Selon la définition sociologique, l’État est une entreprise de caractère politique et institutionnel, où on constate la présence du monopole de la contrainte physique légitime comme moyen de domination dans les limites d’un territoire.
Afin de faire une comparaison entre deux États modernes, ayant un caractère institutionnel qui cherche à monopoliser la contrainte physique légitime dans un territoire donné, il faut comparer, dans les deux États concernés, leur degré d’institutionnalisation, soit l’institutionnalisation de leur pouvoir politique et leur degré de souveraineté, soit la capacité d’imposer sa souveraineté dans les limites de son territoire ainsi que sur d’autres États. Prenons par exemple le Japon et le Soudan du Sud. En ce qui concerne l’État japonais, il a un fort degré d’institutionnalisation et une souveraineté totale dans les limites de son territoire ainsi que sur la scène internationale. D’une part, en raison de son fort degré d’institutionnalisation l’État japonais a le monopole de la violence physique légitime et par conséquent, le contrôle effectif de sa population. D’autre part, l’État japonais est souverain et sa souveraineté est reconnue par tous les États de l’ONU. Autrement dit, il a une autorité politique et juridique exclusive sur son territoire et il est autonome par rapport à d’autres États ou puissances extérieures. Le Japon est un exemple d’État « solide ». Quant au Soudan du Sud, son degré d’institutionnalisation est très faible et sa souveraineté n’est pas totale. En d’autres termes, l’État sud-soudanais n’a aucun monopole de la violence physique légitime dans son territoire et donc, aucun moyen d’imposer sa souveraineté. Cela se traduit par un manque de légitimité politique de l’État et en conséquence, sa souveraineté n’est pas entièrement reconnue par d’autres puissances régionales et internationales. On appelle ce type d’État un État « failli ».