Le roi dagobert


C’est à dire un EMPEREUR GERMANIQUE représenté de nos jours par Otto de Habsbourg député européen, membre de l’Opus Dei



Download 1.73 Mb.
Page8/22
Date29.07.2017
Size1.73 Mb.
#24138
1   ...   4   5   6   7   8   9   10   11   ...   22

C’est à dire un EMPEREUR GERMANIQUE représenté de nos jours par Otto de Habsbourg député européen, membre de l’Opus Dei.

ALFONSO DE BOURBON, DUC de CADIX

- 1936 - 1989 -

Centurie VII des prophéties de Nostradamus :

XXXVIII - L'aisné Royal sur coursier voltigeant,

Picquer viendra, si rudement courir,

Gueulle, linee, pied dans l'estrein pleignant

Traîné, tiré, horriblement mourir.



Deuxième partie

_________


Les Rois-Perdus

_________




"Sur le plan successoral, les Capétiens avaient connu une chance inégalée dans l'histoire dynastique : pendant douze générations ils avaient toujours eu un fils apte à succéder".

(Duc de Castries - Histoire de France)




Chapitre premier


La royale origine ?

_________

La mort soudaine du général Dagobert plongea sa femme Jacquette dans l'affliction ainsi que ses deux filles. Dans l'affliction, mais aussi dans la gêne car elle n'avait que quarante deux ans et deux enfants à élever.


