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Énergie et transports, deux piliers de la puissance



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Énergie et transports, deux piliers de la puissance




L'énergie


La puissance industrielle des États-Unis repose sur des ressources énergétiques particulièrement abondantes et facilement exploitables. Le pays produit ainsi un cinquième de l'énergie mondiale et en consomme un quart. Le charbon est particulièrement abondant (30 % des ressources de la planète), notamment dans les mines à ciel ouvert du Wyoming et du Montana, mais également dans les Appalaches. La production (920 millions de tonnes en 1999) a doublé depuis les chocs pétroliers des années 1970 et est à l'origine de 57 % de l'électricité américaine en 1999, Peabody étant le premier producteur de charbon du pays. Toutefois, les centrales thermiques au charbon sont à l'origine de problèmes environnementaux, notamment les pluies acides dans le Nord-Est. La production pourrait donc baisser dans les premières décennies du XXIe siècle au profit du gaz naturel.

Pétrole et gaz naturel sont également abondants, tout particulièrement dans l'ensemble Texas-Louisiane-Oklahoma, qui regroupe la plupart des puits (onshore et offshore), en Californie, et surtout en Alaska où se situent les plus grosses réserves. La production a toutefois tendance à stagner au profit d'importations moins coûteuses, notamment en provenance du Moyen-Orient. L'extraction offshore suppose en effet de lourds investissements pour les groupes qui dominent le secteur (Exxon-Mobil, B.P.-Amoco, Chevron). Des problèmes de coût d'exploitation se posent également en Alaska, notamment pour la construction d'un gazoduc vers les zones de consommation. Le raffinage est effectué principalement sur les lieux de production du golfe du Mexique (Houston, La Nouvelle-Orléans, Port Arthur) et sur les lieux de consommation de la mégalopole (vallée du Delaware), des Grands Lacs (Chicago) et de Californie. Ces lieux de consommation dépendent toutefois des nombreux oléoducs provenant du golfe du Mexique.

De grands aménagements ont fait progresser la part de l'hydroélectricité. Le succès de la Tennessee Valley Authority dans les années 1930 a poussé les gouvernements à multiplier les barrages hydrauliques, notamment dans les nouvelles régions industrielles : vallée du Colorado dans le Sud-Ouest, vallée de la Snake et de la Columbia dans le Nord-Ouest. Enfin, le nucléaire, surtout présent dans l'Est, a tendance à être abandonné, en raison des dangers qu'il représente, mais aussi face aux exigences des compagnies d'assurance et du gouvernement fédéral en termes de sécurité. Pourtant, les énergies nouvelles (éoliennes notamment) restent faibles (1 % de la production d'électricité).

Les transports


Fondement de la conquête du territoire, les infrastructures de transports sont particulièrement performantes, notamment en ce qui concerne la route. Elles sont concentrées sur les périphéries, par opposition à un intérieur peu maillé, et relient les points nodaux principaux que sont New York, Chicago, Los Angeles et les ports du golfe du Mexique (Houston, La Nouvelle-Orléans). Dans un contexte de pétrole bon marché, c'est la route qui domine le monde des transports aux États-Unis, la voiture et le camion restant les outils les plus adaptés à la desserte de cet immense territoire dominé par une urbanisation lâche. Toutefois, les deux dernières décennies du XXe siècle ont été marquées par une diversification accrue des modes de transport.

Le transport routier est de loin le plus important dans ce pays de l'automobile, pour le transport de passagers (86 % du total en 2000), mais également pour le transport de marchandises (79 % des recettes totales du transport). C'est notamment le Federal Highway Program qui a permis, de 1955 à 1967, la construction de 70 000 kilomètres d'autoroutes, le réseau le plus important du monde. Toutefois, la concurrence du chemin de fer dans le transport de marchandises, et notamment de conteneurs, entraîne une stagnation des transports routiers au tournant du XXe siècle.

