l’entreprise affichait fièrement, sur ses plaques publicitaires «Bastos toujours jeune »…

Et, puisque le nom sert à identifier, le sien a endossé l’image qu’elle véhiculait. Conséquemment, «Bastos» est devenu un adjectif signifiant «jeune». Une poignée de nostalgiques continue d’utiliser l’expression pour dire d’un proche qu’il ne vieillit pas.

EKONDO-TITI

ELIG -MFOMO

Y aller

De Yaoundé : (Mokolo) : 1500 francs



D’Obala : 500 francs

Moyens de transport : minibus, moto-taxi.

Etat de la route ; bitumée jusqu’à Obala

Durée du trajet : 1h30

Structures d’hébergement : Aucune recensée officiellement

Repères

Création de l’arrondissement : Décret présidentiel n°92/187 du 1er septembre 1992

Superficie : 144km2

Population : 22746 habitants

Densité : 160 habitants/km2

Principaux clans : Essele : 75%, Mvog Kani : 20%, Beloa : 5%



Le chiffre

27

Le nombre de chefferies traditionnelles de l’arrondissement.Partie intégrante du département de la Lekié, l’arrondissement d’Elig-Mfomo se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. Ce qui n’était jusqu’alors qu’une bourgade anonyme a pris véritablement son envol en 1992 avec la création par décret présidentiel de la nouvelle unité administrative.Si de maigres efforts ont été faits pour un arrimage durable à la modernité, beaucoup de défis.



Une histoire d’héritage ou plus exactement d’un domaine abandonné. On peut difficilement dissocier Elig-Mfom d’un fait historique fréquemment rapporté par certains anciens. Il s’apprend en effet qu’un certain Mfomo originaire de Mebomo aurait abandonné ce village suite aux décès consécutifs de ses fils.il se serait installé par la suite au centre urbain actuel, , à l’invitation de son cousin Bingana qui luis aurait cédé une parcelle de terrain. Après s’être bâti une maison, l’infortuné aurait eu deux enfants dont une fille et un garçon. Si la fille se maria, le garçon trouva la mort à la fleur de l’âge. Ce qui aurait replongé dans une extrême tristesse le père qui décèdera quelques temps plus tard, abandonnant la concession envahie progressivement par de hautes herbes.

Lors d’une tournée dans la région, l’état d’abandon de la concession aurait attiré l’attention le chef de subdivision. A la question de savoir a qui elle appartenait, l’administrateur colonial se serait entendu dire : Elig-Mfomo, littéralement, le domaine laissé par Mfomo.

Le nom est resté jusqu’à nos jours et permet de désigner à la fois la commune et l’unité administrative. Autrefois rattaché à Obala, l’arrondissement d’Elig-Mfomo qui a vu le jour en septembre 1992 grâce au concours de quelques élites, couvre une superficie de 144km2 et abrite environ 22746 habitants.

Située à soixante dix kilomètres de Yaoundé, la localité n’est paradoxalement pas d’accès. Tout au moins à partir d’Obala qui marque la fin du réseau bitumé. Il faudra dès lors emprunter un taxi brousse et mototaxi notamment pour braver le dernier tronçon cahoteux à souhait. Rien d’étonnant que les "bendskinner" qui règnent ici en maître, vous demandent vous demandent parfois jusqu’à 4000 francs pour parcourir une trentaine de kilomètres. C’est à prendre ou à laisser. Après avoir bravé les rigueurs du trajet, le réconfort n’est pas toujours au bout de l’aventure. Visiblement, la localité peine à sortir de l’ornière où l’aurait laissé l’ancêtre fondateur. On cherche en vain le centre-ville ou ce qui en tient lieu en tout cas, beaucoup reste à faire pour lui donner un visage plus attrayant, même si quelques rares constructions sortent du lot, à l’instar de Luco ceneter abritant des services administratifs.En dépit de sa relative jeunesse, l’arrondissement d’Eli-Mfomo aspire au prestige et à la grandeur des unités des unités administratives les plus anciennes. Même si on peut déplorer un certain au niveau de l’aménagement urbain ou des infrastructures, il n’en demeure pas moins que certains efforts ont été faits. Sans être exhaustif, on peut mentionner au plan sanitaire, un hôpital de district, sept centres de santé intégrés, dont six fonctionnels, et un centre de santé catholique tenu par des religieuses. La carte scolaire est relativement diversifiée avec 8 écoles maternelles, 16 écoles primaires, et 4 établissements d’enseignement secondaire.

