États-unis d'AMÉrique le territoire et les hommes Géographie


L'espace urbanisé canadien



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L'espace urbanisé canadien

On a remarqué, dans l'étude de la population, la place qu'occupe au Canada la population urbaine, même si les taux d'urbanisation fluctuent fortement d'une province à l'autre. La ville est donc un fait essentiel dans la géographie du pays. Donnée première dans l'occupation de l'espace national, le ville ne saurait être, au Canada, partout dérivée du même modèle. L'uniformité des paysages urbains n'est qu'apparente. S'il existe bien évidemment une hiérarchie selon la taille, les facteurs géographiques, voire historiques ne sauraient être sous-estimés. Par ailleurs, la fonction prédominante est à prendre en considération quoique, par définition, les grosses agglomérations soient primordialement multifonctionnelles.



Toronto


Ville de 2 500 000 habitants en 2006 (avec 5,4 millions dans la région métropolitaine), la capitale de l'Ontario est incontestablement la métropole de tout le pays. Regroupant à elle seule environ 15 % des Canadiens, première place économique et financière du pays, Toronto conforte chaque année davantage son rôle de leader, acquis durant la décennie 1970-1980 aux dépens de Montréal.

Montréal


Fière d'avoir franchi, à la fin de 1988, le seuil des 3 millions d'habitants pour atteindre 3 666 300 âmes en 2006, l'agglomération montréalaise bénéficie, dès sa fondation en 1642, d'une excellente position géographique. L'implantation originelle se situe sur l'île principale de l'archipel, donc dans une situation défensive. Toutefois, là n'est pas le seul avantage : à ce point du cours du Saint-Laurent s'interposent les rapides de Lachine, qui empêchaient toute navigation vers l'amont. Ainsi surgit dès le départ sur une île la double fonction de port et de point de rupture de charge. Mais, par rapport à l'espace environnant, d'autres atouts sont évidents : Montréal est un carrefour exemplaire. Vers l'est, le Saint-Laurent assure l'ouverture sur l'Atlantique et, précocement, Montréal ravira la primauté portuaire à Québec. Vers le sud, le corridor Richelieu-Champlain-Hudson positionne Montréal en droite ligne avec New York. Vers l'ouest et le nord-ouest enfin, le Saint-Laurent et la rivière des Outaouais assurent la jonction avec les Grands Lacs et tout l'ouest du pays. Jusqu'à l'ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, la fonction industrialo-portuaire sera fortement prédominante à Montréal ; la suppression de la rupture de charge sur au moins deux tiers de l'année (car on ne peut éviter l'embâcle hivernale) est à l'origine d'un tassement du trafic.

Vancouver


Forte d'une croissance spectaculaire, liée à des atouts géographiques ainsi qu'aux effets conjugués du port, de la gare et de l'aéroport, Vancouver et son agglomération de 2 236 000 habitants en 2006 affichent la plus forte croissance démographique parmi les agglomérations canadiennes durant la décennie 1986-1996 (+ 32,6 %). Premier organisme portuaire du littoral pacifique, terminus des deux transcontinentaux ferroviaires, deuxième aéroport national, Vancouver étend chaque jour ses constructions sur le delta du Fraser dont les terrains agricoles sont également réputés. Cité du futur tournée vers l'Asie, vitrine de l'Occident sur le Pacifique, Vancouver exprime également la majorité des contrastes canadiens : au pied des audacieux gratte-ciel, la cité « rétro » de Gastown symbolise la réhabilitation de l'ancien quartier portuaire. Composante à part entière de la Megalopolis du Puget Sound, Vancouver veut se placer au rang de Seattle.

Les villes des Prairies


Alors que la Saskatchewan se contente d'un binôme urbain de taille assez modeste (Saskatoon, 235 000 hab. en 2006 ; Regina, 198 300 hab. en 2006), Alberta et Manitoba connaissent un taux d'urbanisation largement supérieur. On trouve de nombreuses ressemblances entre Winnipeg (706 700 hab.), capitale du Manitoba, Edmonton (1 050 000 hab.), capitale de l'Alberta, et Calgary (1 107 200 hab.), la ville des olympiades d'hiver de 1988. Ce qui frappe dans les trois cas, c'est l'ampleur de l'espace occupé. Il est vrai que la place, dans ce monde de plaines, ne fait pas défaut, mais on est toujours surpris de constater qu'en surface, l'aire urbaine de Winnipeg est plus vaste que celle de Marseille, par exemple. Plus qu'ailleurs au Canada, le chemin de fer tient dans le développement des trois agglomérations un rôle fondamental. Historique puisque ces cités sont des « filles du rail », économique car les grandes gares de triage ou, à Winnipeg, les ateliers principaux du Canadien National (C.N.) sont pourvoyeurs d'emplois. La naissance récente de ces villes (en 1884, Winnipeg avec 25 000 habitants était la plus grande ville de l'Ouest) n'a d'égal que la modernité et la fonctionnalité de l'utilisation de l'espace. En vain cherche-t-on une rue en courbe et, à Edmonton, les « blocs » sont parfaitement calqués sur le damier des townships, attestant que la conquête du bâti urbain sur l'espace rural ne s'effectue pas par mitage, mais par transformation de carrés tout entiers.