Caffarelli, l'aide de camp de Dagobert avait assuré la veuve du général de son dévouement et promis qu'il ferait l'impossible pour lui faire parvenir ce que son chef avait laissé dans ses bagages et au château de Cascastel. En fait, des maigres bagages de campagne, elle ne récupéra pas grand chose si ce n'est sa montre en or à répétition. Caffarelli vendit, avec l'accord de Madame Dagobert, quelques effets usagés, ses épaulettes d'or, son épée aussi, tous ces objets trop difficilement expédiables en Normandie par ces temps troublés.
De plus, la malheureuse veuve se retrouvait seule, loin de son pays natal, à Saint-Lô, au 13 bis rue Torteron au pied des remparts où, au temps des guerres de religions les Dagobert et les Myette avaient combattu les troupes catholiques avec Montgomery dont Catherine de Médicis avait juré la mort parce qu'il avait tué son mari, Henri II, le roi de France au cours d'un tournoi.
Et puis, avec la mort du général, (l’aîné des « Trois Frères Unis ») la famille Dagobert, celle de Normandie était éteinte : en effet, les deux frères cadets de son mari étaient disparus eux aussi sans laisser de postérité, Jean-Gilles, d'abord, le plus jeune, en 1781, celui qui était écuyer, sieur de Boisfontaine et garde du corps du roi Louis XVI après avoir été capitaine de cavalerie.
Ensuite, Gabriel-Charles Dagobert, écuyer, Sieur de Groucy (on prononçait Grouchy), né en la Chapelle Enjuger le 1er février 1741, sous lieutenant au régiment de Tournaisis en 1760, lieutenant en 1768, capitaine en second à Royal-Italien en 1778, capitaine-commandant en 1782 qui obtint la croix de Saint-Louis, le 24 août 1783 pour vingt trois ans de service dont cinq de guerre. Le 20 juillet 1784, Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, prince de sang, duc de Chartres et d'Etampes, Grand-Maître du Grand-Orient le nommait conservateur des chasses de Perriers, Gonfreville, Gorges et autres paroisses. Faut-il rappeler qu'autrefois, l'abbé de Fontenelle, Austrulf, qui avait succédé à Wandon chargé de recevoir Thierry, le fils du dernier roi mérovingien, avait augmenté les possessions de la maison en Cotentin particulièrement à Perriers situé à quelques kilomètres de la Chapelle-en-Juger, berceau de la famille Dagobert depuis des siècles.
Charles de Groucy était d'ailleurs noté "bon officier". Le 1er octobre 1787, il eut sa pension de retraite fixée à 600 livres. Il est, disait l'année précédente le comte de Murinais, obligé tous les ans d'aller prendre les eaux ou pour respirer l'air natal, et l'inspecteur proposait de l'attacher à un des régiments royaux de Normandie, service moins actif et qui ne l'obligerait pas à se déplacer aussi souvent.
Cette obligation de se rendre à Spa chaque année prendre les eaux pour sa santé lui joua un mauvais tour, en 1792, car il fut porté sur la liste des émigrés et ses biens furent confisqués, dont le manoir de Groucy où le général Dagobert, sa femme et ses filles avaient coutume de passer l'été. Le manoir eut de ce fait à souffrir des déprédations des révolutionnaires qui brisèrent les armoiries gravées dans la pierre près de la porte d'entrée principale. Heureusement, la cheminée renaissance n'eut pas à souffrir du vandalisme de ces extrémistes.
Dans l'impossibilité de rentrer en France sous peine d'être arrêté et peut être guillotiné, Charles Dagobert, réfugié à Jersey écrivit une lettre au commissaire et représentant du peuple du département de la Manche lorsqu'il fut débarqué à Port-bail, le 2 octobre 1793, chassé de Jersey par les autorités :
Le citoyen Gabriel Dagobert (son nom était Gabriel-Charles) de la municipalité de Saint Ebremont, canton de Canisy, district de Saint-Lô, vous expose qu'au mois de mai 1792 il fut obligé de demander un passeport pour aller prendre les eaux de Spa pour rétablir sa santé qui était extrêmement délabrée par plusieurs maladies qu'il avait essuyées. Les eaux, ayant fait un effet contraire, avaient encore aggravé son état, l'avaient mis à toute extrémité : ce qui l'avait absolument empêché de rentrer dans sa patrie au terme des décrets ainsi qu'il est prouvé par le certificat de médecin ci-joint. En conséquence, l'exposant a été traité comme émigré. Sa santé s'étant rétablie, il est venu à Jersey pour être porté à faire des réclamations ; mais, toutes communications ayant été interceptées, il n'a pu remplir son objet. Mais hélas ! pour comble de malheur pour l'infortuné exposant, il a été regardé comme un homme suspect à tous les ci-devants qui sont dans l'île parce que son frère commande l'armée de la République qui est aux environs du Mont-libre et qu'il a remporté plusieurs victoires sur les Espagnols. Après lui avoir fait essuyer toutes les humiliations possibles, ils ont déterminé le commandant à l'envoyer sur les côtes de la République où il a été débarqué le 2 de ce mois sans d'autre espoir qu'en votre justice et la faveur que les services de son frère peuvent lui faire obtenir. En considération de ses malheurs, de votre justice et des services de son frère, il vous demande de lui accorder un passe-port afin qu'il puisse aller joindre son frère ; ce qui le mettrait à portée par quelque acte de valeur et de courage à bien mériter de la patrie. L'exposant espère que votre âme généreuse et sensible sera touchée de sa triste position, qu'elle adoucira ses peines en lui faisant une prompte et satisfaisante réponse sans laquelle l'exposant se livrerait au plus affreux désespoir en terminant sa déplorable carrière.
Pour présenter à Cherbourg.
Le 8 octobre l'an deuxième de la liberté de la République française.
Gabriel-Charles Dagobert

Cette lettre est extrêmement importante pour la compréhension des événements qui suivirent. En effet, selon la 266e liasse de l'inventaire Yver du 30 octobre 1826, déposé aux archives départementales de la Manche, article 11, on peut lire qu'en l'An XI (1803) l'amnistie fut prononcée en faveur de feu Gabriel Charles Dagobert "décédé à Portbail le 8 octobre 1793" et qu'en conséquence, il fut procédé à la mainlevée du séquestre ce qui permit aux héritiers, les deux filles du général, de recueillir la succession.


