3.3.3Les réseaux d'entreprises : un champ d'application privilégié ? 3.3.3.1La Mondialisation de l'économie entraîne tout à la fois la concentration des grands groupes et le développement d'une multitude de PME travaillant en réseau : le principe de subsidiarité
La mondialisation de nos économies se traduit avec l'ouverture de frontières et l'abaissement des coûts de transport par un accroissement sensible de l'intensité de la compétition (d'autant plus grande dans nos pays européens que se met en place la monnaie unique).
Pour y faire face nos entreprises se doivent se relever deux défis apparemment contradictoires :
il faut être capable d'investir des sommes de plus en plus considérables
-
l'industrie des composants électroniques voit le prix de ses unités de production doubler tous les 4 ans : il faut aujourd'hui 15 milliards de francs pour une ligne de production de microprocesseurs ou de mémoires
-
le coût de développement d'une marque mondiale, par exemple dans les softdrinks s'élève à plusieurs milliards de francs par an
Pour amortir ces sommes gigantesques ou pour asseoir leur puissance comme les banques (dans son plan de développement la "City Group" vise 1 milliard de clients), nos entreprises ont donc besoin d'avoir une envergure mondiale et il n'est guère de semaine sans que soit annoncée une méga fusion portant sur des dizaines de milliards de dollars.
Dans le même temps l'intensité de cette même compétition implique d'être plus flexible, plus réactif, plus innovant, et l'expérience de tous les pays montre que cela est davantage le fait de petites structures voire de start up que des très grandes organisations voir page 164
Cette double exigence débouche sur un principe, bien connu dans le fonctionnement de nos pays européens, le principe de "subsidiarité" : "ne jamais faire dans une grande structure ce qui peut être fait dans une petite".
Sur le plan de l'organisation industrielle, cela s'est traduit par trois conséquences :
1 ère évolution : les grandes entreprises se sont étendues sur le plan géographique mais en même temps se sont reconcentrées sur le cœur de leur métier, en sous-traitant une part croissante de leur chiffre d'affaire :
Dans l'automobile par exemple cette part est passée en 20 ans de 33 % à 70 % (chiffre cité par Carlos Ghosn en juin 99, partant pour le Japon, qui considérait que un des problèmes de Nissan était un taux trop faible d'externalisation (65% "seulement")
Comme le souligne François Bouvard de McKinsey le cœur de métier d'un d'un constructeur automobile est de "construire une marque" dans la tête des clients, toute la fabrication pouvant être sous-traitée à des fournisseurs, designers équipementiers, sous-traitants et assembleurs travaillant pour toutes les marques: il devient un "gonfleur d'Ego", son objectif ultime étant de trouver l'alchimie permettant transformer tole plastic et peinture en une "boite magique" permettant à son propriétaire de vivre et d'exprimer sa réussite sociale, sa virilité, son dynamisme ou sa jeunesse: c'est de l'atteinte de cet objectif que réside le succès financier bien plus que de la qualité des véhicules (voir le succès de Mercedes)
Elle devient ainsi progressivement comme l'habillement, une industrie de marketing plus que de manufacture
C e phénomène n'est pas seulement quantitatif : les donneurs d'ordre n'attendent plus seulement de leurs partenaires qu'ils soient de bons exécutants. Ils exigent maintenant une capacité d'innovation et de co-ingénierie.
La réduction corrélative du nombre de sous-traitants de premier niveau s'est paradoxalement traduite par une augmentation du nombre global d'entreprises concernées, car les partenaires de premier niveau ont, eux aussi, dans la même logique fait appel à des sous-traitants, qui eux-mêmes....
D'une structure "en râteau" (plusieurs milliers de sous-traitants-exécutants) le tissu industriel a évolué vers une structure "en balai" ou "en grappes" (seulement quelques centaines de partenaires capables de participer au développement du produit, qui eux mêmes s'appuient sur une centaine de sous-traitants qui eux-mêmes, …).