D’autres réalisations plus récentes à l’instar de la nouvelle Sous-préfecture en cours d’achèvement, donneront certainement plus d’éclat à la localité. Il n’empêche qu’il faudra plus booster le développement de l’arrondissement. Les élites sont particulièrement interpelées pour l’élan nécessaire pour le décollage.Les populations qui attendent avec impatience le bitumage de la route Yemkout-Awono Messomo pour rompre partiellement avec un enclavement qui n’a que trop duré.une trentaine de kilomètre à peine. C’est la distance qui sépare Obala de Elig-Mfomo. Mais quelle route ! Le voyageur aura très peu de temps pour s’ennuyer. En bien comme en mal.

Au départ d’Obala, on s’engage dans une sorte de périple incertain.Il faut s’arme de courage et de détermination pour braver la poussière devenue omniprésente avec la fin des pluies. Si le transport de Yaoundé à Obala s’effectue sur une route bitumée, il n’en va pas de même par la suite. Des minables bourgades défilent sous vos yeux : carrefour Ombolo Bingana, Efok, Yemkout.

A partir d’ici, on peut dire au revoir au goudron. On s’engage dès lors une route cahoteuse et caillouteuse à souhait. Ornières et autres crevasses obligent les conducteurs à de multiples contorsions pour éviter les multiples obstacles qui jonchent le chemin. Plus viennent Essong-carrefour, Efoumlessi, Endama et Nkol Obang.Le voyageur a le choix entre les minibus, les petits véhicules, « clandos » et surtout les moto-taxi. Ces dernières, très pratiques, sont surtout utilisées sur les tronçons dégradées. Face à l’augmentation de la demande et la pénurie des moyens de transport, les « bendskinners » n’hésitent à monter les enchères. A partir d’Obala, il faut parfois débourser 4000 francs pour parcourir moins de 30 kilomètres. Il ne faudrait pourtant pas plus d’un quart d’heure pour le faire si la route était en parfait état.Le plus étonnant c’est la fréquence des contrôles routiers sur une distance aussi réduite. On dénombre en tout deux postes de police et un de gendarmerie. Malgré les désagréments liés aux conditions de voyage, on ne peut s’empêcher d’admirer des paysages sublimes. Les plantations de cacao qui s’étalent ici et là ajoutent une touchent bucolique au tableau. Sur les bords de la route, les amateurs de vin de palme auront toujours l’occasion d’assouvir leur soif. A moins qu’ils n’optent pour l’incontournable bière en faisant une halte au très pittoresque « crayon de Dieu Bar » dans la localité d’Essong.

Une fois à Elig-Mfomo, on peut marquer un instant de répit. Par pour longtemps, car pour ceux qui ne disposent pas d’un pied-à-terre, l faut déjà chercher où se loger. Et ce n’est pas le plus facile. Les structures officielles d’hébergement sont quasi inexistantes. On en prendra que plus de plaisir à dormir à la belle étoile ; à moins de bénéficier de la généreuse hospitalité d’un bienfaiteur. Ce qui est toujours possible. La localité d’Elig-Mfomo n’est pas particulièrement réputée pour le nombre des lieux de détente. Ils sont rares les coins où on peut prendre du plaisir à déguster un bon plat du cru ou se laisser aller des délices de la farniente. Les jours ordinaires, la localité offre ce qu’il y a de plus ordinaire. Aucune aspérité qui vienne troubler une quiétude toute villageoise. Si on exclut évidemment les petits soucis du quotidien, il n’ya pas grand- chose à se mettre sous la dent. Autant dire que pour que pour le visiteur de passage, dénicher un coin où on peut goûter aux spécialités culinaires du terroir relève du miracle. Au même titre que trouver une structure d’hébergement.