A l'article 512 (1824 - 1828), sont déposées les pièces fournies pour obtenir l'indemnité des biens vendus sur l'émigré Gabriel-Charles Dagobert de Groucy, conformément à la loi du milliard des émigrés. Ces biens situés à Saint Côme du Mont, à Angoville-au-Plain et à Saint Ebremond-de-Bonfossé, et pour liquidation des droits de M. Mmes Yver et Achard dans la succession de leur oncle, on peut lire que Charles-Gabriel de Groucy est décédé à "Portbail" en JANVIER 1794. Est joint le certificat médical du dit sieur de Groucy pour justifier son absence du pays et son séjour à Jersey (An II) - (1826-1828).
Ainsi, le séjour de Charles-Gabriel Dagobert à Jersey est incontestable de même que son retour sur le continent, le 2 octobre 1793.
Alors, dans quel but Madame Dagobert avait-elle fait établir un certificat par des habitants de la Chapelle-Enjuger, le 20 prairial An III attestant que son beau-frère avait fait sa résidence depuis le 12 janvier 1793 au manoir de Groucy ?
Nous citoyens (de la Chapelle Enjuger) soussignés, certifions à tous ceux à qui il appartiendra, que le nommé Charles-Gabriel Dagobert, natif de la commune de la Chapelle-Enjuger a fait sa résidence depuis le 12 janvier 1793 (vieux stille) au manoir de Gruchy où sa belle-sœur, la veuve Dagobert, le norisset caché, crainte de la percécution de Robezepierre, jusqu'au 10 septembre de la même année où il partit pour la paroisse de Goué où il est mort…
Le 20 prairial An III correspondait au 8 juin 1795, jour de la mort de Louis XVII au Temple et jour où le comte de Provence se proclama roi sous le nom de Louis XVIII. Deux jours après, le 22 prairial, un Décret de la Convention rayait de la liste des émigrés tous ceux qui avaient fui la France après le 31 mai 1793. Ce n'était bien sûr pas le cas de Charles Dagobert qui était parti à Spa en mai 1792, soit un an avant. Et puis, il était mort, ses biens vendus "au profit de la Nation" : le clos Fontenil adjugé en l'an II pour 47.300 F au citoyen Jean Le Bedel la même année et l'année suivante, situés à Penesme, la Grève d'Angoville, la Grève du Devant et 22 autres vergers de grèves également vendus.
Ainsi, la veuve du général chercha-t-elle avec une grande logique à obtenir des preuves qui lui permettraient de rentrer en possession des biens-fonds de la famille Dagobert, tous les espoirs étant permis pour les Royalistes après la chute de Robespierre, le 9 thermidor An II (28 juillet 1794). Toutefois, il ne semble pas qu'elle ait produit cette pièce puisque l'amnistie en faveur de Charles fut prononcée au vu de la lettre qu'il avait écrite, le 8 octobre 1793. Quant à la liquidation de l'indemnité sur la loi du milliard des émigrés, seuls les documents attestant les confiscations et les ventes au profit de la Nation ont été fournies et la date du décès volontairement erronée pour ne pas faire état de la fameuse lettre du 8 octobre 1794 dans laquelle Charles Dagobert s'engageait à bien mériter de la patrie par "quelque acte de valeur et de courage" ! Seul, le certificat médical justifiant son absence et son séjour à Jersey fut donc porté au dossier, en 1824, et le certificat de complaisance des citoyens de la Chapelle Enjuger ne fut de ce fait d'aucune utilité.
Il n'empêche que la démarche de Charles était désastreuse pour la famille Dagobert car cette lettre du 8 octobre fut écrite à une époque où le général Dagobert était gravement mis en cause par Fabre et Gaston dans les Pyrénées Orientales au point d'être destitué et incarcéré à la prison de l'Abbaye dès son arrivée à Paris, le 22 novembre, pour se justifier devant le Tribunal Révolutionnaire des accusations des représentants.
Nous avons vu aussi au cours des précédents chapitres que les Dagobert de Normandie, fidèles à leurs idéaux étaient devenus francs-maçons à l'exemple de Louis-Philippe d'Orléans, premier Grand-Maître du Grand-Orient. D’ailleurs, les trois frères Dagobert, tous trois officiers avaient fondé à Versailles une loge militaire: « LES TROIS FRERES UNIS ». Qui était donc ce personnage devenu Philippe-Egalité, député de la Convention qui vota la mort de Louis XVI ?
Né à Saint-Cloud, le 13 avril 1747, descendant en ligne directe de Monsieur, frère de Louis XIV, Louis Philippe Joseph, d'abord duc de Montpensier, puis de Chartres, devint duc d'Orléans à la mort de son père en 1785. C'était un des hommes les plus riches de France mais aussi l'un des plus dépensiers, obligé d'accueillir des boutiques plus ou moins bien famées autour de Palais-Royal, sa demeure, afin de payer ses dettes. D'une anglophilie qui ressemblait à de l'anglomanie, joueur, amateur de courses de chevaux et de femmes (de la haute société jusqu'au bas-fond de la prostitution) ce jouisseur se piquait de politique et s'intéressa avec légèreté aux idées nouvelles. Il devint ainsi le premier Grand-Maître de la franc-maçonnerie, puis du Grand Orient.
Lorsque le roi décida de réunir les Etats Généraux, il orienta la rédaction des cahiers de doléances en faisant diffuser très largement ses "instructions pour les personnes chargées de ma procuration aux assemblées de bailliages relatives aux états généraux". Elu par la noblesse de plusieurs bailliages, il se réunit au Tiers Etat parmi les premiers mais refusa son élection à la présidence par coquetterie démagogique alors que le 11 juillet la foule parisienne promena triomphalement son buste et celui de Necker, ses agents distribuant des médailles à son effigie portant l'inscription "père du peuple". Il reste fortement soupçonné d'avoir fomenté la prise de la Bastille et préparé la marche sur Versailles, les 5 et 6 octobre 1789. Pourtant, il niera toujours avoir voulu supplanter Louis XVI sur le trône faisant valoir qu'il ne venait qu'en cinquième position dans l'ordre successoral : argument bien faible lorsque l'on a connu l'importance de l'agitation qu'il entretenait et l'importance de son ambition personnelle.