B ien entendu ces "grappes" s'enchevêtrent car désormais ni le sous-traitant, ni le donneur d'ordre, ne souhaitent que la dépendance mutuelle soit trop forte. (réseaux de type 1) : on a maintenant un véritable tissu industriel au sens propre du terme
Benetton externalise 75 à 90% de ses productions : avec 1000 personnes elle en fait travailler 25.000 chez ses sous traitants et si l'on compte ses 7000 distributeurs-partenaires ce n'est pas moins de 10.000 sociétés qui font le "réseau Benetton" (Fredéric Fréry, Vuibert)
2ème évolution : tirant la leçon du manque de compétitivité de structures trop lourdes, trop hiérarchisées, peu manoeuvrantes, les grandes entreprises se sont efforcées de retrouver les qualités intrinsèques à la PMI en développant "l'intraprenariat", prenant ou non la forme juridique de filiales (des groupes comme Vivendi ou TotalFina-Elf ont plusieurs milliers de filiales chacun: pour Vivendi leur nombre est passé de 2500 en 1994 à 3371 en début 1999)
Ces filiales, pour la plupart, disposent d'une autonomie certaine (notamment pour le choix de leurs fournisseurs ou clients) qui les rapprochent de vraies PMI, et ce d'autant plus que, souvent fruits de joint ventures elles ont plusieurs actionnaires. (réseaux de type 2)
3ème évolution : pour certains métiers et certains produits qui exigent
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de l'innovation, sans pour autant demander des efforts de R&D démesurés (informatique, agroalimentaire, composants mécaniques,.... )
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une image de marque, sans investissement commercial gigantesque (produits "du terroir", produits culturels, textile-habillement,.... )
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ou qui occupent des niches trop réduites pour intéresser les grands groupes (machines spéciales,.... )
sont aujourd'hui réappropriés par les PMI (parfois par externalisation des grandes entreprises comme Lenoir Elec voir page 215).
Pour autant, ces entreprises, si elles veulent rester compétitives, exporter, développer des moyens d'essais leur permettant d'atteindre les critères de qualité exigés d'elles, avoir un poids suffisant dans leurs relations avec leurs fournisseurs ou leurs partenaires financiers, doivent mettre en commun un certain nombre de moyens techniques et logistiques, en un mot faire partie de réseaux.
A insi se sont développés, dans tous les pays industrialisés, des réseaux : districts italiens, Clusters danois, ou "systèmes locaux de production" pour reprendre le dernier vocable de la DATAR (réseaux de type 3)
"every day you must ask you: who can you help?, who can help you?" Perry Morton VP Homestore.com NY 1999
Dans ces trois formes nouvelles d'organisation du tissu industriel, la coopération cohabite avec la compétition (le mot de "coopétition" a été proposé pour décrire cette situation).
Jeanine Graf, 28 ans , née a Paris et qui a créé déjà 2 start-up en Californie (Inquire et 3Scope) explique la différence entre l'Europe et la Californie ""it's hypercompetitive over there, but they help each other. You have to play fast and hard because of the competition, but you have to play fair, because if you don't people stop playing with you"
Pierre Faure, Pdg de la Sagem cite une statistique américaine montrant que malgré les concentrations spectaculaires "la part relative dans les 100 plus grandes entreprises mondiales va en décroissant" (25/10/99)
Les trois situations présentées ci-dessus ont 2 points communs :
- 1 - les différents acteurs sont indépendants mais, néanmoins, ne peuvent se développer qu'en synergie forte avec leurs partenaires.
- 2 - le recentrage sur le métier augmente fortement la performance de chacune des entreprises mais la performance globale est maintenant fortement dépendante de l'efficacité des liaisons interentreprises :
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capacité d'échange de données techniques permettant la coingénierie et la conduite de projet
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performance du système de facturation-paiement
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continuité du processus d'assurance qualité à travers la cascade de production
-
Et le tout, bien entendu, à des coûts les plus bas possible
La compétitivité de chacun dépend de la productivité des interfaces
Tout ceci exige un système de circulation et de traitement de l'information performant, d'un coût acceptable, capable de s'adapter à des changements permanents de situation et de partenaires, permettant en interne de développer les échanges, et d'offrir à l'extérieur une vitrine ou un catalogue collectif.
On peut se demander si Internet, fruit paradoxal de la liaison entre la rigueur des militaires et l'imagination foisonnante des chercheurs, n'est pas l'outil qui "colle" le mieux à ce besoin en rendant plus efficaces toutes les actions de coopération.
"[il] ouvre de larges champs d'action à des structures très mobiles, créatives et souples, comme à des systèmes de production "virtuels", légers, peu intégrés verticalement et donc très flexibles et réactifs"(note du poste d'expansion économique de Washington)
Si Internet connaît aujourd'hui un développement aussi fulgurant ce n'est pas tant par son degré d'innovation technologique mais parce qu'il "colle" parfaitement à des tendances sociologiques majeures : aplatissement des pyramides hiérarchiques, organisation en centres de responsabilité, mondialisation des échanges, flux tendus, réseaux d'entreprises,...:
Il devient le système nerveux de ces réseaux, outil de leur efficacité, de leur compétitivité et de leur réactivité
C'est sans doute dans les situations n° 2 (réseau des filiales d'un groupe) et n° 1 (grappes de fournisseurs et de sous-traitants) que l'évolution sera la plus rapide.