Avec un brin de curiosité, il suffit pourtant de se renseigner à la bonne source pour obtenir le bon « tuyau » que l’on se passe volontiers à l’oreille.Interrogez tous les connaisseurs. Ils vous indiqueront une destination très courue : le restaurant que tient avec un bonheur partagé Mme Lema Céline. En fait, il s’agit d’un mini bazar où on trouve un peu de tout ; des vêtements au porte-tout. A chacun selon son goût.Riche et variée à souhait, la gastronomie traditionnelle distille ses saveurs à qui sait s’y prêter.

Les curieux auront ainsi l’occasion de gouter à plusieurs spécialités locales. A défaut de manger à la table de l’habitant, on pourra toujours se rendre chez la brave dame qui fait autorité dans la localité. Ouvrable tous les jours, le restaurant connaît une ambiance particulière les fins de semaine et le lundi, jour du grand marché.

Les fins gourmets y trouveront un bon bouillon de porc-épic, de pangolin ou de lièvre. Le poisson se décline en plusieurs recettes. Sans oublier les légumes avec, au premier rang, « l’okok » que les populations Etons savent accommoder délicieusement en compagnie du manioc sous toutes ses formes.A noter que la plupart des spécialités traditionnelles sont préparées au feu de bois afin de préserver une saveur unique et cet arôme si caractéristique devenu une marque déposée.

Installés depuis quelques années sur place, Agrippine et Michel assurent la gérance du restaurant. A la grande satisfaction des clients qui leur adressent une mention spéciale pour le menu qui allie tradition et modernité.

La Lekié n’a pas une zone traditionnelle d’élevage. Tout au moins en ce qui concerne le gros bétail. La situation est pourtant entrain de changer avec quelques initiatives récentes. L’une des plus remarquables est celle menée par Zinga François.

Ce chef traditionnel de 3e degré exploite un ranch que d’aucuns ont vite fait de baptiser "New look".

Une appellation sans doute liée à l’originalité de l’entreprise. En dépit du mauvais état de la piste, c’es avec ravissement que l’on découvre au bout du chemin, un mini parc abritant une maison avec souss ol. Le ranch est situé pratiquement à l’entrée d’Elig-Mfomo.on peut y admirer les bœufs et autres chevaux qui déambulent, indifférents à la présence des visiteurs curieux qui viennent vivre en direct un spectacle tout à fait insolite pour la contrée.

Il faut le redire : ce ranch de 500m2 est l’un des rares du département de la Lekié. Outre une douzaine de bœufs, dont deux taureaux.Dans les trente villages de l’arrondissement, l’électrification rurale et l’hydraulique se font encore attendre.Pourtant, l’arrondissement regorge de ressources et d’un potentiel humain enviable.Nous attendons avec impatience le bitumage de la route Yemkout-Elig-Mfomo.L’homme qui voit le jour le 1er avril 1937 à Okok-Essele, petite bourgade située à une dizaine de kilomètres d’Elig-Mfomo est un pur produit de l’enseignement missionnaire protestant.

Ressources humaines

OMGBWA Paul, Ancien Gouverneur de Province ;

ATANGANA NGA, Ancien DAG MINSANTE

Professeur NGA NDONGO Valentin, Directeur Adjoint de l’ESSTIC

ONANA Sébastien, chargé d’études assistant

ENDOM


Au début des années 60, Endom n’était qu’un banal petit hameau auquel on accordait que très peu d’intérêt. Les habitants d’Endon étaient alors de simples paysans, vivant d’agriculture, du petit élevage, de chasse et de la pêche. Chef-lieu de l’Arrondissement du même nom, Endom est devenue depuis les années 80, la ville de service à laquelle on a recours pour se former, se cultiver, se ravitailler et s’épanouir tout simplement. La situation géographique d’Endom en a fait une petite grande ville bien équipée en infrastructures de première nécessité. Chose rare ^pour les villes de sa génération. Ainsi se présente cette petite localité »mosaïque » où époques et styles se juxtaposent pour former un paysage urbain où il fait bon vivre.