Invité par la Cour à passer quelque temps en Angleterre après les événements de la première semaine d'octobre, il revint à Paris en juillet 1790 et se présentant aux Tuileries, hué par les courtisans, il rompit définitivement avec Louis XVI. Alors, il siégea à l'extrême-gauche de la Constituante, espérant être nommé régent peut être roi après l'échec de la fuite de Varennes. Il se montra alors beaucoup, fit débaptiser le Palais-Royal en Palais d'Orléans et se fit admettre comme un simple citoyen au club des Jacobins. Il incita les républicains à lancer la pétition du Champ de Mars. Ses relations avec Danton ne furent pas dépourvues d'ambiguïté mais il repoussa les avances de Marat qui lui demandait de subventionner son journal.
Sollicitée par Orléans, le 14 septembre 1792, la Commune de Paris le baptisa Philippe Egalité puisque, depuis l'abolition des titres de noblesse, il avait fait valoir qu'il ne pouvait plus porter le sien. Il fut élu par les parisiens député à la Convention malgré l'opposition de Robespierre et grâce au soutien de Danton et à la neutralité plutôt bienveillante de Marat. Sans hésiter, il vota la mort du roi, son cousin, geste qui lui attira la réprobation de tous, y compris Robespierre qui déclara: Egalité était peut être le seul membre qui pût se récuser.
Pourtant, ce dernier geste de démagogie régicide fut inutile. Il devint suspect lorsque son fil, le duc de Chartres, futur Louis-Philippe 1er passa aux Autrichiens en compagnie de Dumouriez, le 5 avril 1793. Arrêté à Marseille, le 6 avril 1793, il fut amené à Paris alors que la Terreur battait son plein, jugé, condamné à mort et exécuté le 7 novembre 1793. Aucun de ses anciens amis du Grand-Orient ne levèrent le petit doigt pour essayer de le sauver, son statut de "régicide" ayant fait le vide autour de lui depuis l'exécution de son cousin… à une voix de majorité, la sienne, ce qui valu à Louis XVI, d'être guillotiné.
Talleyrand lui-même, membre éminent du Grand-Orient déclara un jour : - Le duc d'Orléans est le vase dans lequel on a jeté toutes les ordures de la Révolution et le peuple de Paris qui pourtant l'avait adulé insulta le condamné sur la charrette en lui criant :
- Tu avais voté la mort de ton parent, eh bien, tu vas aussi mourir ! ou bien : - Tu voulais être roi, misérable. Ton trône va être l'échafaud ! Et, le bourreau, à la demande de la foule, l'interpella : - Citoyen Egalité, à vous de passer le premier !
A cette même date, le général Dagobert était déjà dénoncé comme traître et Ci-devant par les représentants du peuple et incarcéré, lui aussi, à la prison de l'Abbaye le 22 novembre suivant. Mais, ses amis francs-maçons ne l'abandonnèrent pas, bien au contraire, et c'est peut être Sainte-Beuve qui trouvera plus tard un début d'explication à ce retournement en faveur de celui qui semblait promis à l'échafaud. Il écrira, dans les "Nouveaux Lundis", le 27 février 1862, ce qu'on a déjà vu :
Il dut cette faveur d'exception aux nombreux témoignages qui arrivèrent en foule du Midi, à la franchise de son langage, à l'originalité de sa personne et, qui sait ? à son nom peut être qui débonnairement populaire, contrastait si bien avec l'idée de héros que réveillait sa présence. Un peu de gaieté, dès qu'il était question de lui, se mêlait involontairement à l'admiration, et comme le disait un plaisant, ce Dagobert, grâce à la chanson avait moins à faire qu'un autre pour paraître un bon sans-culotte…
Ainsi, de toute évidence, le général Dagobert avait eu la vie sauve non pas uniquement à cause d'un nom qui avait frappé Sainte-Beuve, mais à cause des origines de sa famille et des révélations qu'il avait faites à ses amis du Grand-Orient, maître d'œuvre occulte de la Révolution, qui venait de s'apercevoir qu'il avait été trompé par Orléans, son Grand-Maître, c'est-à-dire la dynastie des Bourbons.
Voici donc pourquoi il avait été bel et bien chargé de chasser les derniers "usurpateurs", les Bourbons d'Espagne et, dès lors, tous les espoirs lui étaient permis…
Certes, à deux siècles de distance, il est bien difficile, surtout pour moi, d'émettre une hypothèse sur les desseins du Grand-Orient et l'ambition secrète du général Dagobert. D'ailleurs, il serait vain de refaire l'Histoire avec des "si" et des "mais". Cependant, il serait souhaitable que le Grand-Orient et mêmes certaines vieilles familles ouvrent leurs archives pour la vérité historique de cette époque révolutionnaire, même au risque de remettre en cause beaucoup d'idées reçues depuis l'avènement des Carolingiens en 751, après la destitution du dernier roi mérovingien. Pourquoi ?
Nous avons vu que la branche aînée de la famille Dagobert, celle de Normandie, avait conservé le souvenir des Mérovingiens en prenant le nom du plus illustre d'entre eux, prétendant ainsi être de "royale origine". Dans une étude consacrée à la noblesse rurale du Cotentin, Rodolphe de Mons de Carantilly écrivait dans le bulletin d'une société d'histoire :
Avec la noblesse, on peut ranger les Dagobert ; ils ne sont pas d'ancienne noblesse comme ils le prétendent mais ils sont alliés aux meilleurs familles du pays, possèdent fiefs et manoirs, exercent des offices militaires et vivent le plus noblement possible en se considérant un tout petit peu comme les derniers descendants de ce roi qui avait mis sa culotte à l'envers.
C'est bien aussi ce que confirmait en 1969 la descendante directe du général Dagobert dans les "Notes et histoire" de la famille et elle ajoutait :