En effet les grands groupes disposent d'une capacité plus grande que les réseaux de PMI indépendantes pour développer des extranets étant donné l'enjeu, en terme de compétitivité du tissu industriel de cette évolution
L'effort des pouvoirs publics devra porter prioritairement sur les réseaux de type 3 et sur ceux de type 1 quand le donneur d’ordre est une moyenne ou une petite entreprise.
Il sera intéressant d'examiner ce qui existe aujourd'hui au niveau des grands groupes et d'étudier dans quelle mesure ces réalisations sont transposables à des réseaux de PME
3.3.3.2Quels types de réseaux de PME ?
On peut, a priori, penser à plusieurs formes de réseaux d'entreprises
3.3.3.2.1Entreprises géographiquement proches
En particulier dans l'artisanat et l'agroalimentaire où l'image de marque du terroir, la culture locale, est un élément fédérateur fort : l'échange d'expérience est à l'évidence facilitée par la proximité des hommes, particulièrement pour les petites entreprises : c'est le cas par exemple de l'Aveyron où sur www.aveynet.com, en cours de développement, les artisans de cette région vous proposeront foies gras, confits, champignons, gants de Millau ou couteaux de Laguiole
3.3.3.2.2A l'inverse, réseaux d'entreprises quadrillant le territoire
Ils permettent d'offrir des services de proximité, dont la qualité est collectivement garantie, sur une vaste zone géographique (en particulier les entreprises appartenant à un réseau de franchisés): service après-vente, livraison à domicile (nourriture, fleurs, tourisme, hôtellerie - restauration,....
Relais et Châteaux - www.integra.fr/relaischateaux - en est l'exemple le plus connu son réseau couvre aujourd'hui 40 pays: il guide le client dans son choix, présente les établissements (photos des chambres...) et offre la possibilité de réservation.
Les réseaux de fleuristes sont maintenant tous sur internet et de nouveaux se sont créés pour exploiter cette opportunité: Aquarelle.com http://Aquarelle.com, Jenny Fleurs &w, Interflora &&w
3.3.3.2.3Des réseaux temporaires
Ils rassemblent des entreprises participant à la réalisation d'un même projet :
Orléans: Réseau temporairement mis en place pour la réalisation d'un programme de construction de 460 logements HLM dans le cadre des "intercommunity" de lotus qui associe par exemple, à côté des professionnels du bâtiment (Bouygues, architectes, maître d'ouvrage, fournisseurs, sous-traitants, bureau Véritas, DDE,…) le lycée technique www.intercommunity.com et www.lotus.com/intercommunity
Projet d'extranet de chantier des artisans de Colmar www.artifrance.fr
3.3.3.2.4entreprises sous-traitantes d’un même type de donneur d’ordre
Quelques exemples: tôlerie pour le matériel électronique, petite mécanique pour l’électroménager, sous-traitants électroniques (Net Tronic : http://copilote.com/snesel ) fournisseurs de l'industrie de l'armement (comité Richelieu : www.comite-richelieu.com)…
3.3.3.2.5entreprises appartenant à un club actif d'utilisateurs
par exemple de logiciels de CAO comme PDMS
3.3.3.2.6entreprises appartenant à un même secteur professionnel géographiquement concentré
Ceci pourrait concerner des "clusters" petits ou grands d'entreprises comme les plastique (Oyonnax), le textile (Roubaix-Tourcoing), le décolletage (vallée de l'Arve), la fonderie (Ardennes), la robinetterie (Wimeux), la coutellerie (Nogent, Thiers ou Laguiole), le délainage (Mazamet), le flaconnage (vallée de la Bresle), les vitraux (région de Troyes), la fabrication de produits tressés (Ambert), le santons et autres spécialités provençales (Provence) www.notreprovence.com , les pipes (Saint Claude), les jouets (jura), la VPC (Roubaix Tourcoing), les "Bières de Garde" (Nord), le sel des paludiers de Guérande, les entreprises textiles du Cambrésis regroupées sous le label "la griffe du Cambrésis"…
3.3.3.2.7entreprises appartenant à une même communauté professionnelle géographiquement dispersée sur tout le territoire
comme par exemple :
- 91 "déconstructeurs automobiles" se sont regroupés dans Cybercasse.com www.cybercasse.com pour être en mesure d'offrir une plus large palette de pièces d'occasion (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000 www.intranet2000.net)
- industrie graphique (graphic village : www.imprimfr.com et le portail www.imprimerie-online.com),
- cabinets de recrutement www.cadremploi.fr (regroupe plus de 100 cabinets ainsi que nombre de professionnels du recrutement)
- les journaux qui se regroupent pour gérer leurs petites annonces
- traducteurs(ArtInternet regroupe 1200 traducteurs couvrant toutes les langues. Il met aux enchères parmi ses membres les travaux qu'il collationne, il perçoit les paiements et assure le support technique de ses membres (dictionnaires en ligne, forums, hébergement) www.artInternet.fr
- Documentalistes : organisés en réseau avec Question.fr www.question.fr ils offrent la possibilité d'externaliser la fonction documentation
- communauté des entreprises constituées autour du vin : Vinéa &&a (législation fiscale, douanière et formalités diverses sur le vin pour tous les pays, comme la communauté vinea...)
