1.4Internet et les technologies traditionnelles de transfert de données électroniques 1.4.1Internet : quoi de plus que le Minitel ? 1.4.1.1beaucoup d'avantages : 1.4.1.1.1Il est mondial, les "Netizen" -
C'est une nouvelle frontière, de nouveaux territoires, un nouveau far-west: un "septième continent" dont les habitants, que certains nomment les "Netizen", sont plus jeunes (13 ans de moins que la moyenne: l'age moyen de l'acheteur européen est de 34 ans, l'Américain, vétéran du e-commerce en a 42)
Les 25-34 ans sont à 132 points de confiance vis à vis de l'achat en ligne en septembre 2001alors que les plus de 45 ans sont à 89 points (sondage conjoint Yahoo! et ACNielsen, www.acnielsen.com qui ont mis au point "l'Internet Confidence Index")
Ils ont un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne (+ 50 %) et un niveau culturel particulièrement élevé (80 % ont fait des études supérieures)
La filiale luxembourgeoise d’une grande banque française a constaté que les 25 % de sa clientèle passée sur Internet représentait 65 % des transactions totales (AFP)
SEB banque appartenant à la Galaxie Wallenberg constate que les clients qui ont basculé sur internet lui rapportent 2,5 fois plus que la moyenne
Au CETELEM les cadres représentent 35% sur cetelem.net contre 17% pour l'ensemble du cetelem
En France 70 % des acheteurs sont des hommes c'est aujourd'hui le contre modèle de "la ménagère de 50 ans" qui sert de référence pour le marketing traditionnel, notamment à la télévision. (alors que l'internaute américain, dans une société plus anciennement "branchée" est une américaine dans 52% des cas)
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Il permet de "naviguer" facilement d'un service à l'autre, d'un coin de la planète à l'autre.
1.4.1.1.2Peu onéreux … et en baisse rapide
(Encore que ceci soit à relativiser pour la France où, par suite du monopole, et pour financer des acquisitions en cash, à des prix déments à l'international (en oubliant que les concurrents comme vodaphone payaient eux en "monnaie de singe", leurs propres actions) l'opérateur historique a maintenu des tarifs de télécommunication très élevés en vérouillant la concurrence. Il est à craindre, vu l'ampleur gigantesque des dettes constatées que cette situation ne se maintienne)
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Un ordinateur, dont la puissance double tous les 18 mois reste au prix d'entrée de gamme inférieur à 1000€, soit du même ordre qu'un récepteur de TV et est donc à la portée (financière) de quasiment tous les foyers. On voit également apparaitre, sur le modèle du téléphone cellulaire, des ordinateurs multimédia vendus à un prix dérisoire sous réserve de la souscription d'un abonnement :
Infonie offrait un PC multimédia pour 1990 F avec un abonnement de 199 F par mois sur 2 ans.
Aux Etats-Unis Empire.net www.empire.net offrait même gratuitement le PC à condition de souscrire son abonnement à 175 F/mois (rappelons que les communications locales sont généralement gratuites aux US).
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Par ailleurs depuis le printemps 99 se développent des abonnements gratuits à Internet avec adresse e-mail
Le fournisseur d'accès se rémunèrent sur la publicité figurant sur sa page d'accueil et par le reversement d'une fraction du coût des communications téléphoniques (Free.fr www.free.fr, Freesurf www.freesurf.fr, Libertysurf www.libertysurf.com, , VNUnet Online www.vnunet.fr, Lokace Online www.lokace.fr, ).
Free.fr et libertysurf offrent même l'hébergement de pages personnelles
X-Stream en Grande Bretagne offre la communication téléphonique pendant les heures creuses
On voit même apparaître des offres où l’internaute assidu est payé (1F de l’heure : Accès Internet Gratuit www.accesinternet.com) à condition d’accepter des publicités quelque peu invasives
Comme le soulignent leurs promoteurs le "gratuit" est paradoxalement un gage de qualité car les clients ne sont prisonniers d'aucun contrat et si la qualité faisait défaut, le provider serait immédiatement condamné
Certains disent "l'internet gratuit ne peut pas fonctionner" : c'est oublier qu'il n'est pas gratuit pour tout le monde : le vrai client est l'annonceur et dans l'économie traditionnelle les "journeaux gratuits" marchent très bien: voir sur ce plan l'introduction en 2002 de "20 minutes" et "metro", sans compter "bonjour",…. C'est donc un modèle économique avec un produit et un client et l'exemple de Yahoo qui gagne de l'argent et qui vaut aujourd'hui 10 milliard de $ en bourse au cœur de la crise est là pour le montrer
Cela ne veut bien évidemment pas dire à l'inverse qu'il suffit de publier des choses interessantes sur le web et de cmpter sur la publicité pour équilibrer les comptes (et combien de lancement de journaux papier gratuits ou payants se sont traduit par des échecs…)
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Conçu pour des terminaux intelligents permettant l'échange d'images de qualité, de sons, de vidéo, de fichiers exploitables, de programmes exécutables...