- Les Dagobert au XVIIIe siècle -

A la fin du XVIIIe siècle, qui eut pu prévoir que ce nom de Dagobert, si vieux était sur le point de disparaître.

Les représentants mâles ne manquaient pas.

Chez Pierre et son épouse Marie Dansain, trois fils officiers.

Chez Gabriel et Elisabeth Campain, trois fils officiers.

Et cependant, le siècle ne sera pas encore arrivé à son terme que tous seront morts.

Et, ce seront les DERNIERS de leur nom…
- Signes -

Si je ne craignais le ridicule, je dirais :

Peut-être est-ce un signe ?

Peut-être, comme les Carolingiens, les Capétiens, les Valois, leur race, si vraiment elle remonte à Mérovée, s'éteint-elle aussi par trois frères.

Curieusement, pas un mot pour les Bourbons dont la dynastie en ligne directe s'est elle aussi achevée par trois frères : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, les fameux rois maudits par Jacques de Molay, le Grand-Maître de l'Ordre des Templiers brûlé en 1314 par Philippe le Bel. Peut-être lui a-t'il semblé que le fait d'avoir voulu renverser les Bourbons avait porté malheur à son ancêtre devenu "roi sans-culotte" tout comme son lointain cousin François-Gilles, dont il connaissait très certainement l'existence à Nantes ne serait-ce que par le général Turreau.