- communauté des agriculteurs (projet agronet http://www.agronet.fr )
- communauté de 6000 entreprises PME du BTP, à faible sinistralité qui se sont regroupées pour mettre en concurrence les assureurs leur permettant ainsi de faire baisser leurs primes de 4,6% du CA à 1,8% (Jean-Yves Rossi, DG de l'APCM à Net 2000 www.intranet2000.net)
3.3.3.2.8entreprises situées dans un même Technoparc
Ceux-ci sont souvent bâti autour d'un thème fédérateur, et ils assurent la gestion de nombreux services communs:
c'est le cas par exemple de la Flander's Language Valley, www.flv.be zone de 25 hectares située près de Ypres en Belgique et entièrement consacrée aux technologies du langage et des langues (50 entreprises spécialisées dans les technologies vocales et linguistiques dont en particulier Lernaut&Hauspie www.lhs.com), bénéficiant d'une infrastructure à haut débit, une fondation avec un service d'incubation, d'un fonds de capital risque spécialisé (120M$) qui possède des participations dans 40 sociétés, de services pour aider à la mondialisation des activités de ses membres
le projet de coopération interrégional transfrontalier avec la Région Nord Pas de Calais paraît extrêmement séduisant
en France nous pouvons noter l'initiative de Savoie Technolac &&w
-
entreprises logées dans une pépinière ou un hôtel d'entreprises : dans ce cas l'équipement de "smart building" ou "bâtiment intelligent" précâblé avec des matériels performants et évolutifs pourrait constituer un atout fort.
À noter sur ce plan une très intéressante initiative à New York financée, pour reprendre le vocabulaire local, grâce à un "french style package" dans le cadre du "Downtown Revitalization Plan"21 :câblage du bâtiment, exemption ou abattement de la realestate taxe et de la commercial rent tax, réduction de prix sur le matériel et sur les communications, organisation d'une vie communautaire intense (cybercafé, salle de rencontre "global community sandbox".
Le bâtiment abrite aujourd'hui plus de 70 entreprises www.55broadst.com , le "55 Broad Street" est devenu l'épicentre de ce que les New-Yorkais surnomment maintenant la "Silicon Alley" centré sur un des points d'excellence de la ville : la communication les médias et la publicité et qui emploie aujourd'hui 100.000 personnes dans 5.000 entreprises (avec ses success-stories DoubleClic www.doubleclic.com , N2K, Agency.com, I.Traffic.com http://Agency.com,…).
Son promoteur Bill Rudin projette de développer ce concept dans d'autres villes (Carreras House à Londres) voir www.itcww.net &w
Républic Alley, dans le sentier tente la même aventure sous l'impulsion de Laurent Edel et le patronage de André Lévy Lang
C'est le cas aussi par exemple du World Trade Center de Lyon www.wtc-lyon.org, qui met en outre une " personne ressource" à la disposition des entreprises pour les aider à tirer le meilleur parti de l'Internet et anime un club "commerce électronique et échanges"
3.3.3.2.9Entreprises ayant entre elles des liens capitalistiques
Un certain nombre de réseaux de PMI fonctionnent avec des participations croisées, avec un actionnaire de référence commun ou sous forme de holding. (Alpha-C : www.alpha-c.com )
En général les entreprises de ces réseaux ont un élément stratégique commun (technologies, marché,.... ) et ont donc des besoins en matière de communication interne et de présentation collective vis-à-vis de leurs partenaires extérieurs
3.3.3.2.10Entreprises participant à des partenariats internationaux
Voir www.gin.sme.ne.jp/homee.html ou www.links-web.net par exemple &&w
3.3.3.3Les communautés virtuelles : travailler ensemble plus efficacement et développer une force de frappe vis à vis de l'extérieur 3.3.3.3.1Un travail en réseau plus efficace avec mise en commun de compétences et de services
Bien évidemment chaque communauté est un cas d'espèce et les services communs seront d'ampleur et d'intensité très différentes selon qu'il s'agit d'une communauté de quelques membres (en général plus opérationnel) ou de plusieurs dizaines de milliers (en général plus tournés vers la mise en place de services communs)
Outre la messagerie et l'annuaire correspondant, on notera en général:
-
une organisation des échanges de données informatisées (EDI)
-
un service d'information personnalisée (revue de presse professionnelle, …) en mode push
-
organisation collective d'une veille technologique et commerciale (surveillance le la concurrence, appels d'offre) mettant en œuvre en tant que de besoin des outils hors de portée d'une PME isolée comme les agents intelligents de veille stratégique
-
une bourse pour le matériel d'occasion
-
des offres et demandes d'emploi
-
des modules de formation technique
-
forum, news group ou groupe d'e-mail pour les discussions d'intérêt commun (élaboration de normes, organisation qualité, préparation d'un salon, échange d'expérience à l'export, …)
-
des offres et demandes de sous traitance
-
des services communs (voyages, mailings, traductions, téléphonie IP…)
-
une banque de donnée professionnelle technique
-
la possibilité de faire appel à des spécialistes (juridique, export, fiscal, design, technologie, propriété industrielle ou artistique, …)
-
ou à des matériels lourds notamment à travers un centre technique (métrologie, outils de simulation, gros moyens de calcul pour les simulations par exemple, …)
-
une organisation commune pour la logistique.