Y ALLER

Gare routière de Minboman ou de Mvan



Distance : 150 km (en partie bitumée)

Hébergement : auberge (5 000 à 8 000frs) la nuitée

Repères

Région : Centre

Département : Nyon et Mfoumou

Statut : Arrondissement

Date de création : District (1968) Arrondissement (1981)

Superficie : 1400 km2

Population : 65 000 habitants

Population urbaine: 5 000 habitants

Activités économiques : Agriculture, petit élevage, pêche, artisanat

Division administratives : 03 Groupement (Maka-Sud, Mbida-Mbani, Essakon)

Baigné par le fleuve Nyong et de nombreux cours d’eau très poissonneux, Endom, troisième arrondissement du département du Nyong et Mfoumou, semble concentre toutes les merveilles de la création ; l’horizon y est partout dessiné par les silhouettes d’une végétation luxuriante où pullulent les essences les rares. Deux vraies routes traversent ce territoire de 1400 km2, peuplé d’environ 65 000 âmes, dont 10 000 pour Endom-ville et les villages avoisinants. La plupart des villages ne sont accessibles qu’en tout terrain, encore faut-il que la météo, capricieuse en saison des pluies, le permette.

A l’origine, Endom n’était qu’une concentration de cacaoyères et de cultures vivrières implantées sur le site de l’actuel périmètre urbain. En fait, pour départager les localités d’Edjom et d’Ekoudou, qui se battaient avec acharnement pour être le chef-lieu de la nouvelle unité administrative, les pouvoirs publics ont joué de sagesse pour trouver un village neutre, situé à égale distance entre les deux principales rivales. Ainsi le choix s’est porté sur Endom, qui réunissait plus ou moins tous ces critères. En 1965, l’unité administrative, qui voit le jour, sera érigée en arrondissement en 1981.

Ainsi est née, Endom, qui veut tout simplement dire plantation. Du temps où les populations locales disaient « maké Endom », qui se traduit par « je vais au champ ». Une traduction, pourtant pas très éloignée de la première, qui renvoie le mot « Endom » à « domb », qui signifie guerre en langue maka.

Alors, faut-il y faire un rapprochement avec le fameux champ de bataille où les Maka et les Mbida-Mbani se battaient pour s’approprier le site ? On n’en saura pas d’avantage. Ce d’autant plus que, pour d’autres, le nom Endom n’est tiré de nulle part… Toujours est-il que, les principales composantes ethniques de l’arrondissement : Mbida-Mbani, Essakom et Maka- sud y vivent en bonne intelligence

Avec ses habitants un rapport un peu affectif. On y respire un air provincial qui contraste avec l’atmosphère électrique de ses grandes voisins et devancières que sont : Mbalmoyo, Akonolinga et Sangmélima . Rien de spécial n’évoque à Endom, l’image d’une ville ayant eu un passé colonial. Ici, les constructions sont toutes récentes, ou presque. La ville, apparemment, a été tracée au cordeau selon un schéma d’urbanisme bien conçu. Le périmètre urbain se décline en cinq blocs reliés les uns les autres, par des rues et des ruelles non bitumées qui, toutefois, nécessitent une prompte réhabilitation au risque de les voir totalement obstruées par la broussaille.

Endom essentiellement administrative, d’où une atrophie relative des activités commerciales. Les services administratifs sont logés pour la plupart dans le bloc IV, légèrement surélevé qui abrite entre autres, la mairie, la sous-préfecture, le tribunal et le CETIC. En contrebas, se trouve le petit centre commercial qui est en réalité un îlot de bars et d’échoppes construits, hélas, en un modèle unique, sans originalité architecturale. Le grand hangar faisant office de marché aux vivres nous est apparu bien moins achalandé. Et pour cause ! La presque totalité de la production locale est orienté vers les grands centres urbains où elle est écoulée au prix fort. Endom a été construite sur un modèle un peu commun à de nombreuses villes camerounaises de sa génération, avec une place des fêtes et une tribune officielle pour les rassemblements de masses. Au niveau_ des commodités, la petite cité, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, est à l’abri de service minimum. Ici, on ne connaît pas le mot « délestage ». La ville est alimentée 24H/24H par deux groupes électrogènes fonctionnant alternativement d jour et de nuit. De même, avons-nous observé que le problème de logement ne se posait pas. La plupart des fonctionnaires approchés se sont apparemment accommodés au cadre de vie que leur offrait cette ville « attachante ». Communication difficile.

