États-unis d'AMÉrique le territoire et les hommes Géographie


Caractéristiques de la population canadienne



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Caractéristiques de la population canadienne



La structure par âges de la population évolue au Canada de façon sensible à la suite d'une variation considérable des taux de natalité durant les dernières décennies : l'explosion démographique qui a prévalu durant les années 1950 et le début des années 1960 a été suivie par un effondrement sans précédent jusqu'au milieu de la décennie 1970-1980, le phénomène s'accompagnant d'une progression remarquable de l'espérance de vie. Le résultat est que, si le Canada demeure un pays jeune, on peut aussi constater qu'il vieillit assez rapidement. Durant la période 1961-1991, la part des personnes âgées de moins de dix-huit ans est passée de 39 à 25 % alors que celle des « citoyens de l'âge d'or » (65 ans et plus) a évolué de 8 à 11 %. Ce dernier groupe d'âge a progressé plus que tous les autres dans les années 1980, et ce taux de croissance est d'autant moins susceptible de se tasser que les spécialistes prévoient qu'en 2011 la proportion des jeunes ne sera plus que de 20 %. Parallèlement, on assiste à une évolution au niveau des familles, qui comptent de moins en moins de membres : de 1961 à 1991, le nombre moyen de personnes par famille a décliné de 3,9 à 3,1.

La mosaïque ethno-linguistique canadienne


Depuis longtemps, le Canada est un pays d'immigrants. Au début du XVIe siècle, la fondation de l'« abitation » de Québec par Samuel de Champlain illustre les prémices de l'établissement d'éléments étrangers dans le Nouveau Monde. Ensuite, durant près d'un siècle et demi, c'est de France que parviendront les colons. Cependant, une mutation s'amorce dès lors que se produit un afflux d'immigrants originaires du Royaume-Uni (Anglais, Écossais, Irlandais), qui proviennent soit des États-Unis (« loyalistes »), soit directement d'Europe occidentale. On a vu comment au XXe siècle se diversifie l'origine des nouveaux arrivants. Au dernier recensement de la population, trois Canadiens sur quatre ont déclaré une seule origine ethnique, et, parmi ceux-ci, un tiers est d'origine française, tandis que près de deux sur cinq sont de souche britannique.

L'originalité principale au sein de la mosaïque ethno-culturelle réside dans la présence de trois catégories d'autochtones : Indiens , Inuit et Métis. Elles se subdivisent en six périmètres culturels : arctique, côte nord-ouest, grandes plaines, plateau, nord-est et subarctique. Les onze principaux groupes linguistiques sont l'algonquin, l'athapascan, l'esquimau-aléoute, l'haïda, l'iroquois, le kutenai, le sioux, le salish, le tlingit, le tainshian et le wakash. Lors du recensement de 2001, les autochtones regroupaient 1 066 500 personnes, soit 3,4 % de la population totale du Canada. La grande majorité vit dans les provinces de l'Ouest et dans les immensités territoriennes (Yukon, T.N.O.). Dans les Territoires du Nord-Ouest, 62 % des personnes recensées ont déclaré une origine autochtone ; cette proportion s'abaisse à 20 % au Yukon, tandis qu'elle n'est plus que de 12 % au Manitoba et dans la Saskatchewan.

Les Indiens d'Amérique du Nord étaient approximativement 220 000 au Canada avant l'arrivée des Européens. Lorsqu'est fondée la Confédération, en 1867, on estime leur nombre à 125 000. On attribue cette diminution très sensible à de multiples facteurs, entre autres l'introduction de maladies européennes (scarlatine, tuberculose, variole) contre lesquelles les autochtones n'étaient pas naturellement immunisés. Ce n'est qu'au début des années 1940 que la population autochtone a recommencé à croître pour retrouver, en 1966, le niveau qu'elle avait avant la colonisation européenne. En 1996, 554 290 Indiens appartenaient à l'une des 598 bandes réparties dans toutes les régions du Canada. Ces bandes habitent 2 284 réserves dont l'ensemble couvre un peu plus de 150 000 kilomètres carrés . En moyenne, une bande indienne compte 780 membres, mais plusieurs n'atteignent pas la cinquantaine, tandis que la plus grande, celle des Six Nations de la Grand River, est forte de 15 000 personnes. Le taux de natalité moyen annuel des autochtones est 1,5 fois supérieur au taux canadien global. Rien d'étonnant à ce que cette population indienne soit jeune : l'âge médian était d'environ 24,7 ans en 2001, soit 12 ans de moins que la population canadienne. En contrepartie, 4 % seulement ont dépassé soixante-cinq ans (11 % pour l'ensemble du pays). Plus de trois Indiens sur cinq vivent en milieu rural et un sur cinq habite des régions éloignées où il n'y a pas une route accessible pendant toute l'année pour se rendre à la ville la plus proche.