Toutes ces fonctionnalités étant supportées par un extranet propre à la communauté, "son animateur a un rôle clé dans le succès de l'opération ".Christian Lainé responsable du programme intercommunity à intr@net 99 www.intranet99.org
3.3.3.3.2Une capacité de négociation accrue pour les achats -
un espace fournisseur où figurent les entreprises sélectionnées et référencées par la communauté (graphic villagewww.imprimfr.com)
-
ainsi qu'une organisation pour grouper certains achats afin d'être en position de force pour négocier
c'est le cas de plastic Net www.plasticsnet.com , laboratoires d'analyses médicales bretons www.biologistes-village.com, Gas Connection www.gasconnection.com , Grocery Network, ou Oil Online www.oilonline.com
c'est également le cas des PME du Btp à faible sinistralité vis à vis de leurs assureurs
3.3.3.3.3Une meilleure visibilité internationale pour la promotion et les ventes : 3.3.3.3.3.1Un site Web riche en information sur le domaine de compétence de la communauté
Qu'elle soit géographique ou professionnelle il se doit de devenir une référence dans son secteur (soft selling)
Exemple: site des notaires parisiens www.paris.notaires.fr
Ce site doit bien entendu être organisé en fonction des besoins du client et non de l'organisation de la communauté.(www.cadremploi.fr )
3.3.3.3.3.2Une plus grande richesse dans le catalogue proposé au client
C'est par exemple le cas des 91 "déconstructeurs automobile" www.cybercasse.com ou des artisans spécialistes en produits de décoration visant le public des architectes d'intérieur américains (Artisansdirect de Windham Loopesko Webforce avec the-french-touch.com de Gérard Ayache ou Styledefrance.com de Jérome Didat)
3.3.3.3.3.3Une politique active de marketing : représentants régionaux, mailing, achats d'espaces
Une trentaine de sites de la PQR disposent d'une régie publicitaire commune Web 66 offre "une plate-forme nationale avec une audience régionale"
Notons en particulier l'intérêt pour une communauté d'acheter chez les principaux moteurs tous les mots clefs qui se réfèrent à elle : ainsi lorsqu'un internaute s'interroge sur un thème la concernant, immédiatement une publicité cliquable apparaît l'invitant à venir sur son site et consulter ses offres
C'est le cas de Verticalnet et la communauté des entreprises travaillant dans le domaine du traitement de l'eau (Water Online) www.verticalnet.com
Dans cette catégorie on peut ranger Fast Parts www.fastparts.com ou Virtual Garment Center www.garment.com et le projet de la start-up française Quelm www.quelm.fr
3.3.3.3.4Comment se construisent de telles communautés ? les "community brokers" et les "infomediaires"
Les exemples montrent une grande diversité dans la genèse de telles communautés.
Notons tout d'abord que dans la plupart des cas des embryons de communautés existaient (syndicat professionnel, union locale, lecteurs d'une revue technique, …) mais n'avaient pas pris leur véritable essor
-
parce que les moyens techniques n'étaient pas adaptés
-
parce que l'ouverture internationale jusqu'alors limitée autorisait une organisation plus décousue, moins réactive avec une notoriété locale établie au fil du temps sans nécessiter une politique active (produits artisanaux ou gastronomie régionale par exemple).
Comment ces communautés se structurent ?