Le chemin de fer n'explique cependant pas à lui seul la croissance spectaculaire de ces agglomérations-champignons. Alors que Winnipeg doit beaucoup au commerce des céréales, à l'implantation en 1970 du siège de la Compagnie de la baie d'Hudson et à un aéroport, dont le trafic croît rapidement, Edmonton, qui a ouvert en 1986 le plus grand centre commercial du monde (Edmonton Mall Center), vit beaucoup par sa fonction de capitale et surtout par sa position de gateway-city vers le nord et le nord-ouest. Calgary, de son côté, est la capitale économique de l'Alberta, autour de ses gisements d'hydrocarbures dont les réserves commencent à décliner. Bien plus que dans d'autres provinces se ressent dans les Prairies l'impression d'un « pays neuf » avec l'indissociable sentiment que quelque chose est inachevé. Les agglomérations de ces immensités céréalières s'apparentent à un espace en devenir ; en ce sens, elles s'opposent à trois autres exemples, difficiles à classer.



Les villes traditionnelles


Un trio de villes s'individualise franchement au Canada : Ottawa-Hull, Québec et Victoria. Il ne s'agit pas de grands organismes mais la taille n'obère en rien la personnalité ! D'un côté, Québec est la plus francophone ; de l'autre, Victoria la plus « british » et, enfin, Ottawa-Hull réalise, de part et d'autre de la rivière des Outaouais, ce compromis légendaire qu'on évoque toujours au Canada puisque la conurbation se partage entre l'Ontario (Ottawa) et le Québec (Hull) et illustre au mieux le bilinguisme officiel. Dans chaque cas, ce n'est pas l'industrie qui constitue l'activité essentielle ; ce ne sont même pas les buildings des centres des affaires qui risquent d'impressionner. Fait rare pour ce pays toujours jeune, c'est l'histoire qui marque Québec, la seule ville fortifiée de l'Amérique du Nord, l'unique exemple d'une citadelle et d'un champ de bataille qui aient réellement servi à faire parler les armes (bataille des Plaines d'Abraham, 1759). Québec, a-t-on dit, représente pour les Nord-Américains « la France sans avoir à traverser l'Atlantique ». Les rues étroites de la basse ville (là même où Champlain se fixa), la statue de Louis XIV sur la Place royale au pied de l'imposant château Frontenac (un des châteaux-hôtels du C.P.) en font un incomparable « Montmartre-sur-SaintLaurent », tandis que sur la côte pacifique, à la pointe méridionale de l'île de Vancouver, Victoria rappelle à chaque pas que S.M. la reine d'Angleterre demeure le chef de l'État canadien, bien que la Constitution ait été « rapatriée » en 1982. Victoria, peut-être encore davantage que Québec, n'est pas une ville comme les autres. Capitale de la Colombie-Britannique, ce little bit of old England demeure l'image même de la ville administrative avec, autour du port, l'édifice gouvernemental dont l'illumination vespérale fait penser à un palais des mille et une nuits, et le célèbre Empress Hotel, le plus anglais des châteaux-hôtels égrenés le long du transcontinental. Bénéficiant d'un climat particulièrement doux en hiver (température moyenne en janvier, 6,5 0C, Victoria apparaît finalement comme le dernier témoin, au Canada, de la grandeur impériale.

À Ottawa-Hull, tout s'éclipse devant la fonction de capitale fédérale, totalement distincte de la capitale provinciale et économique, Toronto. On y retrouve l'ambiance paisible et sérieuse de La Haye ou de Canberra dans un cadre de parcs et de canaux, ces derniers se transformant l'hiver en itinéraires de patinage (canal Rideau).

Ces trois agglomérations, où l'histoire réapparaît, traduisent la variété des types d'aménagement urbain que l'on peut côtoyer au Canada. Le tour d'horizon serait incomplet si l'on n'allait observer ce qui se passe dans le Nord lointain, où l'urbanisation existe également.

Un espace urbanisé nordique : Yellowknife


Capitale des Territoires du Nord-Ouest dans un rentrant de la rive septentrionale du Grand Lac des Esclaves, Yellowknife est indistinctement une cité minière, un carrefour aérien, un pivot économique et le cœur politico-administratif du « Nord territorien », vaste à lui seul comme toute l'Europe. Surgissant entre les roches moutonnées, les buildings cohabitent avec les maisons modestes à un seul étage bordant des rues qui ne sont pas toutes asphaltées. Terminus de la route d'Edmonton, Yellowknife prospère en bonne part grâce à son aéroport d'où irradient les dessertes vers le delta du Mackenzie, les îles arctiques ou le rivage occidental de la baie d'Hudson. Cité du désert en plein cœur du bouclier, Yellowknife illustre le devenir d'un front pionnier apparu grâce aux filons aurifères et érigé en centre décisionnel par le développement des communications qui l'ont fait passer de l'état d'isolat à celui de point central d'un énorme secteur du Canada.



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