La participation du public offre des avantages importants pour la planification de la gestion des eaux d’égouts. Elle augmente une prise de conscience du public des problèmes liés aux déjections, l’intérêt de la gestion des déchets et le coût probable. Des sondages sur la population rurale dans les pays en voie de développement montrent que dans des communautés saines, la plupart des gens attribue une bonne santé à l’air pur, un climat agréable, une facilité d’accès aux secours en cas d’urgence, une vie privée (La banque mondiale, 1982). Les gens n’associent pas habituellement l’eau propre à un environnement sain, mais ils associent des conditions peu hygiéniques à un environnement malsain. Il est important que les communautés fassent le lien entre une bonne santé et une eau potable propre. La population apporte un plus grand support aux plans de gestion des eaux d’égouts quant elle comprend leurs importances. Parmi les moyens d’accroître la participation du public, il y a des réunions pour discuter les plans et pour permettre une contribution aux décisions finales.
Réalisation du plan
L’étape finale de la planification est de reconsidérer toutes les questions traitées dans les phases initiales, en évaluant l’information devenue disponible subséquemment dans le processus de planification et en l’utilisant pour mettre à jour les précédentes découvertes et décisions. C’est une mise au point détaillée du processus de la prise de décisions. Si une nouvelle structure doit être construite, les détails de la conception sont produits durant cette phase.
Mise en place de l’infrastructure
Même après une mise en œuvre réussie, il ne sera pas efficient dans la réduction de la pollution ou dans l’amélioration de la santé du public sans une structure de gestion pour assurer une exploitation efficace des structures. La structure de gestion doit avoir des ressources économiques adéquates, acquises grâce à des redevances d’utilisation ou d’autres moyens pour financer l’entretien et l’exploitation efficace des systèmes. Le principal problème, comme il semble être perçu dans la Région des Caraïbes, est la mise en place d’une organisation adaptée, énergique et avec un mandat adéquat pour administrer et exécuter avec succès le processus de planification du début à la fin.
Planification de l’utilisation des terres
En tant qu’élément du processus de la mise en place de programmes efficients de gestion des eaux d’égouts dans les pays en voie de développement, il est nécessaire d’avoir une planification de l’utilisation des terres à l’échelle nationale pour protéger les terrains existants et les sources d’eaux de surface de la pollution liée aux développements sans régulations. Les ordonnances de la planification des régions devraient aussi définir des secteurs spécifiques où des systèmes de traitement des eaux d’égouts sont requis pour protéger les ressources, que ce soit une rivière pour l’eau potable ou une zone de baignade dans l’eau de mer près du littoral. La Barbade a appliqué la planification des régions à bon escient depuis les années 1960 pour protéger les ressources des nappes d’eau souterraines.
CONSIDERATIONS POUR LA GESTION DES EAUX D’EGOUTS
Les eaux d’égouts industrielles constituent environ 80% de la quantité totale des polluants dans les eaux côtières de la Région des Caraïbes. Cependant les économies des nations en voie de développement dépendent largement des industries, ce qui crée un dilemme : les avantages environnementaux du traitement des eaux d’égouts peuvent-ils l’emporter sur les effets négatifs sur l’économie ?
Les pays en voie de développement considèrent souvent les régulations environnementales de l’industrie comme un luxe coûteux. Une justification commune pour ne pas adopter de telles régulations est que ces régulations diminueraient la compétitivité des industries de la nation et que les emplois fournis par ces industries sont plus importants que le contrôle de la pollution (Miller, 1981). Cependant, l’expérience a montré que les structures pour un contrôle efficace de la pollution s'élèvent de 1 à 5 pour cent du coût d’investissement pour l’installation d’une nouvelle industrie, alors que les programmes futurs pour nettoyer des zones polluées par une industrie peuvent coûter jusqu’à mille fois l’investissement d’origine du développement industriel (Miller, 1981).
Les étapes principales dans la mise en place d’un plan de gestion des eaux d’égouts industrielles sont les suivantes :
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L’engagement du gouvernement
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La définition des problèmes
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L’évaluation des conditions économiques
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Déterminer la disponibilité du personnel requis
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Etablir les priorités
Engagement du gouvernement
L’engagement du gouvernement est primordial pour une gestion efficace des eaux d’égouts industrielles. Il est peu probable que l’industrie propose et mette en œuvre des systèmes de contrôle de la pollution par elle-même, à cause de l’importance de l’impact financier. En outre, lorsqu’il n’y a pas de normes et de contraintes à l’échelle de l’industrie, toute compagnie qui prend la responsabilité financière pour un contrôle de la pollution peut être placée dans une situation compétitive désavantageuse par rapport aux compagnies qui ne prennent pas cette responsabilité. Pour cette raison, le gouvernement doit assumer la responsabilité pour le contrôle de la pollution industrielle et imposer des régulations et normes semblables pour les effluents. Il est important que les gouvernements impliquent les dirigeants de l’industrie ils décident des régulations et des normes adéquates pour les effluents. Les gouvernements peuvent aussi fournir des subventions pour encourager l’utilisation de technologie pour le contrôle de la pollution et alléger certaines des charges économiques affiliées.
Une des stratégies pour la gestion des eaux d’égouts industrielles consiste à établir des districts industriels organisés (DIO - OID; Organised Industrial Districts). Le gouvernement turc a appliqué ce programme avec succès depuis 1961 (Filibeli, 1996). La stratégie crée des zones industrielles avec une infrastructure appropriée à bas prix pour attirer des investisseurs industriels. Les routes, l’électricité, l’approvisionnement en eau, la collecte et l’évacuation des eaux d’égouts, des conseils techniques ainsi que d’autres modes d’encouragement sont inclus dans les DIO. La plupart des DIO ont une structure centralisée de traitement pour prétraiter les flots de déchets avant de les décharger dans les égouts municipaux. Les programmes de minimisation des déchets sont aussi encouragés
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