3.3.3.3.4.1Sous l'impulsion d'un leader de la profession
@ - artisans du BTP à Colmar www.artifrance.fr : ce sont deux artisans électriciens &b qui, en s'appuyant sur leur centre technique développent l'intranet de chantier
@ - c'est le laboratoire Jacques Paltz, un des premiers à Bordeaux a avoir fait d'internet une carte maîtresse de son développement à l'international (produits de beauté) qui a fédéré Mécacyl (jardinage bio), VitalPack (nutrition végétale), vins, spiritueux et gourmandises www.aquitainevillage.com
@ - Cadremploi créé à l'origine à l'initiative de 60 cabinets de recrutement www.cadremploi.fr et regroupant maintenant la majorité de la profession (Le Figaro a depuis pris la majorité du site)
3.3.3.3.4.2Sous l'influence d'un fournisseur commun à la plupart des membres de la communauté
Celui-ci peut avoir un intérêt à la prospérité de ses clients (tout en espérant les fidéliser en augmentant la valeur ajoutée de ses services) :
Business Village www.business-village.fr organisé par les sociétés de crédit filiales de l'ex-compagnie bancaire : Cetelem, UFB Locabail, …) qui cherchent à valoriser leur potentiel de 300.000 entreprises clientes en offrant d'une part des services spécifiques à certaines communautés,
graphic village www.imprimfr.com, avec un système d'appel d'offre auprès de ses membres voir page 132
laboratoires d'analyse de l'ouest, www.biologistes-village.com avec une organisation d'achats groupés
Dentaire-Village www.dentaire-village.com bati en coopération avec le groupe de presse Information Dentaire sur le même modèle
agents immobiliers www.immo-village.com qui bénéficieront en outre d'un accès nomade, concessionnaires Iveco www.concess-iveco.com ,…) :
et d'autre part en proposant une multitude de prestations à l'ensemble des communautés qu'elle héberge : messagerie, chatline, annuaire, organisation de voyages, mailings, revues de presse professionnelles, consultation d'une base de transmission d'entreprises et autres opportunités d'affaire, traductions, forums, avis de solvabilité, téléchargement de formulaires administratifs, recherche de subventions françaises et européennes, consultation d'experts, et sans doute bientôt une centrale d'achat
Certaines de ces prestations sont payantes, mais grâce à une facturation de type Kiosque, celles-ci sont prélevées globalement à la fin du mois avec l'abonnement
Peugeot a aidé ses concessionnaires les plus dynamiques a créer le 7 avril 1998, un site collectif pour les ventes de véhicules d'occasion et la reprise de véhicules anciens www.occasions-du-lion.com qui permet de présenter 3.000 voitures venant de 45 concessions (avec la garantie constructeur et clause "satisfait ou remplacé") "en trois clics la messe est dite et la voiture dans le caddie" explique Pierre Emmanuel Beau (bien entendu il n'y a pas achat en ligne…). Si aucune voiture ne répond au besoin la demande est diffusée à l'ensemble du réseau et conservée dans la base, afin de pouvoir prévenir par mail le client "au cas où"
Dans un domaine différent, Sotheby's www.sothebys.com fédère 3 000 marchands et leur fournit un site sur lequel ils peuvent bénéficier des services et de la notoriété de cette prestigieuse maison, sous réserve d'un contrat d'exclusivité sur 2 ou 3 ans et en s'engageant bien entendu sur la qualité et l'authenticité des objets mis en vente
3.3.3.3.4.3A l'initiative d'un donneur d'ordre dont la compétitivité dépend de celle de ses fournisseurs
Cas notamment de l'industrie automobile (projet ANX voir page 131 et bientôt en Europe son projet homologue ENX) ou aéronautique).
3.3.3.3.4.4Sous l'influence d'une structure professionnelle
On pourrait espérer que les centres techniques industriels puissent jouer ce rôle à l'avenir de façon encore plus active à l'instar du CTIH avec www.lamodefrancaise.com
Citons ici le marché aux puces de Saint Ouen www.antika.com qui vous laisse découvrir les boutiques des 1.400 professionnels représentés
3.3.3.3.4.5A l'initiative d'une entreprise qui fait profession de mettre en place de telles organisations
@ - Verticalnet (www.verticalnet.com ) 110 personnes, organise des communautés professionnelles, elle a commencé par les industries de traitement des eaux en 1995 (Water On line) puis crée d'autres communautés dans les domaines de l'environnement, de l'électronique, de la chimie, de l'électricité, de la téléphonie, de l'assurance, des chirurgiens de la face, actuellement elle anime une vingtaine de communautés professionnelles: elle propose informations professionnelles, fournisseurs référencés, forums, petites annonces, appels d'offre, informations personnalisées (push),
@ - Surgery on line créée en France 96 (www.surgeonline.com ) a pour vocation de créer des web destinés à des communautés médicales (chirurgie de la main www.thehand.com, ophtalmo www.ophtalmologie.com, dermato, orthopédie www.orthopedie.com, chirurgie plastique www.plasticien.com)
Elle offre bases de données, demande de conseil, forum, discussion de cas, accès en temps réel aux congrès médicaux, mais également informations et conseil dans le domaine juridique financier ou fiscal.(150.000pages d'information)
Financée par abonnement et par la publicité des labos pharmaceutiques sa cible de développement est aujourd'hui les Etats Unis.