Les Métis sont d'ascendance indienne d'Amérique du Nord et européenne. Historiquement, le groupe le plus connu est celui des Métis de l'Ouest et du Nord-Ouest, centré au départ sur la rivière Rouge. En 1869-1870, menés par Louis Riel, les Métis se soulevèrent, tentant ainsi d'accéder à l'autonomie politique. Après l'échec du soulèvement et l'arrivée de nombreux colons européens, les Métis ont migré vers l'ouest et le nord, se propageant dans la Saskatchewan, l'Alberta, la Colombie britannique et les Territoires du Nord-Ouest. De nos jours, il est difficile de dire combien sont les Métis ; 210 190 personnes se sont déclarées métis lors du recensement de 1996. Les nouvelles projections démographiques prévoient que, en 2017, le pays comptera 971 200 Indiens, 380 500 Métis et 68 400 Inuit.

Les Inuit (Esquimaux),parlant l'inuktitut, vivent en petits groupes dans le delta du Mackenzie, les îles de l'Arctique et sur le littoral des Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. On en rencontre également sur les rivages québécois des baies d'Hudson et d'Ungava, ainsi qu'au Labrador. Les communautés inuit se localisent préférentiellement dans les baies, à l'embouchure des cours d'eau, à proximité de bras de mer ou de fjords. C'est là le témoignage vivant d'une civilisation pour une grande part, aujourd'hui encore, tributaire de ressources marines (chasse, pêche). De Coppermine à Pangnirtung (île de Baffin), le rythme de vie traditionnel est conditionné par le passage d'un troupeau de caribous, la présence de phoques ou de belugas échoués sur le rivage. Durant l'« été », on délaisse la maison du village pour implanter un campement assez précaire sur la « plage » à quelques mètres du domicile principal. Il suffit d'un brusque coup de vent, comme à Pangnirtung au début août 1986 (rafales à plus de 150 km/h) pour que cette manifestation de semi-nomadisme soit complètement anéantie. Signalons au passage que de nombreux « Blancs » qui « font du Nord » sur les îles arctiques ont adopté une attitude similaire à celle des Inuit : durant la belle saison, on vit à quelques miles du village dans une cabin (dont l'aspect n'est pas sans rappeler le cabanon des Marseillais) que l'on atteint en quad (moto à quatre roues motrices) ; entre la terrasse et le bord de la rivière, du lac ou du bras de mer sèchent au soleil des filets d'ombles que l'on fumera par la suite pour se nourrir pendant l'hiver.

Parmi les activités traditionnelles des Inuit figure le piégeage des animaux à fourrure, héritage du XVIIe siècle lorsque fut fondée, le 2 mai 1670, la célèbre Compagnie de la baie d'Hudson. La plupart des communautés ont conservé leur poste de traite, même si les conditions ont singulièrement changé depuis lors. D'ailleurs, dans chaque village, « La Baie » est une institution et alors que depuis 1986, la chaîne de magasins a été vendue et rebaptisée Northern, l'ancienne dénomination n'est pas près de disparaître du vocabulaire des habitants.

De nos jours, de multiples aspects de la vie traditionnelle des Inuit se trouvent passablement modifiés par l'apport de la « civilisation du Sud ». Après la Seconde Guerre mondiale, les déplacements aériens se développent et les télécommunications atteignent les points les plus reculés du Nord. Le kayak et le traîneau tiré par les huskies laissent la place au canot à moteur et au ski-doo. Rares sont les communautés qui ne disposent pas d'une piste d'atterrissage ; parfois, comme à Pangnirtung, celle-ci coupe carrément le village en deux. Ainsi, sans crainte d'exagérer, il est possible d'affirmer que la « civilisation du Sud » a envahi le Nord. La plus grande partie des collectivités inuit sont devenues des villages constitués, gérant leurs affaires par l'intermédiaire de conseils élus. Et le Conseil des Territoires du Nord-Ouest, organe similaire à ceux des provinces, comptait en 1991 huit Inuit parmi ses membres élus.

