Au xviiie siècle, des philosophes comme Rousseau critiquent les méthodes traditionnelles d’enseignement. Ils pensent que chaque élève devrait pouvoir découvrir le savoir, librement et sans contrainte. D’autres philosophes insistent surtout sur l’importance d’un enseignement le plus large et le plus ambitieux possible, pour que chaque individu puisse réaliser son potentiel au sein de la société et participer à la vie politique. LA RÉVOLUTION FRANÇAISE AFFIRME L’IDÉE DE L’ÉCOLE POUR TOUS C’est dans ce contexte qu’a lieu en 1789 la Révolution française. Parmi les révolutionnaires, ceux qui sont partisans de la démocratie prônent aussi la mise en place de l’école pour tous. La plupart des idées qui vont permettre de bâtir l’école moderne sont ainsi exprimées pendant la période révolutionnaire : – l’instruction est essentielle pour la démocratie. Elle doit s’adresser à tous les individus sans exception, y compris les filles. Elle doit donc être gratuite et obligatoire ; – l’instruction relève de la responsabilité de l’État. Elle doit être publique et laïque et non privée et confessionnelle (c’est-à-dire religieuse). Les professeurs doivent donc être des fonctionnaires de l’État, spécifiquement formés pour leur fonction. Pourtant, le gouvernement révolutionnaire ne parvient pas à mettre en application ces idées. C’est finalement Napoléon, au début du xixe siècle, qui crée l’enseignement secondaire et universitaire public. Toutefois, l’enseignement primaire reste privé et payant pour l’essentiel, toujours à la charge de l’Église. La plupart des enfants de familles modestes sont contraints de travailler à l’usine. LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE CRÉE UNE DEMANDE DE FORMATION Au xixe siècle, les progrès techniques et l’industrialisation croissante changent radicalement les besoins des sociétés européennes en matière d’éducation. Jusque-là, la plupart des activités économiques ne nécessitaient pas de main-d’œuvre spécialisée. Désormais, les entreprises ont besoin de recruter des ouvriers et des cadres de mieux en mieux formés, et l’État, s’il veut accompagner l’essor économique du pays, doit répondre efficacement à cette demande de formation.