@ - Net-trans www.net-trans.fr associé à Cargohub www.cargohub.com tente de fédérer l'ensemble du monde des transports et de la logistique avec
un espace de transaction riche de 12 bourses (fret, appels d'offres,,…)
un espace de communication (show room)
un espace information
un espace commerce électronique spécialisé, conseil juridique fiscal, de la formation on line,…)
@ - MayDream www.maydream.com/adlibrary start-up d'origine française lance AdForum.com, le portail mondial de l'industrie publicitaire
@ - Philnet www.philnet.fr PME née en 1996 à Vicdessos dans l'Ariège plus modestement regroupe 5 professionnels de la Philatélie avec comme objectif d'avoir le catalogue le plus large possible
Voir aussi le projet "inter community" www.intercommunity.com de Lotus avec les chantiers HLM d'Orléans voir page 127 et la communauté de la vigne vinea
3.3.3.3.4.6De nombreux magazines professionnels tentent également de jouer ce rôle auprès de leurs lecteurs.
Reed Elsevier www.reed-elsevier.com , principal éditeur de revues scientifiques vient de racheter coup sur coup les web de communauté Chemweb www.chemweb.com , BiomedNet www.biomednet.com et Ingineering Information &n : la communauté scientifique saura-t-elle à reprendre l'initiative?
3.3.3.3.4.7Bientôt aussi les grands sites "portail" comme Amazon.com , Yahoo!, geocities,…?
Ils ne s'intéressent jusqu'à présent essentiellement à susciter la création de communautés de particuliers mais il est vraisemblable qu'ils porteront également à terme leur intérêt sur certaines catégories de PME.
3.3.3.3.4.8Sous la direction d'une entreprise qui se crée spécifiquement pour fédérer l'offre de service ou de produit de cette communauté vis à vis de l'extérieur
La partie extranet est alors souvent moins développée que le volet site web-promotion des ventes:
exemples Springstreet.com (anciennement Allappartments.com) , Autobytel, ou plus modestement
@ - STM-Interco www.limoges-porcelains.com créé par Pascal Guinot pour la porcelaine de Limoges (il fédère 12 porcelainiers et vend à 90% aux USA des produit personnalisés très spécifiques aux goûts américains. UPS permet un suivi des colis et une facturation "tout compris, franco de port" sans surprise
@ - la vente de produits du terroir panier.com www.panier.com à Mamers dans la Sarthe ou Douret gastronomie www.douret.fr
@ - Rouge-Blanc www.rouge-blanc.com, commerce électronique de vin tourné vers l'export (principalement l'Allemagne),installée à Toulouse, elle fédère 17 propriétaires représentant plus de 30 appellations.
3.3.3.3.4.9Soit sous l'impulsion des pouvoirs publics
notamment au niveau régional qui, à partir de l'analyse des opportunités de développement, ceux-ci peuvent prendre l'initiative d'animer une réflexion sur les enjeux stratégiques collectifs et sur les nouvelles possibilités offertes par Internet et fournissent quelques moyens pour démarrer (communauté des verriers de la vallée de la Bresles www.abgm-moldmakers.com ).
Voir page 214
3.3.3.3.5Quelques autres exemples
@ - Réseau de Type 1 Aux USA constructeurs automobiles, équipementiers, et sous-traitants achèvent actuellement la mise au point du plus grand extranet du monde : ANX (Automotive Network Exchange www.anxo.com visant à terme le raccordement de 30.000 entreprises
Il est organisé à deux niveaux
au premier niveau l'option a été le protocole IP sur réseau ATM à débit garanti : prototype même de l'internet "classe affaire", reliant les "Big Three" et leurs équipementiers de premier rang
au second niveau, en périphérie de ce cœur ATM, des points d'accès, hébergés et gérés par des prestataires attitrés "Certified Service Provider", permettent d'établir des tunnels cryptés au dessus de l'internet public (technologie VPN) pour interconnecter les fournisseurs de deuxième et de troisième rang, peu enclins jusqu'ici a recourir aux solutions EDI traditionnelles, coûteuses et fastidieuses
ce réseau permettra, outre les échanges de données techniques, logistiques, administratives et comptables, la visioconférence et le partage de fichiers CAO
Objectifs : économiser 1 milliard de dollars par an et accélérer considérablement tant le processus de conception que celui de la production
Ford, par ailleurs est en train de développer un Extranet, intitulé "Focal Pt" www.focalpt.com pour relier ses 15 000 concessionnaires, qui offrira des informations sur les stocks, les promotions mais aussi sur l'historique des réparations de chaque voiture.
il est vraisemblable que ce mode de travail s'imposera également en Europe, et dans un marché aussi compétitif il convient de ne pas prendre de retard d'autant plus que Ford a décidé de reconcentrer sur Detroit toutes ses relations avec ses sous-traitants.