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L'absence de taxation à la durée évite la tentation pour l'éditeur de vous faire perdre un maximum de temps avant de vous permettre d'accéder à l'information utile
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Grâce aux "plug-in" et aux "applets", petits programmes exécutables automatiquement qui accompagnent les documents, il devient possible d'exploiter ceux-ci, même sans disposer a priori des logiciels nécessaires : Il est ainsi possible d'accéder à Internet grâce à des équipements très bon marché
1.4.1.1.3Il offre quantité de fonctionnalités nouvelles
Communiquer , échanger, publier, rechercher de l'information, télécharger des logiciels ou de la musique, acheter, vendre, permettre à une équipe dispersée de travailler efficacement, télésurveiller ou téléagir, voici quelques fonctionnalités inexistantes ou embryonnaires sur le minitel Voir page 27
1.4.1.1.4Il conduit pour les infrastructures à la "convergence" entre Téléphone, TV et information
Le protocole TCP/IP permet une "convergence" entre la voix, les données et la TV : il ne s'agira dorénavant que de faire circuler des "paquets" d'informations numérisées qui pourront cohabiter sur les mêmes voies de communication (paire de cuivre, câble, satellite, radio, fil électrique, …)
Ceci pose aujourd'hui des problèmes
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tant techniques : les contraintes de qualité de transmission sont très différentes
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qu'économiques : la voix est aujourd'hui la "vache à lait" du système, or les spécialistes s'accordent pour dire que dans peu d'années elle représentera un pourcentage tellement faible des volumes d'informations transmises qu'elle ne pourra même plus être facturée
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ou réglementaires car ces trois domaines sont régulés par des mécanismes différents relevant même de philosophies différentes appliquées par des organes de régulation différents.
Le problème va devenir de plus en plus aigu avec l'ADSL, technologie développée à l'origine pour la TV, qui est aujourd'hui essentiellement utilisé pour Internet et qui voit revenir les usages TV et voix en bousculant tant les règlementations que les équilibres économiques fort différents de ces 2 autres secteurs. Fin 2002 de premières expériences sont montées chez 200 particuliers à Boulogne et dans le 15ème arrondissement de Paris. Notons que ces technologies sont déjà commercialement exploitées dans des pays comme l'Espagne et le Canada
1.4.1.1.4.1Mais pas de convergence pour les terminaux (à l'exception des "nomades"
Cela étant convergence sur les moyens de transport ne signifie pas convergence sur les terminaux dont l'ergonomie correspond à des usages très différents :
Certes le téléphone fixe ou portable et la télévision donneront accès à Internet mais on imagine plutôt une diversification et une multiplication des types de terminaux que leur convergence sur un micro-ordinateur à tout faire
De même que le moteur universel dans l'outillage à main a laissé place à des outils électriques spécialisés mieux adaptés à chaque usage, on commence à voir apparaître à l'état de prototype de plus en plus d'appareils connectables à Internet: baladeur RIO (musique), web phone (téléphone), webTV (broadcast), stylo (signature),voiture (cartographie, guidage,…), réfrigérateur (gestion du stock), WC (analyse médicale), machine à laver (télémaintenance),…
Ce n'est guère que pour les applications nomades qu'une telle convergence s'imposera pour de simples raisons d'encombrement voir page 280
1.4.1.1.4.2Et encore moins convergence "contenant-contenu" pour les entreprises
Le mythe de la "convergence", sous une autre forme (contenant-contenu) a atteint également les entreprises : éternelle question de l'intégration verticale qui a entrainé la ruine de Boussac en son temps : intégré depuis les moutons australiens jusqu'au BHV, il comptait des gains tout au long de la chaine mais ce modèle s'est de tout temps heurté à 3 difficultés dirimantes car a taille optimale du fournisseur (ici le contenu: films, musique, jeux) ne correspond jamais à celle du client (ici le contenant, càd le réseau de distribution)
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vous êtes donc tout à la fois le concurrent et fournisseur de vos clients qui ne peuvent qu'éprouver une grande méfiance vis à vis d'une telle situation
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inversement pour remplir les "tuyaux" vous êtes le client de vos concurrents, ce qui entraîne une pénalisation de même nature dans vos relations commerciales
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ceci ne pourrait se faire à votre bénéfice que si vous étiez en situation de monopole soit comme fournisseur, soit comme client et que vous abusiez de cette situation pour en dégager un avantage concurrentiel … mais il est justement de la responsabilité des pouvoirs publics d'interdire cela
rajoutons à cela que les relations "maison mère/ filiale" ou se mélange liens d'autorité et négociations partenariales sont généralement très contre-productives et entraînent des dérives dans les coûts de cession internes porteurs de graves dérives de gestion
l'épopée de Vivendi qui devrait être suivie par celle d'AOM-Time Warner (qui jusqu'à présent s'est déjà traduite par la destruction de 99% de la valeur du capital d'AOL, soit 130Milliards de $ lors de la fusion et 174G$ au plus fort de la bulle) illustre bien, après celle de Boussac ce type de dérive qui va exactement à l'inverse de "l'entreprise virtuelle"
1.4.1.2Mais encore des problèmes à régler :
Outre les problèmes nouveaux que le réseau et les outils de l'internet peuvent poser en matière de sécurité et que nous verrons plus loin quelques problèmes restent à régler
1.4.1.2.1Facturation complexe par absence d'une fonction kiosque
Ouvert en 1984 sur le 36.15, le kiosque a joué un rôle essentiel dans le développement et le succès du Minitel : Ce procédé consiste à inclure dans la facture téléphonique du client la facture des services télématiques, cette dernière comportant deux parties, l'une destinée à rémunérer les fournisseurs de services et l'autre à payer l'opérateur.