Le chemin de fer conserve un rôle fondamental pour le transport des marchandises (48,9 % du tonnage total en 2000). Il concerne surtout le transport en vrac des céréales et du charbon, et le transport des conteneurs : ceux-ci empruntent notamment les ponts terrestres reliant les ports de la côte est à ceux du Pacifique, liaison plus coûteuse mais plus rapide que le canal de Panama. Les politiques de déréglementation adoptées en 1984 sur les prix des transports ont permis le développement de l'intermodalité mer-fer et ont rendu sa compétitivité à la voie ferrée, malgré la concurrence du camion. La route est cependant à l'origine du déclin du chemin de fer dans le transport des passagers. Après ses heures de gloire, le train perd du terrain depuis les années 1950, et n'assure plus aujourd'hui qu'un trafic passagers négligeable (0,3 % du total en 2000), même si Amtrak, l'organisme public créé sous Nixon (en 1971) pour enrayer le déclin du chemin de fer, a ouvert en 2000 une ligne à grande vitesse (Acela) entre Boston et Washington, qui devrait se prolonger jusqu'en Floride. Mais le succès du train à grande vitesse reste à prouver aux États-Unis.

Les voies navigables demeurent très actives, malgré un maillage là encore limité principalement dans le Nord-Est. Le canal Érié, ouvert en 1825, long de 584 kilomètres et reliant New York à Duluth par la vallée de la Mohawk et les Grands Lacs, est à l'origine du succès commercial du port de New York depuis le XIXe siècle. Il est doublé en 1959 par la voie du Saint-Laurent, que les glaces rendent toutefois difficilement praticable en hiver. L'Illinois Waterway permet, dès 1848, la liaison entre ce premier ensemble et les voies navigables du Mississippi et de ses affluents (Missouri, Arkansas, Ohio, Tennessee) vers les ports du golfe du Mexique. Ceux-ci sont eux-mêmes reliés au Nord-Est par l'Intracoastal Waterway qui permet le déplacement de lourdes barges le long de la côte atlantique à l'abri de l'océan. En 1997, 655 millions de tonnes de fret ont été transportées sur ce réseau, notamment sous la forme de convois poussés regroupant jusqu'à quarante barges. Charbon, pétrole, fer, produits agricoles représentent la plus grosse partie du tonnage.

Ce réseau d'Inland Waterways s'appuie sur des infrastructures portuaires réparties dans trois régions principales : le Nord-Est (avec les ports de New York, troisième port mondial avec un trafic de 150 millions de tonnes et premier port des États-Unis, Philadelphie, Hampton Roads) ; la façade ouest du golfe du Mexique (La Nouvelle-Orléans, Houston, Corpus Christi) ; la côte pacifique, dominée par les ports californiens de Los Angeles, Long Beach, Oakland. L'essor du transport de conteneurs, combiné à l'émergence de l'Asie du Sud-Est dans la seconde moitié du XXe siècle, a largement favorisé les ports californiens de Long Beach et de Los Angeles, dont la part dans le commerce maritime ne cesse d'augmenter. La multiplication des échanges avec les pays d'Amérique latine soutient le développement des ports texans.

L'aviation civile, précocement développée aux États-Unis en raison de la taille du territoire, prend la place de la route pour les distances supérieures à 500 kilomètres. Là encore, le secteur a été bouleversé par la déréglementation, en 1978, qui a notamment provoqué, à terme, la chute de grandes compagnies comme la Panam (en 1991), pionnière du transport aérien, la T.W.A. (en 2001) ou encore United Airlines (en 2002). La déréglementation a également entraîné la concentration de l'activité sur un nombre restreint de plates-formes aéroportuaires, les hubs, où convergent et éclatent les flux principaux et secondaires d'une seule compagnie, facilitant les correspondances et accroissant la rentabilité. Ainsi, American Airlines s'installe à Chicago, Delta Airlines à Atlanta, Northwest à Dallas... Parmi les dix premiers aéroports mondiaux en 2005, pour le trafic de passagers, cinq sont américains (Atlanta, Chicago, Los Angeles, Dallas, Las Vegas). Le transport de fret par avion-cargo reste marginal, puisqu'il représente 0,2 % du fret transporté ; il a toutefois doublé entre 1980 et 2000.



Le tourisme : entre nature et culture


Depuis les années 1950, l'engouement des Américains pour les loisirs et les voyages a provoqué un formidable essor du tourisme sur le territoire national. Les États-Unis sont aussi le deuxième pays du monde en termes de nombre de touristes accueillis, et, si la balance touristique reste négative, le tourisme représente tout de même la deuxième branche économique du pays. Soleil et plages font évidemment partie des critères de localisation des foyers touristiques ; mais les Américains sont également friands de nature sauvage et de féerie, le tout dans un cadre protégé. Ainsi, à côté des formes touristiques « classiques » sont apparus des concepts plus américains, notamment les parcs – nationaux ou à thème – qui attirent les foules et participent largement au succès du tourisme des États-Unis.