Finalement, ce sera ce "cousin de l'An II" qui transmettra la tradition des Mérovingiens et celle du Roi-Perdu qui est également celle d'anciennes familles princières telle les Habsbourg, alliés aux Bourbons.
Nous avons vu dans les chapitres précédents que le général Dagobert avait, à la fois, été initié et initiateur des loges maçonniques du Languedoc-Roussillon suite à son mariage avec Jacquette Pailhoux de Cascastel. La clé de l'énigme se trouvait donc bien dans le Razès et à Rennes-le-Château, dont l'histoire retrouvée à la fin du siècle dernier et jusqu'en 1917 par l'abbé Saunière a été relancée à partir de 1962 par Gérard de Sède puis par le Cercle Saint-Dagobert II, reconnu comme une association en faveur du rétablissement de la monarchie, celle des descendants des ducs de Lorraine, c'est-à-dire les Habsbourg.
Je n'en veux pour preuves que tous les ouvrages écrits à ce sujet dont l'un des plus intéressants est celui de Jean Markale, professeur de lettres et de philosophie, éminent spécialiste de l'histoire celtique, auteur de nombreux ouvrages faisant autorité en la matière.
Ce livre, "Histoire de la France secrète" sur Montségur et l'énigme cathare a été sélectionné par Bernard Pivot pour la "Bibliothèque Idéale". Il fait partie de 2401 titres répartis en 49 thèmes regroupant chacun 49 titres. Je ne crois pas que ce nombre ait été choisi par hasard car celui-ci, qui est le carré de sept, a la même signification ésotérique que le nombre quarante pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans : c'est le délai nécessaire à l'âme d'un mort pour qu'elle gagne définitivement sa nouvelle demeure. C'est l'accomplissement du voyage.
Est-ce à dire qu’après avoir lu les 2401 livres de la « Bibliothèque Idéale », l’esprit du lecteur aura gagné la nouvelle demeure de la Connaissance accomplissement du voyage au pays de la Recherche ?
Dans cette recherche, Jean Markale, essaye de répondre aux questions suivantes :
Qui étaient les Cathares ? D’où venaient-ils ? Pourquoi s’étaient-ils rassemblés dans le Razès mystérieux non loin de Rennes-le-Château et de Quéribus au cœur d’une étrange région brûlée par le soleil ? Quel trésor cherchèrent-ils à sauver ? Quels furent leur véritable doctrine, leurs rapports avec l’Occitanie médiévale, avec les Templiers ? Pourquoi furent-ils si cruellement pourchassés ?
Donc, ce livre s’appuyant sur une connaissance approfondie et une documentation étendue a conforté les conclusions auxquelles j’étais parvenu après des années de recherches sur l’étrange famille Dagobert de Normandie dont j’étais issu par une branche cadette, celle de Vitré.
En effet, il est bien vrai que pour tous les humains deux questions les hantent depuis leur naissance jusqu’à leur mort : d’où viennent-ils ? où vont-ils ? Depuis la nuit des temps, dans l’espoir de trouver une réponse, ils interrogèrent le ciel, les astres, les étoiles, la lune et le soleil, ce qui leur permit de se situer dans le temps et l’espace terrestre, de repérer les jours, les mois, les saisons, les années.
Puis, ils ont imaginé qu’un être immortel qu’ils ont nommé Dieu avait réglé tout ce beau mécanisme. Mais, ne pouvant l’interroger pour connaître la vérité, ils se sont donnés des intermédiaires pour répondre à leurs questions puis pour diriger leur conscience, leur enseigner le Bien et les garder du Mal car ils s’étaient bien vite aperçu que la vie terrestre était difficile à vivre ignorant la signification de leur existence et sa finalité.
En affirmant détenir les secrets de l’Etre Immortel, ces intermédiaires devinrent des « initiés » aux yeux de leurs semblables et de ce fait ces privilégiés plus ou moins de bonne foi ont pris conscience de leur supériorité intellectuelle. Dès lors, la tentation était grande de profiter de cette situation exceptionnelle pour exploiter la multitude des profanes et même pour l’opprimer afin de vivre une existence meilleure : ce n’étaient eux aussi que de simples mortels mais par leur Savoir ils détenaient le Pouvoir pour eux-mêmes. Ils devinrent des tyrans.