Tout le monde trouve son compte avec ce système :
Le fournisseur de services reçoit un versement global de l'opérateur. Il n'a pas à établir de facture individuelle (qui pourrait être très petite) pour chacun des utilisateurs de son service. En outre, il est payé par l'opérateur ce qui, pour lui, est une garantie très appréciable.
l'opérateur dispose de rentrées financières, alimentées par l'activité des fournisseurs de services,
Le client a une facture globale, jointe à sa facture téléphonique, système très commode, même si cela peut entraîner parfois des surprises désagréables pour un usager négligent ou distrait.
Par ailleurs, l'anonymat de l'usager est préservé. Celui-ci n'a nul besoin d'être abonné - donc repéré - aux services de son choix.
Nous verrons plus loin que des solutions se mettent progressivement en place pour assurer ces fonctionnalités sur Internet.(voir page 129)
1.4.1.2.2Une lenteur parfois désespérante, plantages et déconnexions nécessitent patience et nerfs solides
Le transfert de données se fait encore la plupart du temps par la ligne téléphonique, la fameuse "paire de cuivre torsadée", dont l'exploitation analogique traditionnelle actuelle n'exploite que 0,4% des capacités de transmission
Cette situation devrait très rapidement évoluer, les capacités mises en place se développant au rythme de 15% par mois et de nombreuses nouvelles technologie devraient permettre une explosion des débits assortie d'une baisse des prix voir page 262
1.4.1.2.3Paradoxe: l'Internet favorise une diversité culturelle mais la langue anglaise s'impose pour le business
Comme Jacques Attali le souligne, Internet offre une chance aux langues rares (car il permet à faible coût l'édition de documents) et ceci est particulièrement intéressant pour les communautés dispersées à travers le monde et qui veulent conserver un lien avec leur culture et en consacrant 2 octets par caractère il est possible de transcrire tous les alphabets connus. voir aussi www.oecd.org
Par contre l'anglais s'impose sans partage comme langue universelle pour les transactions entre entreprises et une multinationale comme Airbus utilise systématiquement l'anglais pour toutes ses relations tant internes qu'externes ce qui n'est pas sans poser problème aux PME françaises dont les deux tiers des personnels (tous ceux qui sont en relation avec le client, notamment le personnel technique) doivent dorénavant impérativement maitriser cette langue
"l’anglais tend à devenir la norme incontournable et ceci nous impose de changer nos façons de travailler" Aline DOYEN,
SOMEPIC Technologie, www.somepic.com sous-traitant aéro, (Picardie) net 2003
"On se dirige vers une utilisation courante de deux langues : l’une pour les affaires et l’autre, sa langue maternelle, pour la culture et la vie en dehors de la sphère économique.Jean POTAGE directeur des achats Thalès, net 2003
"la position géographique de la Belgique nous soustrait à une difficulté: l’utilisation quasiment incontournable de la langue anglaise, dont il faut reconnaître la suprématie en matière d’affaires, quel que soit le respect que l’on porte à la langue française." L'animateur du cluster aéronautique Wallon, Net 2003 www.afnet.fr
96% des sites de commerce électronique sont anglophones et 2% francophones (Malgré une intense activité de nos amis québécois qui à eux seuls, représentaient dès 1998 30 % des sites francophones),
Pour l'ensemble des sites, l'anglais ne représente plus 86,6% en février 2000 mais le français n'est que la sixième langue du web (4,4% en fev 2000, en recul d'une place par rapport à l'an 2000 avec le développement du chinois) après le japonais (7,2%), l'allemand(6,7%) le chinois (5,2%) et l'espagnol (5,2%) (source DREE-CFCE)
Pour les nouveaux sites 22% sont en espagnol, 14% en allemand, 12% en japonais et 10% en français d'après le site canadien www.cefrio.qc.ca (Le total est supérieur à 100 car de nombreux sites sont multilingues)
Cependant,
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