Créés pour préserver les richesses naturelles de l'Ouest mises à mal par la colonisation, les parcs nationaux apparaissent dès 1872, avec la création du parc de Yellowstone. Quarante-sept autres parcs nationaux, gérés par le National Park System, ont été créés depuis lors, principalement dans les Rocheuses (Yosemite, Grand Canyon du Colorado ), mais également dans l'Est (Great Smoky Mountains dans les Appalaches, Everglades en Floride), et, pour les plus récents (1980), en Alaska. Ils représentent 300 000 kilomètres carrés de sites naturels et ont accueilli plus de 70 millions de visiteurs par an dans les années 1990.

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Les parcs d'attraction, et tout particulièrement ceux de la firme Disney, sont également une des formes touristiques les plus en vogue aux États-Unis. Le concept repose sur la création d'un monde imaginaire destiné aux enfants et aux parents, et où règnent sécurité et moralité. Lancé en 1955 à Anaheim, dans la banlieue de Los Angeles, Disneyland s'implante ensuite en Floride, à Orlando (Disneyworld), et, plus récemment, au Japon (1983) et en France (1992). C'est le complexe d'Orlando, construit sur 11 200 hectares qui est aujourd'hui le plus vaste, avec ses trois parcs à thème reliés par des autoroutes, où travaillent 33 000 personnes.



Il faut également mentionner le tourisme urbain qui connaît un développement important depuis les années 1970. La mise en valeur touristique a en effet été un outil pour revitaliser les centres-villes en déclin. La firme Rouse a joué un rôle important en inventant le concept de Festival Market Place, centre commercial ludique où il s'agit de vendre en amusant. Le succès de ce concept sur les vieux ports de Baltimore et de Boston a entraîné sa prolifération dans d'autres centres-villes des États-Unis. L'opération s'accompagne de l'ouverture de musées en tous genres et de la réhabilitation des quartiers anciens.

On distingue ainsi trois grands foyers touristiques :

Le Nord-Est, – particulièrement fréquenté par les touristes étrangers, attirés par New York, Washington et, dans une moindre mesure, Boston et Philadelphie. La région est surtout prisée pour le tourisme urbain, lié notamment à la présence des plus grands musées (Metropolitan, M.O.M.A., Guggenheim à New York, National Gallery of Art et Smithonian Institution à Washington) et des symboles de l'histoire nationale (Independence Park à Philadelphie, Lincoln Memorial et Washington Monument dans la capitale fédérale). La région – cour de récréation de la mégalopole – connaît également un important tourisme balnéaire (Cape Cod), nautique (Newport) et du jeu (Atlantic City).

Le Sud-Ouest est la deuxième région – touristique. Le jeu y tient un rôle prépondérant, puisque Las Vegas est la première concentration hôtelière du pays. Toutefois, les plages, les sports nautiques génèrent également de nombreux flux, notamment vers la Californie du Sud. La proximité des grands parcs nationaux participe également au poids du foyer touristique californien, notamment à San Francisco.

La Floride est un foyer bicéphale, formé par – le parc de Disneyworld à Orlando et par un chapelet de stations balnéaires s'étirant au Sud-Est de l'État (Miami-Fort Lauderdale) jusqu'à Key West. La région renforce encore son attractivité, dans les années 1990, avec l'essor des croisières. Miami est ainsi le premier port mondial de croisières et regroupe un tiers de la flotte destinée à cette activité. Le littoral sur le golfe du Mexique, dont la fréquentation touristique se concentre autour de Tampa et de Saint Petersburg, s'est lancé dans le tourisme de masse dans les années 1980 ; il accueille notamment une des trois Sun Cities, ces villes nouvelles uniquement peuplées de retraités (les deux autres se trouvent en Arizona et en Californie).

Enfin, des sites plus spécialisés et plus localisés sont également de grands foyers touristiques : Hawaii, pour le tourisme balnéaire, la région de Denver pour les sports d'hiver, La Nouvelle-Orléans pour ses bars à jazz...





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