6.1.1.6Les nœuds d'interconnexion: en Europe un grave goulot d'étranglement
Avoir des réseaux à haut débit est une chose, encore faut-il qu'il n'y ait pas de goulots d'étranglement pour passer de l'un à l'autre or les GIX (Global Internet eXchange) sont aujourd'hui quelque peu sous-dimensionnés :
Tous les Gix français sont à Paris (mis à part un embryon à Grenoble: GNI www.gni.fr) et l'absence de nœud régionaux sature inutilement les lignes, celui géré par Renater, SFINX (Service For French INternet eXchange) devait passer de 34 à 155Mbit/s. www.renater.fr/Sfinx/ &w
"l'existence de financement public et des rapports contractuels avec l'opérateur historique sont à l'origine de limitations techniques ou organisationnelles qu'on ne retrouve pas ailleurs en Europe…le retard français dans le déploiement de l'internet a masqué les problèmes liés à l'interconnexion de réseaux… Au fur et à mesure que la capillarité augmente, ces problèmes vont devenir critiques… La possibilité d'une marginalisation de l'infrastructure française est réelle… les possibilités offertes par Londres risque de conduire les opérateurs français à y réaliser leur interconnexion plutôt qu'à Paris" Jean-François Abramatic http://mission-dti.inria.fr/index.html
Le Sfinx est maintenant complété par des initiatives privées comme Parix www.parix.net second GIX opéré lui aussi par France Télécom mais qui malgré cela communique très mal avec lui et telehouse www.telehouse.net
Aujourd'hui entre 50 et 70% du trafic intra-européen transite par les Etats Unis : Louis Bonnet-Madin estime que cela rallonge le délai de transit de 120ms, or une page Web un peu complexe peut nécessiter entre 30 et 50 requêtes (et les test de Netsurf montrent qu'il est parfois plus rapide de se connecter au site du Monde ou de libé depuis New York que depuis Paris) voir page 390
Deux GIX européens émergent et développent des ambitions continentales :Londres (Linx www.linx.net) et Stockholm (D-Gix www.netnode.se/index-eng.html )
6.1.1.7Les "bretelles d'accès à l'autoroute: l'actuel goulot d'étranglement, mais les techniques sont prêtes
l'inertie dans ce domaine est beaucoup plus grande et, en l'absence d'action très volontariste des organes de régulation, les clients sont de facto prisonniers des opérateurs historiques.
Les technologies permettant les gros débits existent, mais elles sont extrêmement déstabilisatrices pour les opérateurs historiques (qui ont transféré leurs marges depuis l'international, concurrencé, vers la boucle locale qui ne l'est pas encore) et, c'est d'ailleurs très compréhensible, tous les moyens sont bons pour eux afin de gagner du temps (non application des injonctions de l'ART, périodes d'expérimentation prolongées à l'extrême, procès, mobilisation des syndicats,…)
Tant et si bien qu'aujourd'hui entre un ordinateur de plus en plus puissant et l'autoroute chaque jour plus "roulante" il reste un vilain petit chemin vicinal lourdement taxé (ceci n'est d'ailleurs pas propre à la France: le Japon par exemple souffre encore davantage de la main mise de NTT).
Comme le dit David Barroux "les internautes se retrouvent aujourd'hui dans la situation de propriétaires de Ferrari tournant en rond sur des routes de campagne, roulant au ralenti à la recherche de l'entrée de l'autoroute
"l'accès direct aux abonnés est verrouillé. Ce qui génère des coûts d'accès rédhibitoires" Olivier Porte Cigref, club informatique des grandes entreprises françaises
Rajoutons que les bretelles d'accès "rapides", les lignes louées, sont toujours en 2002 hors de prix, malgré plusieurs baisses (5 à 15 fois plus cher qu'outre atlantique)
"L'objectif pour la boucle locale à l'horizon 3 à 5 ans est de passer à quelques mégabit/s pour le particulier à 34mégabit/s pour la PME et entre 155 et 622 mégabit/s pour les grandes entreprises, et ce à prix constant" Jean-François Abramatic http://mission-dti.inria.fr/index.html
Aux US Forrester Research estimait en 1999 que 19 Millions d'habitants seront connectés à plus de 2Megabps en 2002 (2,5 aujourd'hui). En fait le phénomène semble être encore plus rapide que prévu puisque fin 2000 ils sont déjà 12 millions
La plupart des étudiants disposent durant leurs études de connections à haut débit : "the connections in most dorms offer 10 Mbps, students find it difficult to revert back to using slower connctions" (Los Angeles Time 14/1/00)
Ces débits donneront naissance à des applications totalement nouvelles (richesse des sites, vidéo,…) il est à craindre que les entreprises des pays qui tardent sur ce déploiement ne prenne un retard difficilement rattrappable dans la compétition
6.1.1.8L'utilisation des réseaux câblés: un développement rapide
Le câble initialement conçu pour la rélévision permet une connection à haut débit à l'Internet, donnant une nouvelle jeunesse aux réseaux du "plan câble" qui avaient été un douloureux fisco financier pour les opérateurs et les collectivités locales
En Amérique du Nord, en 1999 1 million de foyers utilisaient le câble pour accéder à l'Internet connexion à Internet par câble aux US 3,6 millions en 2000 et 6,2 millions en 2001 contre (CMA Consulting). le câble représente les 2/3 du marché de l’Internet rapide aux Etats-Unis (le DSL conservant un tiers www.epoll.com . (Yankee Group &&w en prévoit 4,5 millions en 2002)
ATT a dépensé 100 milliards de dollars pour devenir le premier câblo-opérateur des USA (…ce qui peut d'ailleurs poser des problèmes d'abus de position dominante)
En France, après injonction de l'ART www.art-telecom.fr et décision de justice, la situation a commencé à se dégeler, mais le long blocage de la situation a provoqué une trop brutale montée en puissance ce qui a provoqué quelques difficultés pour l'adaptation des réseaux, notamment parce que le débit total est à diviser par le nombre d'utilisateurs simultanés
Un indicateur montre que nos grands groupes ont mis du temps à saisir les enjeux nouveaux de l'internet: le réseau Vidéopole a été vendu pour un "prix dérisoire " au groupe américain Lenfest qui l'a revendu quelques mois plus tard 6 fois plus cher à UPC (rapport du CSA juin 1999) … qui a lui-même été emporté en 2002 dans la tourmente des télécom.
Le magazine Futur(e)s cite le chiffre de 25 Milliards de F perdu dans ces réseaux cablés par suite de ces conflits
Voir www.cybercable.fr www.wanadoonetissimo.com , www.numericable.com , www.mediareseau.com
Grâce à la téléphonie IP, le câble peut devenir un réseau téléphonique alternatif: Noos qui conduit actuellement des expérimentations à Chambery et Annecy prévoit un déploiement commercial en 2002
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