III - Économie
Membre du groupe des sept grands pays industrialisés (G7), le Canada se caractérise par une importante ouverture vers l'extérieur de ses marchés commerciaux et financiers. Cette ouverture se manifeste principalement, quoique non exclusivement, vis-à-vis des États-Unis. Tout en affichant un niveau de vie supérieur aux pays de la zone euro et à la moyenne des États de l'O.C.D.E., sa performance dans ce domaine est tout de même inférieure à celle des États-Unis. Fortement dépendante de l'économie américaine, la croissance économique réelle (mesurée par la croissance du P.I.B. en volume) du pays a largement bénéficié de la forte conjoncture américaine des années 1990, avant de faire face au ralentissement de l'économie mondiale au début des années 2000. En moyenne, l'économie canadienne a cependant enregistré une hausse de 3 % chaque année depuis la fin des années 1990. La croissance est inégale selon les provinces. L'Ontario contribue ainsi à près de 40 % du P.I.B. total tandis que la part cumulée des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon est inférieure à 1 %. Ces disparités régionales se retrouvent aussi dans les indicateurs du marché du travail. Caractérisée par une tendance explosive des niveaux d'endettement publics de la fin des années 1970 au milieu des années 1990, la situation financière de l'ensemble des administrations gouvernementales fédérale, provinciales et locales s'est ensuite nettement améliorée. Néanmoins, les Canadiens sont généralement parmi les citoyens les plus taxés d'Amérique du Nord. Au chapitre de la politique monétaire, la Banque du Canada a adopté depuis 1991 un régime de cibles d'inflation qui consiste à maintenir l'inflation (mesurée par l'indice des prix à la consommation – I.P.C.) à un niveau bas proche de 2 %. Ce cadre est présenté comme le meilleur moyen de promouvoir une croissance et une stabilité économique durable. 'En matière de change, le Canada a opté pour un régime de change flottant, dès 1950, bien avant l'abandon du système de Bretton Woods. Sauf circonstances exceptionnelles, le Canada ne cherche donc pas à influer sur le cours de sa monnaie. Le cours de change du dollar canadien évolue ainsi librement sur le marché des changes. Il peut s'ensuivre, en réaction à des chocs économiques, des variations très prononcées du taux de change qui ne sont pas forcément faciles à gérer, mais réduisent d'autant les ajustements qui devraient s'opérer sinon au niveau des prix, des salaires et de la production.
Données générales et évolution conjoncturelle récente
Le P.I.B. du Canada représentait, au début des années 2000, un peu plus de 3 % de l'ensemble des P.I.B. (réels) des pays membres de l'O.C.D.E., se classant ainsi au septième rang de l'Organisation. Son économie, en termes de P.I.B., représente un peu moins de 9 % de l'économie américaine, près de 55 % de l'économie de la France et à peu près autant que celle du Mexique (son autre partenaire, à côté des États-Unis, au sein de l'A.L.E.N.A.), ou encore que la somme des économies néerlandaise, belge, luxembourgeoise et norvégienne.
En dépit d'une croissance mondiale irrégulière au début des années 2000, le Canada a maintenu un bon rythme de croissance, proche de 3 % en moyenne chaque année depuis la fin des années 1990. En dollars canadiens courants, le P.I.B. canadien atteignait en 2007 près de 1 500 milliards, soit plus de 15 fois son niveau du début des années 1970. En dollars constants, c'est-à-dire après correction de l'effet de l'inflation, le P.I.B. réel atteignait 1 300 milliards, soit 3,75 fois son niveau du début des années 1970.
Le P.I.B. réel par habitant représente une mesure adéquate pour comparer le niveau de vie entre pays ou régions économiques. En effet, il dépend de la productivité du travail et de la proportion de la population au travail (ou taux d'emploi). À cet égard, selon la parité des pouvoirs d'achat, le Canada occupait, en 2005, le neuvième rang des pays de l'O.C.D.E. devant le Royaume-Uni et la plupart des pays de la zone euro (hormis le Luxembourg, l'Irlande, l'Autriche, le Danemark et les Pays-Bas, mieux classés), mais derrière les États-Unis.
Composition sectorielle de l'économie canadienne
L'économie canadienne est dominée par le secteur des services, qui génère plus des deux tiers du P.I.B. Avec un taux de croissance annuel supérieur à 3 % depuis la fin des années 1990, le secteur des services a dominé la croissance économique du pays, grâce au dynamisme du secteur du commerce de gros et de détail, des secteurs de la finance, de l'assurance et de l'immobilier, ainsi que des services professionnels et techniques. Au sein des industries productrices de biens, les secteurs de la construction et de la fabrication représentent respectivement 15 % et 6 % environ de la valeur ajoutée brute globale. Représentant seulement 2 % environ de la valeur ajoutée brute, le poids du secteur agricole (incluant la sylviculture et la pêche) est faible, cependant le secteur forestier, comme l'industrie minière et l'extraction de pétrole et de gaz, contribue notablement à la croissance de l'économie canadienne.
Le secteur des services représente les trois quarts des emplois au Canada. Les 25 % restant se répartissent essentiellement entre l'industrie manufacturière (13 %) et le secteur de la construction (6 %), l'agriculture et le secteur des forêts, pêches, mines, pétrole et gaz n'occupant plus que 4 % environ des actifs.
Le poids croissant du secteur des services a été porté, depuis le milieu des années 1990, par le développement significatif du secteur des technologies de l'information et des communications (T.I.C.) – télécommunication, fabrication d'ordinateurs, services scientifiques et informatiques. Cependant, les dépenses totales en recherche et développement (R.-D.), dont ce secteur dépend beaucoup ont peu progressé depuis la fin des années 1990. Après avoir dépassé 2 % au début des années 2000, elles sont redescendues au-dessous de ce seuil au milieu des années 2000, ce qui est nettement inférieur à l'ensemble des pays de l'O.C.D.E. (2,21 %), au G7 (2,44 %) et aux États-Unis (2,77 %). La faible part de la R.-D. est un peu inquiétante pour la performance économique à venir du Canada, dans le contexte d'une économie de plus en plus axée sur le savoir.
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