Le projet ENX vise à relever ce challenge
@ - type 2 : GEC Plessey (GB), 3 000 personnes, 2 milliards de F de CA conçoit des circuits spécifiques (Asic). Elle dispose d'implantations de fabrication ou de conception en France (les Ulis), en Grande-Bretagne, et à Taiwan. Elle utilise son Intranet :
pour échanger les fichiers techniques (CAO) entre les sites
pour mettre à disposition de toutes les équipes des banques de logiciels de simulation
pour donner aux commerciaux la possibilité de suivre l'exécution de sa commande à travers les différentes usines du groupe
Ne peut-on imaginer qu'un bureau d'ingénierie travaille ainsi avec les entreprises œuvrant à la réalisation d'un projet?
@ - type 2 : Solectron (US) spécialiste de la sous-traitance électronique, 2 M $ de CA, organisé en 6 filiales relativement indépendantes (dont une à Canéjan en Gironde)
L'Intranet a été développé pour permettre aux services chargés de l'achat des composants
de créer au niveau du réseau une base de données commune
de négocier les meilleures conditions d'achat (prix, qualité, délais)
de créer une bourse de composants entre les filiales permettant de réduire d'1/3 le "ferraillage" des composants en stock devenus obsolètes
Une telle organisation ne pourrait-elle pas se transposer à un réseau de PMI travaillant dans la sous-traitance électronique ?
@ - type 2 (à la frontière du type 3):ALPHA-C alpha-c.com à Vermondans dans le Doubs est un groupe de 5 PME, 250 personnes, 135 MF de CA, réparties dans un rayon de 200 km, spécialisé dans la réalisation de sous-ensembles mécaniques (découpe, pliage, usinage, assemblage, traitement thermique, dépôts sous vide, outillage)
Son patron, Philippe Contal , déclarait lors d'un séminaire à l'institut de productique de Besançon :
" tous nos sites industriels sont connectés au réseau. Cela permet d'échanger des informations en temps réel, aussi bien en interne que vis-à-vis des clients. Transmission de devis et possibilité de visite virtuelle de nos installations à partir de tout ordinateur de la planète connecté au réseau, Internet c'est aussi un formidable outil de marketing"
En moins de 2 h, alors que j'envisageais un développement de produit, j'ai pu accéder à l'ensemble des données mondiales sur les systèmes qui m'intéressaient. Aussi bien sur ceux qui possédaient cette technologie, que sur ceux qui l'utilisaient : avec une recherche traditionnelle il m'aurait fallu plus de 6 mois
Un manuel qualité, réalisé en collaboration par 5 personnes travaillant en parallèle à été rédigé en 1 mois seulement, en échangeant les documents au moyen du réseau
Aujourd'hui il est aussi impératif de disposer d'Internet que d'avoir un fax"
@ - type 3 (à la frontière du type 1) : Graphic village www.imprimfr.com
Créé sur l'initiative de Jean-Michel Billaut à la BNP-Paribas, avec le soutien de la fédération de l'imprimerie et de la communication graphique, ce rendez-vous électronique des professionnels des industries graphiques, pour la plupart clients de la filiale UFB-Locabail, a déjà réussi à regrouper 500 d'entre eux.
Il leur offre messagerie, revue de presse quotidienne, offres et demandes d'emploi, bourse de matériels d'occasion, forums techniques, espace fournisseur, offres de sous-traitance,.... et surtout il offre, ce qui peut paraître "masochiste" la possibilité pour les clients de les mettre en compétition à travers un site d'appel d'offre. Effectivement cette mécanique permet au client d'obtenir des prix inférieurs de 10 à 20 % … mais aujourd'hui qui pourrait se permettre de ne pas adhérer à cette communauté ?
Les diverses filiales de la Compagnie travaillent sur des opérations similaires destinées à leurs segments de clientèles respectifs (CETELEM pour les distributeurs et commerçants, COFICA pour les garagistes, UCB pour les agents immobiliers, CARDIF pour les professionnels de l'assurance)
3.3.3.4Des communautés de métier au niveau des ouvriers "professionnels" et non plus à celui des entreprises
De plus en plus des professionnels, pour être efficaces, participent à des communautés professionnelles, comme c'est le cas depuis longtemps pour les informaticiens, mais aussi, depuis que l'informatique a envahi les ateliers, pour des opérateurs de base (opérateurs et programmeurs dans l'industrie mécanique www.machinist.com ou dans la chaussure)
L'intégration à une communauté professionnelle où participent des employés d'entreprises concurrentes est le gage d'une meilleure efficacité, même si elle n'est pas sans présenter quelques risques quant à la préservation des secrets de fabrication voir page 162
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