Capitalisme, socialisme et démocratie



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capitalisme socialisme1
Quatrième partie Socialisme et démocratie
Chapitre 20. La position du problème
I. La dictature du prolétariat

II. Le dossier des partis socialistes

III. Une expérience mentale

IV. A la recherche d'une définition


Chapitre 21. La doctrine classique de la démocratie
I. Le bien commun et la volonté du peuple

II. Volonté du peuple et volition individuelle

III. La nature humaine en politique

IV. Raisons de la survivance de la doctrine classique


Chapitre 22. Une théorie alternative de la démocratie
I. Compétition pour la direction politique

II. Application du principe


Chapitre 23. En conclusion
I. Quelques implications de l'analyse précédente

II. Conditions de succès de la méthode démocratique

III. La démocratie en régime socialiste
Annexe. - Ultima verba. La marche au socialisme. Les perspectives du capitalisme américain (1949)

AVERTISSEMENT LIMINAIRE



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Certains lecteurs ayant accoutumé de sauter les introductions et les préfaces, peut-être n'est-il pas superflu de leur fournir quelques points de repère susceptibles de les orienter.
En rédigeant Capitalisme, Socialisme et Démocratie, Joseph Schumpeter 1 a, si l'on nous passe cette comparaison, composé une symphonie dont les différents thè­mes, tout en étant reliés par une inspiration commune, n'en sont pas moins essentielle­ment distincts.
Au seuil de son livre, l'auteur a dressé une stèle majestueuse consacrée à la doc­trine marxiste considérée sous ses aspects prophétique, sociologique, économique, puis synthétique. Cependant, comme l'observe Schumpeter lui-même dans sa préface de 1942, il s'agit là d'un sujet assez ardu pour le lecteur qui ne s'est jamais aventuré dans l'immense forêt marxiste et peut-être le néophyte aurait-il intérêt à n'aborder cette partie de l'ouvrage qu'après avoir complété la lecture des deuxième, troisième et quatrième parties.
La deuxième et la troisième parties : « Le capitalisme peut-il survivre? » et « Le socialisme peut-il fonctionner? » dans lesquelles Schumpeter expose sa thèse fonda­men­tale, étayée par une imposante argumentation sociologique, économique et histo­ri­que, constituent, de toute évidence, le cœur même de l'ouvrage. Ces quinze chapitres forment, en réalité, un tout complet dans lequel le grand libéral que fut Schumpeter a été conduit à prédire à contre-cœur la disparition du régime de l'initiative privée et à prévoir l'avènement d'un régime de centralisation socialiste qui, à n'en pas douter et comme le confirment d'ailleurs discrètement plusieurs passages de son livre, lui répugnait profondément et, pour ainsi dire, congénitalement. (Néanmoins Schumpeter n'avait pas renoncé à tout espoir d'une survivance du capitalisme, disons pendant un demi-siècle ou davantage, tout au moins aux États-Unis).
La quatrième partie, « Socialisme et Démocratie », peut être caractérisée comme un essai de science politique réaliste dans lequel l'auteur, écartant irrespectueusement (à la manière d'un Vilfredo Pareto) les voiles idéologiques dont s'affublent les partis politiques, essaie de démontrer que les principes et les programmes ne sont rien d'autre que les marche-pieds dont se servent pour accéder aux postes de commande­ment les professionnels de la politique. Ayant caractérisé la démocratie comme le régime dans lequel la conquête du pouvoir est réalisée selon des formes « concurren­tielles » (luttes électorales), Schumpeter se demande si une telle méthode de sélection des chefs restera applicable après le triomphe éventuel du socialisme et sa conclusion, pour ne pas être entièrement négative, n'en est pas moins imprégnée (et l'on pense de nouveau à Vilfredo Pareto) d'un profond scepticisme, atténué toutefois par certains espoirs fondés sur l'évolution « légaliste » du travaillisme anglais.
Encore un mot pro domo sua. La pensée complexe et le style très particulier de Schumpeter imposaient au traducteur une tâche exceptionnellement difficile. Ayant le choix entre une traduction rigoureusement littérale et une transposition plus souple (mais néanmoins, nous osons l'espérer, exacte), nous avons donné notre préférence à la deuxième solution, d'ailleurs au Prix d'un effort supplémentaire : ce faisant, nous croyons avoir été plus fidèle à la pensée du maître que si nous l'avions suivi mot à mot à travers tous les méandres de ses phrases et si nous avions renoncé à compléter certains de ses raccourcis par trop elliptiques 1.
Gaël FAIN.

Préface de l'auteur



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