Il n'empêche que cette évolution ne peut que catalyser les revendications des autochtones. Les revendications globales portent sur la poursuite de l'utilisation et de l'occupation traditionnelles des terres et étendues d'eau. Elles ont pour objet de protéger et promouvoir le sentiment d'identité des autochtones tout en favorisant leur participation de manière significative à la société contemporaine et à l'essor économique de leurs territoires.

Le 1er avril 1999 est officiellement né le Nunavut. Le mot signifie « notre terre » en dialecte inuktitut. Il s'agit d'une subdivision territoriale des anciens Territoires du Nord-Ouest. En superficie, le Nunavut englobe la partie du continent canadien et des îles de l'Arctique qui se trouve au nord et au nord-est de la limite septentrionale de la forêt . Plus précisément, la limite sud du Nunavut s'étend de la terminaison occidentale du détroit de Dolphin à 60 kilomètres du sud du point où la rivière Tha-anne se jette dans la baie d'Hudson. Parmi les principales îles de l'Arctique, il exclut l'île de Bank, l'île du Prince-Patrick et une partie des îles Melville et Victoria. En totalité, le Nunavut couvre une superficie de 1 600 000 kilomètres carrés (hors surface maritime), c'est-à-dire une étendue quasi équivalente à celle du Québec.

Le territoire du Nunavut a une population totale d'environ 27 000 personnes, dont 85 % sont des Inuit. Les accords de juin 1993 aux termes desquels fut créé le territoire précisent que l'ensemble est subdivisé en trois catégories de terres :

C –rown lands (terres vierges) sur lesquelles les Inuit ont le droit de chasser, de piéger, de pêcher et à la gestion desquelles ils participent ;

318 084 kilomètres carrés de terres, propriété exclusive des Inuit ; –

37 883 kilomètres carrés de terres où la propriété concerne également le sous-sol. –

Les Inuit furent invités à sélectionner les portions de terre correspondant à chacune des trois catégories. En compensation des crown lands qui ne sont pas la propriété des Inuit, le gouvernement fédéral s'est engagé à payer aux organisations inuit reconnues la somme de 1,15 million de dollars canadiens sur quatorze ans.

Au niveau politique, le Nunavut, dont la capitale est Iqaluit (anciennement Frobisher Bay), a une Assemblée de dix-neuf membres dont les pouvoirs sont équivalents à ceux des autres territoires fédéraux, un gouvernement, dirigé par Paul Okalik et sa propre Cour suprême.

Mosaïque ethnique... mosaïque linguistique également : au recensement de 1996, 60 % des Canadiens ont déclaré l'anglais comme seule langue maternelle, 23 % le français, et 16 % une autre langue, mais chaque recensement enregistre une progression des langues originaires du continent asiatique. En ce qui concerne les Canadiens déclarant le français comme langue maternelle, neuf sur dix vivent au Québec. Cependant, les francophones représentent encore le tiers des citoyens du Nouveau-Brunswick (Acadie), alors que, partout ailleurs, ils n'entrent que pour moins de 5 % dans le total, y compris en Ontario, où le français constitue la seule langue maternelle de 425 000 personnes, soit le nombre le plus élevé à l'extérieur du Québec. Officiellement, le Canada est un pays bilingue : au dernier recensement, plus de 4,8 millions de personnes (soit 16 % de la population) déclaraient être en mesure de mener une conversation en français et en anglais. Le taux de bilinguisme est en progression, lente mais régulière. C'est au Québec (35 %) et au Nouveau-Brunswick (29 %) qu'il est le plus fort. Aujourd'hui, un peu plus de la moitié des Canadiens bilingues habitent au Québec.

Multiples apparaissent donc les originalités du peuplement et de la population du Canada, où, sur un territoire dix-huit fois plus étendu que la France, vit un groupe humain qui est à peine égal (45 %) à celui de l'Hexagone. Et pourtant, en dépit de l'impression de désert humain qui surgit si facilement, on peut constater que l'utilisation de l'espace atteint déjà une extension considérable.



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