États-unis d'AMÉrique le territoire et les hommes Géographie



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I – Population

Si le Canada est le deuxième pays au monde par la superficie, il n'occupe que le trente et unième rang quant à la population qui s'élève à 32 852 000 habitants au début de 2007. Très inégalement répartis sur la surface du pays, les Canadiens se singularisent par de nombreux caractères démographiques spécifiques.



Répartition


Globalement, la grande majorité des habitants est concentrée dans une sorte de corridor plus ou moins continu qui longe la frontière avec les États-Unis. Mais plus de trois Canadiens sur cinq sont citoyens des deux provinces de l'Ontario et du Québec. Toutefois, par rapport aux données du recensement de 1961, celles de 2006 révèlent que les fluctuations relatives à chaque province sont considérables . La répartition de la population canadienne est en constante évolution, et cela va de pair avec le dynamisme que connaît l'économie du pays. Au début du XXe siècle, les provinces de l'Atlantique rassemblaient 17 % de la population ; en 2006, ce taux était de 8 % environ. À l'opposé géographiquement, la Colombie britannique est passée de 3 à 12,9 % dans le même intervalle, alors que Québec et Ontario réunis ont connu un relatif déclin (72 % des Canadiens en 1901, 62,5 % en 2006).

Durant l'épisode de la conquête de l'Ouest, la mutation la plus sensible a affecté les provinces des Prairies qui regroupaient seulement 8 % de la population au début du siècle ; l'Alberta, le Manitoba et la Saskatchewan en rassemblent actuellement plus de 16,5 %.

La répartition de la population canadienne est très fortement marquée par l'urbanisation et la constitution des régions métropolitaines. Au milieu du XIXe siècle, on estime qu'à peu près 13 % des habitants étaient concentrés dans des régions urbaines. Depuis, bien que le nombre des ruraux n'ait véritablement commencé à décliner qu'à partir du milieu du XXe siècle, le taux d'urbanisation du Canada a connu une croissance régulière, l'évolution connaissant, à l'évidence, un rythme bien différent d'une province à l'autre. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, la Colombie britannique, l'Ontario et le Québec dépassaient les 50 % de population urbaine. En revanche, la Nouvelle-Écosse n'a atteint ce seuil qu'en 1941, le Manitoba en 1951, Terre-Neuve et l'Alberta en 1961, la Saskatchewan en 1971. Seule l'île du Prince-Édouard possède encore aujourd'hui une majorité de population rurale (61 %). Actuellement, de considérables différences existent d'une province à l'autre quant au taux de population urbaine ; Québec, Colombie britannique et Ontario ont franchi récemment le seuil des 80 %. Dans les Prairies, alors que le Manitoba et l'Alberta ont largement dépassé 70 %, la Saskatchewan frôle les 60 %. Pour mieux appréhender la dichotomie entre population urbaine et population rurale, les statistiques utilisent la notion de région métropolitaine de recensement (R.M.R.), désignant la « principale zone du marché du travail d'une région urbaine comptant un minimum de 100 000 habitants ». Suivant cette définition, la population des dix plus grandes R.M.R. s'élève à 16 636 000 habitants en 2006, soit environ le double qu'en 1961 !

Au milieu des années 2000, un habitant sur deux au Canada vit dans les dix plus grandes aires urbanisées, et de profondes différences quant à l'évolution récente de ces dix R.M.R. peuvent être enregistrées. Si l'on se réfère au taux de croissance annuel moyen, , Vancouver occupe de loin la première place, avec 2,7 %, alors que les « vieilles » agglomérations (Québec, Montréal), plafonnent entre 1 et 1,2 % et que Toronto est à 1,9 %, entraînant dans son sillage les deux nébuleuses urbaines sud-ontariennes de London et Hamilton. Par rapport à ses concurrentes Edmonton et Winnipeg, Calgary ne doit pas exagérément faire illusion si l'on tient compte de l'effet des jeux Olympiques de 1988. Avec plus de dix ans de recul, on observe un effet seulement légèrement positif.



Évolution

La croissance démographique actuelle du Canada est due, pour à peu près deux tiers, à l'accroissement naturel . Son taux moyen annuel (3 ‰), bien que figurant dans le peloton de tête pour les pays industrialisés, est pourtant le plus faible que le pays ait jamais connu. Le taux de natalité lui-même (11 ‰ en 2006) ne cesse de diminuer, et l'on est conscient que le maintien d'une pareille situation ainsi que du niveau présent de l'immigration occasionneraient une dépopulation au cours de la première moitié du XXIe siècle. Alors que le taux de mortalité se stabilise à 7 ‰, l'espérance de vie progresse, atteignant soixante-dix-sept ans pour les hommes et quatre-vingt deux ans pour les femmes.

L'immigration a toujours joué un rôle essentiel dans l'accroissement de la population du Canada. Aujourd'hui, les immigrants représentent 15,6 % de la population fédérale. Mais cette immigration a constamment obéi à des cycles et a toujours été plus ou moins dépendante de la vie économique . Les périodes de prospérité ont, tout naturellement, correspondu aux années d'arrivée des groupes les plus nombreux. Cependant, le ralentissement qui affecte la conjoncture mondiale depuis le milieu des années 1980 a amené le gouvernement du Canada à restreindre à moins de 100 000 le nombre annuel d'immigrants, dans un premier temps. Mais, depuis le creux de 1984 (88 239 admis), un renversement de tendance s'observe, et, déjà en 1989, le nombre des immigrants atteignait 191 886 personnes. Traditionnellement, la majorité de la population immigrante venait d'Europe, principalement de Grande-Bretagne. Depuis une trentaine d'années s'observe une diversification des provenances des personnes qui désirent s'établir au Canada. La progression des immigrants asiatiques est remarquable : ils comptent pour environ la moitié dans le nombre des entrées. Un immigrant asiatique sur cinq vient de Hong Kong, 12 % des Philippines et un peu moins de 10 % du Vietnam.

Plus de la moitié de la population immigrée habite en Ontario, province où les immigrants représentent à peu près le quart des habitants. On retrouve la même proportion en Colombie britannique. Actuellement, plus de la moitié de la population immigrée vit dans les R.M.R. de Toronto, Montréal et Vancouver.





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