Pour autant, tout n’est pas si rose à Endom. L’infrastructure routière, assez satisfaisante dans le périmètre urbain, est très défectueuse à la périphérie. Les moyens de transports, totalement amortis, sont pour la plupart d’une autre époque. Les taxis de brousse inconfortables et très vieux appliquent des tarifs hallucinants les « Opeps » toujours surchargés, frôlent tous les jours la catastrophe. Il n’est pas rare qu’un trajet de quelques kilomètres s’accompagne de plusieurs heures de retard. Tant qu’à faire, la communication est un réel casse-tête pour les résidents. Les autorités de l’arrondissement, multiplient des appels envers des opérateurs de téléphonie mobile qui, apparemment, tardent encore à céder aux charmes de la « belle ».

La nuit tombée, le petit centre commercial d’Endom qui se transforme en une ruche grouillante qui attire tout…Inexorablement. La faune nocturne fait son apparition pour une de ces soirées bachiques ancrées dans ses mœurs : petite prostituée vagabondage et délinquance primaire s’ébrouent, rappelant subitement au visiteur que Endom, malgré les apparences n’est pas forcément une sainte-nitouche.

Loin des turbulences, la municipalité d’Endom s’efforce de trouver de nouveaux débouchés susceptibles de renflouer ses caisses vides. Outre l’acquisition d’une forêt communale et l’exploitation d’un champ d’hévéa de plusieurs hectares, le tourisme pourrait également être une remarquable source de revenus. L’arrondissement traversé par le Nyong et ses terres vierges, pourraient attirer des visiteurs en quête d’évasion. Autant d’enjeux qui passionnent les populations locales et trouvent un écho favorable auprès du jeune maire, Didier Ondoua Ondoua qui, du reste, ne tarit pas d’ambitions pour la commune dont il a la charge.

A dix minutes d’Endom le village d’Ekoudou et sa poignée de rue »s, ses sentiers encore humides de rosée et sa cinquantaine d’âmes se livre aux visiteurs avec candeur. Impossible de s’y perdre entre ses cases basses en terre battue, où se mêlent des maisons en brique de terre cuite du plus pur style colonial. Sur la grande cour du village se dresse fièrement le palais du roi. Une belle gentilhommière ayant résister à toutes les vicissitudes du temps. Ce palais, selon notre guide, avait été bâti par sa majesté, Anyou-Zoa Marc, chef supérieur, Mbida-Mbani, ayant régné de 1936 à 1971. Pour la petite histoire, le chef Anyou-Zoa, très autoritaire a réussi à pacifier les Mbida-Mbani, les Maka du sud et les Essakom, les trois principales tribus en proie aux guerres tribales pour les mettre sous sa seule autorité. Après l’indépendance, sa grande chefferie s’éclatera en trois groupements distincts : Mbida-Mban, Essakom et Maka du sud. Son fils Anyou-Zoa Emmanuel, l’actuel chef a été intronisé à la mort de son père, et continue de régner sur ce bourg un peu endormi mais riche en souvenirs évocateurs.

En peu de temps on peut faire le tour de cette agglomération qui dévoile un peu chichement ses charmes. Chaque site, à l’instar de la belle paroisse de l’Église Presbytérienne du Cameroun (EPC), mérite l’honneur d’une excursion méditative. Mais avant « la contemplation », comment rester insensible à la propreté du petit dispensaire du village qui a la particularité de s’alimenter à l’énergie solaire. On a l’architecture coloniale du bâtiment principal de l’école, et la poste agricole témoigne d’une époque qui fut, à coup sûr, faste. Ekoudou qui fut le candidat malheureux au choix du chef-lieu de l’arrondissement au profil d’Endom se console de son riche patrimoine ancestral et de son passé féodal. Bien que très visité, le lieu garde son intimité et sa sobriété. Ici, l’absence de marchands de camelote laisse à chacun le choix de son propre souvenir.

L’arrondissement d’Endom a une superficie de 1400 km2 pour 65 000 habitants environ. Il est doté de soixante chefferies dont trois de deuxième degré. D’une manière générale, l’on y rencontre les Mbida-Mban, Essakom et Maka du sud qui vivent en parfaite harmonie.

ESEKA


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