L’esprit du Mal triompha donc sur une Terre qui aurait dû être un paradis selon la volonté de ce Dieu que les « initiés » seuls avaient pu interroger. Et, non seulement l’esprit du Mal triompha mais encore il culpabilisa les Hommes en les accusant du péché originel parce qu’ils avaient voulu connaître la Vérité !
Le mythe du paradis perdu de la Bible laissait malgré tout place à l’Espérance : un Messie viendrait un jour sauver le Monde. Les Anciens étaient beaucoup plus pessimistes qui divisaient l’histoire du Monde en quatre périodes :
- L’âge d’Or, sous le règne de Saturne, ère d’innocence, de bonheur, d’abondance sans travail.
- L'âge d’Argent, sous le règne de Jupiter, qui marqua un degré de moins par rapport à l’état précédent.
- L'âge d’Airain où l’injustice, la rapine, les guerres envahirent le Monde.
- L'âge de Fer, enfin, où la nature devint avare de ses dons et l’homme de plus en plus méchant. Mais, l’angoisse humaine devant les mystères de la Vie et de la Mort ne resta pas muette et comme interdite ; elle fut capable de s’élaborer psychologiquement, sociologiquement, capable aussi de se symboliser autrement dit de se projeter dans des figurations d’origines de fins, de moyens ou de conditions, par conviction ou par illusion et parfois par ruse afin d’en être allégée, soulagée, finalement rassurée.
C’est pourquoi l’existence des mythes et des mythologies est attestée dans toutes les sociétés et sont en définitive des histoires d’ancêtres et de rois communiquant avec Dieu. Ces mythes furent reconnus pour vrais par les sociétés qui les transmirent de génération en génération comme un bien de famille.
Mais, les différents peuples qui avaient élaborés ces mythes ont fini par se rencontrer et échanger leurs croyances et leurs histoires non sans difficultés d’ailleurs, chaque peuple étant persuadé de détenir la seule Vérité. C’est pourquoi, on peut de nos jours parler d’une civilisation judéo-chrétienne plus que gréco-latine en ce qui concerne une grande partie de l’humanité. En effet, le simple fait qu’un même calendrier soit adopté officiellement par tous les pays du monde montre bien la nécessité d’harmoniser les vieilles croyances devenues les fondements d’une philosophie universelle à la recherche de la Connaissance.
En ce sens, la France du Siècle des Lumières, grâce à la Révolution, a donné une impulsion considérable à la civilisation en promulguant les Droits de l’Homme même si, malheureusement, tant d’efforts restent à faire pour leur application effective aussi dans notre pays.
Malgré cela, ces anciennes croyances, ces vieux mythes gardent toujours leur fascination car les peuples restent toujours à la recherche de l'âge d’Or sous le gouvernement d’un roi juste et bon, un Grand Monarque qui régnera un jour sur toute la Terre pour le plus grand bien de l’humanité : royaume de l’utopie assurément !
Salomon, roi légendaire d’Israël, eut cette réputation de bonté et de justice et l’on a vu de quelle manière il fut dépossédé de son trône par le démon Asmodée faisant de Salomon un roi-perdu.
Cette légende du roi-perdu fut reprise au Moyen-Age dans les romans de la Table Ronde qui racontent les exploits du roi Arthur et de ses douze chevaliers à la quête du Graal, symbole de cette soif de justice et de vérité qu’ont tous les humains.
Le roi Arthur était censé régner au VIe siècle à la même époque que les Mérovingiens et il est frappant de constater que la légende lui donne les mêmes origines qu’à la première dynastie des rois de France : l’ancêtre d’Arthur, Enée avait participé à la guerre de Troie d’où il fut chassé après la prise de la ville par les Grecs. Alors, il fonda la nation romaine et son petit-fils Brutus endura à son tour les souffrances de l’exil. La déesse Artémis lui fit la prédiction suivante :

Vogue vers le soleil couchant, Brutus. Lorsque tu auras dépassé le lointain pays des Gaules, tu apercevras une île. Sur cette île, tes descendants bâtiront une nouvelle Troie que le monde entier regardera avec estime et respect.
Ce n’est qu’à la Renaissance que des poètes comme Lemaire de Belges et Ronsard, reprendront cette tradition orale plus qu’écrite qui voulait que les Francs aient été en Pannonie y fondant une capitale, Sicambre, après avoir quitté Troie avec 12.000 guerriers commandés par Priam et Anthénor. Ces Troyens, alliés aux Romains, prirent alors le nom de Francs, signifiant « vaillants ».
Plus tard, d'autres légendes affirmeront qu'après la chute de Troie, il y eut une division entre les fugitifs. Francus, fils d'Hector, s'en fut vers la Sicile appelée Sicane puis vers Rome où avec les siens ils fondèrent le collège des Douze Saliens. C'étaient ces Troyens devenus Sicambres et Saliens à l'avènement de la dynastie mérovingienne, qui seraient venus de Palestine lorsque la tribu de Benjamin fut condamnée par Israël à s'exiler vers 1500 avant Jésus-Christ.
Ces légendes de rois perdus faisaient bien sûr partie de la tradition familiale des Dagobert normands dont était issu le général Franc-maçon et révolutionnaire. Elles coïncidaient parfaitement avec le symbolisme du Grand-Orient avec les légendes entourant le règne de Salomon et ceci d'autant mieux que le roi Dagobert lui-même fut à maintes reprises comparé à ce roi d'Israël pour sa magnificence et ses mœurs.
D'ailleurs, d'une manière générale toutes les vieilles familles qu'elles soient royales, princières, de grande noblesse ou même de petite, toutes les vieilles familles françaises se sont toujours enorgueillies d'un ancêtre exceptionnel et lorsqu'elles ne pouvaient en trouver un d'une manière indiscutable, elles se sont arrangées pour descendre d'un personnage historique dont l'origine était mythique ou légendaire. C'est le duc de Castries qui écrivait dans son "Histoire de France, des origines à 1790" :
Toutefois, s'il continue à être bien vu d'avoir eu des aïeux aux croisades, personne encore n'a encore fait figurer dans la galerie de ses vanités le portrait peu flatteur de l'homme de Cro-Magnon.
Jules César prétendait aussi, tout comme le roi Arthur, descendre de ce fameux troyen Enée et par conséquent de la déesse Vénus. De même, les Plantagenêt affirmaient avoir pour ancêtre le même roi Arthur !
Ainsi, la généalogie telle qu'elle a été conçue traditionnellement par la Bible (l'arbre de Jessé) donne à ceux qui s'y intéressent une idée peut être fausse de leur personnalité en leur faisant prendre en compte les "valeurs" de leurs ancêtres et en suscitant un fameux élitisme voire une prédestination …
Jean Guitton, philosophe, théologien, écrivain, a tout à fait raison lorsqu'il écrivait récemment à ce propos :
Il faut la remplacer à notre époque par une généalogie d'un autre genre qui permette de retrouver les ancêtres inconnus, quelle que soit leur condition sociale. Par conséquent, on pourrait renoncer à cette affaire qu'on appelle la noblesse pour retrouver l'équivalent à travers le peuple. Dans une société démocratique comme la nôtre, je ne crois pas que ce soit un avantage d'avoir un ancêtre illustre dont la généalogie nous fasse faire la connaissance. Mais, il y a une nouvelle généalogie, c'est la généalogie du pauvre, même si les recherches sont alors difficiles. Je crois que pour rénover la généalogie, il faut la "dénobiliser" et la rattacher au côté populaire, à la racine de toutes les noblesses qui est vraiment dans le peuple :
Le premier qui fut roi, fut un soldat heureux.

… Ecœurée par l'ingratitude de la Convention après la mort de son mari, Madame Dagobert ne voulut plus entendre parler de l'origine royale de cette famille. C'est pourquoi, sollicitée par un officier nantais, Angebault, pour l'héberger en 1814, elle l'éconduit sèchement ce qui fit écrire à celui-ci dans son journal que "pour une veuve de général, Madame Dagobert n'était pas aimable" !


Ce n'est que bien plus tard, un siècle après, que l'une de ses descendantes, Madame Destors née Hayaux du Tilly écrira les "Notes et Histoire de la famille Dagobert" et rapportera cette tradition qui voulait que cette famille descende des Mérovingiens.
Restait à retrouver l'origine de cette légende familiale transmise de génération en génération depuis la déchéance du dernier Mérovingien par Pépin le Bref à l’instigation du pape Zacharie.

Download 1.73 Mb.

Share with your friends:
1   ...   4   5   6   7   8   9   10   11   ...   22




The database is protected by copyright ©ininet.org 2024
send message

    Main page